Defence Equipment and Support (DE&S) a attribué à Thales un contrat portant sur la conception, le développement et la livraison de centres de commandement autonomes portables de nouvelle génération destinés aux opérations de lutte contre les mines (LCM) de la Royal Navy. Ce contrat s’inscrit dans la stratégie britannique visant à développer une « marine hybride ».
D’un montant initial de 10 millions de livres sterling, ce programme pourrait atteindre une enveloppe globale de 100 millions de livres sterling. Il constitue la première phase d’un projet de modernisation des capacités de lutte contre les mines maritimes dronisées.
Une architecture système intégrant l’intelligence artificielle
Le dispositif repose sur l’intégration de multiples drones de surface et sous-marins dans un système unifié. Les centres de commandement embarqueront le système de gestion de mission M-Cube de Thales, actuellement utilisé par plusieurs marines pour la planification, l’exécution et l’évaluation des missions de lutte contre les mines, qu’elles soient conventionnelles ou dronisées.
Le logiciel Mi-Map, dédié à la planification et à l’évaluation, constitue l’élément central du nouveau centre de commandement. Il intègre une fonction de reconnaissance automatique des cibles par intelligence artificielle, permettant de filtrer et d’affiner les données brutes. Le système s’appuie sur l’apprentissage automatique pour améliorer continuellement sa base de données et traiter des volumes d’informations dépassant les capacités d’analyse humaine.
Cette intelligence artificielle a été développée avec le concours de cortAIx, l’accélérateur d’IA de Thales qui mobilise 800 experts au niveau mondial. L’entreprise indique s’appuyer sur soixante années d’expérience dans le domaine de la lutte contre les mines.
Déploiement et implications opérationnelles
Dans une première phase, Thales fournira des solutions conteneurisées intégrant plateformes, systèmes et sous-systèmes. Ces équipements permettront à la Royal Navy de coordonner une flotte de drones et sont censés améliorer l’efficacité opérationnelle tout en réduisant l’exposition du personnel aux risques.
Le projet s’inscrit dans le plan de capacité à long terme de la Royal Navy concernant l’intégration des systèmes de mission de lutte contre les mines. Paul Armstrong, directeur général des activités de systèmes sous-marins de Thales au Royaume-Uni, a souligné que ces centres de commandement font partie d’une gamme flexible de solutions de commandement et contrôle autonomes, depuis les versions conteneurisées jusqu’aux grands centres d’opérations terrestres.
Le ministre britannique de la Préparation et de l’Industrie de la Défense, Luke Pollard, a justifié cet investissement par l’augmentation des menaces liées à l’instabilité mondiale et aux risques pesant sur les infrastructures critiques. Il a présenté l’adoption de technologies maritimes autonomes comme une démarche d’innovation visant à assurer la sécurité des marins.
Thales indique que ce programme maintiendra plus de 200 emplois qualifiés au Royaume-Uni, notamment sur ses sites de Somerset et Plymouth, et bénéficiera à l’écosystème de fournisseurs et partenaires locaux.







