Le général d’armée Thierry BURKHARD a présenté la Vision stratégique du Chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT) à la représentation nationale.
Très succinct, ce document dresse un tableau pessimiste, mais réaliste, des développements géopolitiques en cours et à venir, puis décrit les voies et moyens de faire face aux nouvelles menaces, voire de les neutraliser par avance.
C’est le leimotiv de ce fascicule : l’armée de Terre du futur (à horizon 2030) doit être capable d’encaisser le choc des combat de haute intensité (c’est-à-dire une guerre entre États) et d’y prévaloir du fait de sa supériorité opérationnelle dans les champs cinétiques et non cinétiques.
Dans ce contexte très guerrier, les autres contributions de l’armée de Terre, et singulièrement en matière de gestion de crises, ne font l’objet que d’un paragraphe de trois lignes. Nous entrons donc manifestement dans une nouvelle ère et il n’est plus question d’engranger les dividendes de la Paix…
Le message est très clair : il faut développer des capacités létales projetables sur très court préavis pour faire (très) mal à l’adversaire potentiel tout en étant, soi-même, protégé. On note également une volonté très nette de miser sur l’humain en se démarquant de l’influence américaine, qui a largement déteint sur nos forces terrestres du fait de notre engagement conjoint en Afghanistan. Pour faire faire court, il faut recruter des volontaires, puis les former à la dure et les entraîner dans des conditions les plus réalistes possibles afin qu’ils puissent être engagés utilement après des phases d’aguerrissement durcies.
L’objectif du CEMAT est de construire une armée de Terre crédible, capable de faire face aux actions hostiles mais aussi d’intimider un adversaire potentiel pour le dissuader de se frotter à nos forces terrestres car, « qui s’y frotte s’y pique ! »