La chute du dictateur Bachar Al-Assad est actée. Reste à savoir si la guerre civile en Syrie est achevée et surtout quelles en seront les réelles conséquences aujourd’hui et demain avec les nombreuses incertitudes plutôt inquiétantes.
Qui peut croire à la modération d’un islamiste endurci ? Qui peut croire qu’Israël puisse accepter un Etat islamique à sa frontière et il le montre d’ores et déjà. Qui peut croire qu’un mouvement terroriste puisse se transformer en un mouvement de résistance même si dans l’histoire cela est arrivé ? Avec une différence majeure, les civils, les ethnies, les confessions différentes n’étaient pas les cibles « principales ».
Faisant suite à la déflagration terroriste du 7 octobre 2023, les cartes du Moyen-Orient sont à nouveau rebattues avec cette autre variable qui serait la politique étrangère de Donald Trump à compter du 21 janvier 2025.
Cela suscite donc bien des réflexions comme en témoignent cet entretien pour Atlantico ce 9 décembre 2024 avec Pierre Berthelot et ainsi Guillaume Lagane ainsi que ces émissions sur LCI les 8, 9 et 10 décembre où je suis intervenu en plateau.
- LCI Midi du dimanche 8 décembre 2024 | TF1 INFO
- Le Club Info du dimanche 8 décembre 2024 | TF1 INFO (index à +50mn)
- LCI Midi du lundi 9 décembre 2024 | TF1 INFO (Index à +1h25)
- Le Club Info du mardi 10 décembre 2024 | TF1 INFO (index à 26 mn)
- Cela n’occulte pas la guerre en Ukraine, écouter mon analyse de ce 30 novembre (https://www.tf1info.fr/replay-lci/videos/video-lci-midi-du-samedi-30-novembre-960-2337004.html)
Et comme c’est la période, dans le respect de nos traditions, je vous souhaite un joyeux Noël et de belles fêtes de fin d’année. Bien mieux non que « joyeuses fêtes », sinon « bon hiver », que nous voyons fleurir dans nombre de communes ?
Au-delà des actions et des stratégies des uns et des autres, il me semble qu’on voit se confirmer le mouvement de brutalisation du monde et le retour de la violence létale comme moyen admis de faire avancer ses intérêts stratégiques. Cela se fait de plus en plus ouvertement : on l’a vu plusieurs fois.
-D’abord avec la Russie en Ukraine (une nation membre du Conseil de Sécurité de l’ONU qui essaye d’en annexer une autre, c’était déjà quelque chose)
-Mais aussi avec Israël et l’affaire des bippers (des services secrets qui disent ouvertement qu’ils sont à l’origine d’une opération d’assassinats de masse, c’est aussi quelque chose)
-Maintenant on voit tomber l’état (proto-état ?) syrien sous l’impulsion d’une coalition hétéroclite mais ouvertement épaulée par la Turquie…
Ce qui, à titre personnel, me frappe, ce n’est pas tant le niveau de violence déployé, qui n’a, finalement, rien de bien nouveau (sauf en Ukraine où les volumes sont assez inédits). C’est plutôt le côté décomplexé et publiquement assumé qui est assez impressionnant. J’aurais pu prendre d’autres exemples, comme la décontraction de Donald Trump assumant avoir fait assassiner le général Soleimani.
Les discours tendent à banaliser des idées, à y habituer les dirigeants et les opinions. J’ai le sentiment que d’autres dominos vont tomber dans les années qui viennent, même s’il n’est pas forcément simple de dire où.
1) Ce n’est que récemment que la violence hélas est utilisée pour faire avancer des avancées stratégiques. C’était mieux avant, cela est sûr.
2) la Russie n’a jamais cherché à annexer l’Ukraine, mais à lui imposer neutralité et respect de sa partie de culture russe, la chose est connue pourtant.
3) La décapitation du Hezbollah a sans doute facilité l’effondrement du régime syrien, mais de là à dire que tout est de la faute du Mossad, il y a une marge.
De là à généraliser.