Le 11 mars 2012, François Hollande, nouveau chef des armées, déclarait dans son programme présidentiel en parlant de l’OTAN. « Elle est une garantie de notre sécurité. C’est un instrument de gestion de crise. Faut–‐il ou fallait–‐il revenir dans le commandement militaire intégré de cette organisation ? (…) La France, plusieurs années après, n’en a retiré aucun bénéfice probant. Il faudra donc évaluer cette décision. Quelle est aujourd’hui la raison d’être de l’OTAN ? Quelle est sa mission essentielle ? Quel est l’avantage de notre participation au commandement militaire intégré ? Je veillerai donc à ce que cette évaluation nous permette à la fois d’avoir les contreparties qui avaient été un moment évoquées, et aussi la préservation de notre indépendance. C’est là que j’annoncerai notre décision sur l’Afghanistan. J’évoquerai l’engagement des pays européens dans le projet de défense antimissile (…) ».
Dans cette optique, il faut peut-être lire le premier rapport de l’OTAN diffusé publiquement à ce jour en janvier 2012 par un secrétaire général de l’OTAN. Que fait donc l’OTAN ?
Ce rapport de 17 pages souligne son rôle fondamental pour la sécurité de l’Europe d’autant que l’échec de l’Europe de la défense est constaté par tous les commentateurs. Les conflits dans lesquels l’OTAN est engagé sont rappelés comme l’Afghanistan. Certes, ce n’est pas une guerre populaire. Elle ne joue pas à nos frontières. Cependant, l’enjeu en est l’interdiction de la reconstitution d’une base arrière pour les groupes terroristes. Il ne faudrait pas l’oublier et méconnaître l’engagement depuis dix ans de nos soldats.
Ne négligeons pas non plus l’intervention en Libye qui a permis notamment à la France et au Royaume-Uni de remplir leurs obligations internationales contre un dictateur.
C’est aussi le rôle de l’OTAN contre la piraterie qu’elle a engagée bien avant l’Europe mais à laquelle le discours politique a laissé la première place pour une raison évidente d’affichage.
Le second chapitre consacré à la réponse aux défis de sécurité émergents est tout aussi intéressant en évoquant certes la cyberdéfense et la lutte contre le terrorisme qui prennent de l’ampleur au sein de l’OTAN mais aussi de la défense antimissile qui sera évoquée vraisemblablement par le nouveau chef des armées lors du sommet de l’OTAN à Chicago le 20 mai prochain
C’est enfin aussi et surtout la modernisation de l’OTAN qui doit être certes plus efficace mais … surtout moins nombreuse. comme toujours.
Cependant l’OTAN est avant tout une alliance politique et militaire où les Etats occidentaux pensent et organisent leur sécurité. Elle est aussi un formidable outil de standardisation de la doctrine, donc de la pensée militaire, et des procédures.
Nul ne peut douter dans ces conditions que le retour dans l’OTAN ait été la prise en compte pertinente d’une réalité stratégique et la seule réponse raisonnable à un désarmement de plus en plus inconsidéré du continent européen. Dans ce contexte, que pourra donc faire le nouveau président dans nos rapports avec l’OTAN? Pas grand chose à mon avis.