Le sous-lieutenant BOISBOUVIER est né le 20 mai 1929 en Maine-et-Loire à Châteauneuf-sur-Sarthe.
Parachuté à Diên Biên Phu comme chef de le 3e section de la 4e compagnie du 1er Bataillon Etranger Parachutiste, il prendra le commandement de la 4e compagnie du 1er BEP. Blessé en janvier, il ne cessera de combattre et deviendra commandant de compagnie. En janvier 1954, la bataille fait rage.
« Voilà le petit col qui surplombe d’une soixantaine de mètres le piton boisé de 781. D’un seul coup tout s’embrase : obus, rafales, grenades. Des légionnaires du sous-lieutenant Boisbouvier tombent, les autres, par bonds, de rocher en rocher, d’arbre en arbre, s’infiltrent, empoignant le Viet au corps à corps ; des blockhaus invisibles à quinze mètres se dévoilent brutalement. Le sous-lieutenant Boisbouvier déborde par la gauche ; lui aussi, balayé à mi-pente, blessé, ensanglanté, il entraîne malgré tout ce déluge de feu irrésistiblement ses légionnaires. A quelques mètres au-dessus, Bertrand, Sterley ; avec Boisbouvier ils vont coiffer le sommet maintenant tout proche. Les Viets groggys ne les ont pas contre-attaqués ni poursuivis. »
Le 15 janvier, pour la première fois, une salve d’obus s’écrase sur la piste d’aviation. Celui que l’on surnomme bien vite le « canon jap » vient de se manifester.
Durant de longues semaines, les actes de courage ne se compte plus. HUGUETTE 5 tombera début mars malgré une résistance sans pareil. On regroupera les survivants reconstituant des sections incluant des blessés.
« En bas des Champs Elysées, un méplat prolonge ELIANE 2 vers le sud-ouest, les bataillons Viets sont repartis vers l’assaut. Et, une fois encore, ils se font hacher sur le glacis. La bataille se poursuit pendant de longues heures, jusqu’à ce qu’une contre-attaque menée par les survivants du 1er BEP et de la 13e DBLE, les rejette définitivement hors des barbelés.
« Nous tenons les Champs Elysées’’ dit le sous-lieutenant Boisbouvier, commandant maintenant la 4e compagnie du 1er BEP. « C’est de la folie » réplique le chef de bataillon Bigeard ; « Vous allez vous faire massacrer par les canons du mont Chauve. Repliez-vous !! »
Le 13 mai 1954 après la chute du camp retranché dans le brouhaha de la fin d’une bataille, le jeune et glorieux sous-Lieutenant BOISBOUVIER est déclaré tué à l’ennemi et Mort pour la France. Il avait 24 ans.