Le journal britannique The Guardian a annoncé vendredi 23 août avoir autorisé le New York Times à accéder à une partie des documents transmis par Edward Snowden sur les programmes de surveillance des Etats-Unis. Dans un court article publié sur son site, le titre explique s’être tourné vers le journal américain, à la suite d’intimidations du gouvernement britannique.
Menacé de poursuites judiciaires s’il n’acceptait pas de faire disparaître ou restituer la copie des documents que le consultant en exil avait remis au journaliste Glenn Greenwald, le Guardian a dû détruire des éléments concernant les services britanniques d’écoutes (GCHQ), le pendant britannique de l’Agence américaine de sécurité (NSA). Or ce sont précisément des copies de ces documents sur le GCHQ qui ont été envoyées au New York Times, « hors d’atteinte pour le gouvernement » précise-t-il.
« La collaboration (des deux titres) fait échos au partenariat forgé en 2010 entre le Guardian, le New York Times et le Spiegel lors de la publication de câbles diplomatiques et militaires américains par WikiLeaks », rappelle le journal.
D’après une source proche de l’affaire, l’accord a été conclu il y a quelques semaines. Le site Buzzfeed a rapporté vendredi que Scott Shane, un journaliste du New York Times spécialisé dans les questions de sécurité, devrait publier une série d’articles en septembre, de façon conjointe avec le Guardian.
Dans un éditorial publié mardi, le rédacteur en chef du quotidien britannique, Alan Rusbridger, a estimé que la liberté de la presse était menacée en Grande-Bretagne au vu des pressions du gouvernement, auxquelles s’est ajoutée dimanche l’interpellation à l’aéroport londonien de Heathrow, de David Miranda, le compagnon brésilien de Glenn Greenwald.