L’industrie de défense est un outil et un enjeu de stratégie nationale en France. Elle évolue en effet dans un milieu d’interdépendances complexes : entre réglementation américaine contraignante et souveraineté étatique, le secteur de l’armement français est tenu en formation serrée. De fait, ce dossier s’établit à partir de l’étude d’une bataille que se livrent industriels et grandes puissances à l’échelle internationale.
À l’échelle globale, la France, troisième pays exportateur de matériel de guerre, est un acteur de proue du secteur dont la réussite à l’export ces dernières années (sous-marins en Australie, Rafale en Inde) n’a pas échappé à ses concurrents. En témoignent la condamnation d’Airbus pour corruption, la campagne malveillante contre Naval Group à l’œuvre en Australie, ainsi que la modification de la norme ITAR visant à la rendre plus contraignante entre 2019 et 2020.
La menace d’une guerre de l’information planant sur les industriels français est indéniable : l’exportation du matériel de guerre Made in France se déroule dorénavant sous le feu des projecteurs. Ce rapport étudie d’abord les articulations contextuelles du secteur de l’armement afin de mettre en avant les enjeux de cette industrie stratégique pour la France. Il s’agit ensuite d’identifier, à travers une analyse de risque, les vulnérabilités du secteur à l’attaque par l’information. Cette évaluation est élaborée à partir d’une échelle d’impact basée sur des cas d’étude. L’objectif est de mettre en avant la marge de manœuvre dont dispose l’industrie de défense française pour se montrer plus résiliente face à ces risques. Les troisième, quatrième et cinquième partie sont consacrées à l’analyse des risques informationnels selon quatre catégories distinctes basée sur leur nature : juridique, humaine, « réputationnelle » et économique.
- Anna-Maria Bagnato
- Sophie Casuccini Bonci
- Hippolyte Chanteur
- Paul-Erwan De Buttler
- Gauthier Larivière
Source : INFOGUERRE