IN MEMORIAM – Amiral Jean-Marie QUERVILLE, compagnon de la Libération (décédé le 30 décembre 1967)

Fils d’architecte, Jean-Marie Querville est né le 9 janvier 1903 à Tours (Indre-et-Loire).

Il entre à l’Ecole navale en 1921. À sa sortie de l’école d’application, il embarque sur le croiseur Strasbourg à bord duquel il participe à la campagne du Rif en 1925 au Maroc.

En 1927, il est affecté aux sous-marins ; en 1929, il est à Madagascar et est promu lieutenant de vaisseau en mars 1930.

De 1931 à 1934, il est officier en second du sous-marin Aréthuse. À partir d’août 1934, il commande le sous-marin Sirène puis, le sous-marin Souffleur (1936-1938).

Affecté en Indochine en 1939, le lieutenant de vaisseau Querville est officier de liaison auprès des Britanniques à Singapour au moment de l’armistice de juin 1940.

En septembre 1940, refusant la défaite, il rallie la France libre en Grande-Bretagne et, promu capitaine de corvette, est affecté à l’Etat-major des Forces navales françaises libres (FNFL) à Londres (2e bureau).

En février 1941, il est nommé au commandement du sous-marin Junon.

Promu capitaine de frégate en juillet 1941, Jean-Marie Querville assure le commandement, à partir d’août 1941, de la 1ère Division de sous-marins des FNFL, composée de la Minerve, du Rubis et de la Junon, dont il fait une formation d’élite. Toujours sous ses ordres, la Junon ne cesse d’accomplir les missions les plus périlleuses sur les côtes de Norvège, surveillant les fjords où se cachent croiseurs et cuirassés allemands, transportant résistants et agents de renseignements, attaquant les navires ennemis, etc.

C’est au commandant Querville que revient la délicate mission de déposer secrètement dans le Bjaerfjord, en septembre 1942, le commando britannique et norvégien qui doit opérer la destruction d’une usine d’eau lourde. C’est à cette époque qu’il acquiert sa réputation de spécialiste des missions difficiles.

Le 12 janvier 1943, le jour même où il est nommé Compagnon de la Libération, Jean-Marie Querville est affecté à l’Etat-major particulier du général de Gaulle et nommé membre du Conseil de l’Ordre de la Libération.

En mars 1943, la Junon exécute une nouvelle mission sous ses ordres.

Après une mission à Alger, il est reçoit, le 1er novembre 1943, le commandement de la frégate l’Aventure et de la 1ère Division de frégates.

C’est à ce poste qu’il participe en 1944 au débarquement de Normandie comme commandant des escorteurs du groupe de débarquement américain « Chama » sur Omaha Beach. Il effectue 102 escortes de convois entre la Grande-Bretagne et la France. Le 22 juin 1944, son convoi est attaqué, de nuit, à la torpille, par une escadrille de Junkers 88. Son bâtiment parvient à la mettre en fuite en abattant un, et probablement deux, appareils ennemis.

Il quitte l’Aventure en avril 1945, après avoir participé au blocus des poches de l’Atlantique et effectué, depuis 1939, 34 mois de navigation en opérations.

En juillet 1945, Jean-Marie Querville est nommé au grade de capitaine de vaisseau et reçoit le commandement du croiseur Suffren en Indochine.

Il commande ensuite la Marine au Tonkin dans des conditions difficiles (1948- 1950) et est trois fois cité.

Avec le grade de contre-amiral, il est, en mars 1951, Major général du port de Brest avant de partir pour le Vietnam comme commandant de la Division navale d’Extrême-Orient.

En 1954 il reprend le commandement de la Marine au Tonkin jusqu’en mars 1955 et y reçoit deux nouvelles citations.

Promu vice-amiral, il prend, en 1956, le commandement de la Marine en Afrique centrale puis, en 1959, avec le grade de vice-amiral d’escadre, celui de commandant en chef des Forces maritimes françaises en Méditerranée avant de devenir préfet maritime de la 4e Région en Algérie.

Inspecteur général de la Marine, il reçoit sa cinquième étoile en octobre 1962 peu avant son départ anticipé à la retraite.

Jean-Marie Querville est décédé le 30 décembre 1967 à Blois dans le Loir-et-Cher. Ses obsèques ont été célébrées en l’église Saint-Nicolas à Blois où il est inhumé.

• Grand Officier de la Légion d’Honneur
Compagnon de la Libération – décret du 12 janvier 1943
• Croix de Guerre 39/45 (6 citations)
• Croix de Guerre des TOE (5 citations)
• Croix de la Valeur Militaire avec palmes
• Médaille Coloniale avec agrafe « Maroc 1925 » et « Indochine »
• Médaille Commémorative de la campagne de Norvège
• Médaille Commémorative d’Indochine
• Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre
Distinguished Service Order (GB)
Distinguished Service Cross (GB)
• Chevalier de l’Ordre de Saint Olaf (Norvège)
• Commandeur de l’Etoile Noire (Bénin)
• Officier de l’Etoile d’Anjouan
• Grand Officier de l’Ordre National (Vietnam)
• Croix de la Vaillance (Vietnam)
• Commandeur du Nicham Iftikar (Tunisie)
• Commandeur de l’Ordre Royal (Cambodge)

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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