dimanche 21 juillet 2024

Ukraine 09 mars – Gains territoriaux, débordements, options pour les 15 prochains jours, entre gel et dégel, sanctions et embargos.

L’armée russe poursuit son contournement de Kyiv. Pas question de commencer à entrer dans la capitale tant qu’elle n’est pas isolée du reste du pays. Au nord-est (cercles rouges), les voies de communication sont aux mains des Russes, mais toujours trop longues. Tchernihiv (300 000 habitants) tient toujours, ce qui rallonge les flux. De Koursk à Kyiv il a plus de 450 km, contre 250 de Homiel par Tchernihiv…

Dans l’est du pays, les gains territoriaux depuis deux jours sont réels, mais le degré de contrôle du terrain est incertain vu la faiblesse des effectifs. Le débordement sur Izoum (46 000 hab.) coupe l’E40 et dessine une vaste « poche » à l’est de Kharkiv. Au nord de Marioupol, une deuxième tenaille se referme sur les unités ukrainiennes encore isolées.

La poussée sur la centrale nucléaire de Yuzhnoukrainsk semble marquer le pas, ce qui explique sans doute des pointes de « débordement » (3).

L’état-major russe veut être partout, mais les effectifs manquent clairement pour un théâtre aussi vaste. L’arrivée des Tchetchènes et du groupe Wagner à Kyiv est un « coup » médiatique, qui indique aussi la volonté de libérer des troupes de manœuvre pour aller ailleurs. Où ?

Un débordement sur Poltava puis le Dniepr (4) ? Un large coup de faux pour prendre Odessa par le nord (5) ? Une jonction avec les Biélorusses pour couper l’aide occidentale (6) ?

La météo est froide (entre -3° et-9°), les sols gelés, ce qui favorise les opérations mécanisées et annule l’avantage ukrainien des embuscades sur route et zones urbaines. Mais la Raspoutitsa viendra fin mars, tandis que les sanctions étranglent le système financier russe.

Vladimir Poutine a encore 10, peut-être 15 jours devant lui pour attaquer. Ni Kharkiv ni Marioupol ne sont encore tombées, le siège de Kyiv n’est pas commencé et Odessa est encore loin. À trop vouloir en faire...

Stéphane AUDRAND
Stéphane AUDRAND
Stéphane AUDRAND est consultant indépendant spécialiste de la maîtrise des risques en secteurs sensibles. Titulaire de masters d’Histoire et de Sécurité Internationale des universités de Lyon II et Grenoble, il est officier de réserve dans la Marine depuis 2002. Il a rejoint l'équipe rédactionnelle de THEATRUM BELLI en décembre 2019.
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2 Commentaires

  1. bonjour,
    merci de ces infos, question cependant : le dégel et la boue n’avantagera certes pas les chars mais si les sièges sont mis en place avec comme vous l’avez souligné la main sur l’électricité et les ports, ne restera que la route depuis la Pologne et la Bulgarie, (les forces de Transnistrie pouvant couper l’axe chisinau-odessa d’autant que la Moldavie (hors Otan) ne risquera quoique ce soit (si tant est qu’elle en ait envie)) l’aviation (jusque là peu impliquée) pourrait prendre le relais ? en intervenant depuis la Biélorussie (à qui on ne laisse plus le choix de se démarquer un tant soit peu de la Russie : sanction de ce jour)

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