16 février 1214 : Jean d’Angleterre « sans Terre » débarque avec ses troupes à La Rochelle.
Jean ( – ), dit sans Terre, fut roi d’Angleterre, seigneur d’Irlande et duc d’Aquitaine de 1199 à sa mort en 1216.
Cinquième et dernier fils du roi Henri II d’Angleterre et d’Aliénor d’Aquitaine, il n’était pas destiné à monter sur le trône ou à recevoir un quelconque territoire en héritage ; il fut donc surnommé Jean sans Terre par son père. Cela changea après la révolte ratée de ses frères aînés entre 1173 et 1174 et il devint le fils préféré d’Henri II qui le fit seigneur d’Irlande en 1177 et lui accorda des terres sur le continent. La mort de trois de ses frères (Guillaume, Henri et Geoffroy) et l’accession au trône de Richard 1er en 1189 en fit l’héritier, en compétition avec son neveu Arthur. Jean tenta sans succès de prendre le pouvoir alors que son frère participait à la troisième croisade mais il devint finalement roi en 1199.
Le nouveau monarque fut immédiatement confronté à la menace posée par le roi Philippe II de France sur ses territoires continentaux formant l’Empire Plantagenêt. Il perdit ainsi la Normandie en 1204, notamment en raison du manque de ressources militaires et de son traitement méprisant des nobles poitevins et angevins. Il consacra la plus grande partie de son règne à tenter de reconquérir ces territoires en formant des alliances contre la France, en accroissant les revenus de la Couronne et en réformant l’armée. Malgré ses efforts, une nouvelle offensive en 1214 se solda par la défaite de ses alliés à Bouvines et il fut contraint de rentrer en Angleterre.
Irrités par le comportement jugé tyrannique du souverain et par la forte hausse des impôts et des taxes destinés à financer sa politique continentale, les barons anglais se révoltèrent à son retour. La dispute entraîna la signature en 1215 de la Magna Carta garantissant les droits des hommes libres du royaume mais ni Jean, ni les nobles ne respectèrent ses dispositions. La première guerre des Barons éclata peu après et le roi dut affronter les rebelles soutenus par le prince Louis de France. La situation fut rapidement bloquée et Jean mourut de dysenterie en 1216 dans son château de Newark alors qu’il faisait campagne dans l’Est de l’Angleterre. Les tensions s’apaisèrent à sa mort car les barons anglais, plutôt que d’avoir affaire à un prince énergique comme Louis qui risquait de les entraver, se prononcèrent en faveur de son fils et successeur Henri III. Ce dernier prit définitivement l’ascendant sur les rebelles et le prince Louis l’année suivante.
Les évaluations historiques du règne de Jean ont fait l’objet de nombreux débats et ont considérablement varié selon les époques. Considéré comme un « héros proto-protestant » par les historiens Tudor en raison de son opposition au pape Innocent III qui lui valut l’excommunication, il a également été présenté comme un tyran par ses contemporains et les historiens de l’époque victorienne. Le consensus actuel est qu’il fut un « administrateur appliqué et un général compétent » affligé d’une personnalité méprisante et cruelle. Ces aspects négatifs ont servi de base à de nombreuses œuvres de fiction depuis Shakespeare, et Jean reste un personnage influent de la culture populaire notamment via les aventures de Robin des Bois.
16 février 1270 : bataille de Karuse (mer Baltique).
La bataille de Karuse opposa les chevaliers Teutoniques de l’ordre de Livonie aux forces du grand-duché de Lituanie, le , sur les eaux gelées de la Väinameri, en mer Baltique. Presque tout ce que l’on connaît de cette bataille est issu de la Chronique rimée de Livonie, qui lui consacre 192 lignes.
***
Otto von Lutterberg, qui commandait déjà les troupes coalisées livoniennes, danoises et estoniennes lors de la bataille de Rakvere en 1268 face aux troupes slaves des Princes russes de Dimitri 1er Vladimirski, dirigea les chevaliers Teutoniques et ses alliés danois contre les forces du grand-duché de Lituanie commandées par le grand-duc lituanien Traidenis.
Les croisés coalisés de l’ordre de Livonie attaquèrent les forces lituaniennes sur les eaux gelées de la mer Baltique au large de l’île de Saaremaa. S’il est possible pour les Lituaniens de s’y rendre à pied, c’est que la mer est prise dans la glace. Les Lituaniens se protégèrent de cette attaque en renversant leurs traîneaux et purent contenir l’assaut teutonique. Malgré la préparation et la surprise de cette attaque, l’ordre de Livonie subit un revers et déplora la mort de plus de 50 chevaliers, dont le grand maître Otto von Lutterberg, et d’environ 600 soldats de rang. La victoire inattendue du grand duché de Lituanie fut néanmoins lourde sur le plan humain avec environ 1 600 morts.
Décidé à reprendre l’avantage contre les Lituaniens et dans la perspective de l’élection d’un nouveau Grand-Maître, le vice-maître Andreas von Westfalen souhaita engager ses chevaliers dans une victoire rapide. Mais dès 1270, à la bataille de Padaugava, lui-même ainsi qu’une vingtaine de chevaliers furent tués dans leur camp pendant leur repos.
16 février 1804 : des « fusiliers-marins » américains pénètrent dans le port de Tripoli et incendient la frégate américaine Philadelphia capturée.
La guerre de Tripoli (en anglais Tripolitan War), aussi appelée première guerre barbaresque (First Barbary War) ou guerre de la côte barbaresque (Barbary Coast War), est la toute première guerre déclarée et engagée par les États-Unis après leur indépendance, et la première de leurs deux guerres contre les États du Maghreb, alors connus sous le nom d’États barbaresques (les trois régences d’Alger, de Tunis et de Tripoli, — dans les faits quasiment indépendantes — de l’Empire ottoman).
Les raisons de cette guerre étaient que les pirates barbaresques saisissaient les navires marchands américains et tenaient les équipages en rançon, demandant ensuite aux États-Unis de payer un tribut. Le président des États-Unis, Thomas Jefferson, refusa de payer ce tribut. En outre, la Suède, qui était en guerre avec les Tripolites depuis 1800, et le Royaume de Sicile participèrent à ce conflit aux côtés des États-Unis5. La guerre dura du au .
***
Les pirates barbaresque d’Alger, de Tunis, de Tripoli, et du Maroc étaient les fléaux de la Méditerranée, capturant les navires marchands, et soumettant en esclavage, ou rançonnant les équipages. L’ordre trinitaire a opéré en France pendant des décennies avec la mission de collecter des fonds pour racheter les prisonniers de ces pirates. Selon Robert Davis, 1 250 000 Européens ont été capturés par les pirates barbaresques, et vendus en esclavage entre 1530 et 1780.
Des lettres et des témoignages divers par des marins capturés décrivent leur captivité comme une forme d’esclavage, même si l’emprisonnement de la côte de Barbarie était différent de celui pratiqué par les pouvoirs publics et américains de l’époque. De même qu’en Amérique des esclaves pouvaient accéder à la liberté, quelques rares prisonniers de la côte de Barbarie ont pu obtenir des postes à responsabilité. De tels exemples sont James Leander Cathcart, devenant conseiller du bey, et Hark Olufs, qui devint trésorier puis commandant au service du bey de Constantine.
En mer Méditerranée, les nations d’Europe se voyaient dans l’obligation de payer un tribut aux États barbaresques (Tripoli, Tunis, Alger, Maroc) pour protéger leurs intérêts commerciaux sous peine de voir leurs navires attaqués par les corsaires barbaresques. À l’indépendance des États-Unis, les navires de commerce américains perdirent la protection de la Royal Navy.
En 1784, un navire américain, le Betsby, est capturé par des pirates marocains, son équipage est libéré après 6 mois de détention. En 1785, des pirates d’Alger capturent 2 navires américains : le Dauphin et le Maria. De 1786 à 1793 le Portugal fait la guerre aux États barbaresques, ce qui empêche toute nouvelle capture. En 1787, les Américains contactent l’ordre français des Mathurins connus pour ses négociations de rachats d’esclaves aux barbaresques depuis des siècles. Mais les pourparlers ne donnent rien : un seul Américain est libéré jusqu’en 1790, année de dissolution de l’ordre des Mathurins prononcée par la Révolution française. En 1793, le Portugal cesse sa guerre, et les États barbaresques continuent leur piraterie : 10 navires américains furent capturés pour la seule année 1793. Cette fois, les États-Unis réagissent : ils décident de payer le tribut, 2 millions de dollars de 1794 à 1800 pour libérer les équipages capturés, et signèrent différents traités (voir le traité de Tripoli, le traité de paix et d’amitié avec le bey d’Alger et celui avec le bey de Tunis). Mais en même temps, il fut décidé par le Naval Act of 1794 de construire des navires de guerre pour protéger le commerce américain : 6 frégates, prévues pour 1800.
Quand le bey de Tripoli augmenta le montant de la protection en demandant 225 000 dollars de plus — le budget fédéral s’élevait à 10 millions de dollars en 1800 —, la tension s’accrut et les États-Unis, par la voix de leur nouveau président Thomas Jefferson, refusèrent de payer le tribut pour le passage de leurs navires en 1801. La flotte américaine était prête. Le bey de Tripoli incita alors ses alliés de Tunis et d’Alger à déclarer la guerre aux jeunes États-Unis qui semblaient lointains et encore fragiles.
Une escadre de l’United States Navy fut envoyée sur place. La nouvellement formée Mediterranean Squadron se composait de trois frégates et d’une goélette. Arrivée en juillet, elle bloqua Tripoli. La goélette Enterprise de l’United States Navy remporta le premier combat naval de Tripoli contre la polacre tripolitaine Tripoli le 1er.
La frégate USS Philadelphia s’échoua contre un récif le . Son capitaine William Bainbridge dut se rendre et la frégate fut capturée pour être intégrée à la flotte du pacha de Tripoli. Le navire fut ensuite détruit dans le port de Tripoli le , à l’occasion d’un raid audacieux mené par l’Intrepid. Six mois plus tard, un ketch tripolitain fut capturé sous le commandement de Stephen Decatur.
Ce succès militaire ne règle pas la question des attaques de piraterie, mais renforce la confiance des Américains pour leur marine encore balbutiante ; l’amiral Nelson, le futur vainqueur deux ans plus tard de la célèbre bataille de Trafalgar, couvre d’éloges l’entreprise. Cette opération est en outre perçue comme la première opération spéciale américaine en terre étrangère, préfigurait ce qui constitue la mission actuelle des « SEALs » de la marine militaire américaine.
En mai 1804, William Eaton, ancien consul à Tunis, arrive à Tripoli, avec pour mission est de destituer le pacha Youssouf Karamanli et sollicitant l’aide de son frère Hamet Karamanli, écarté du pouvoir et exilé en Égypte . Allant à la rencontre de ce dernier, il lui promet un retour au pouvoir et constitue un groupe de combattants de 500 mercenaires arabes et grecs, conseillés par le lieutenant Presley O’Bannon. Tripoli est bombardée les , et et le .
En avril 1805, l’armée de William Eaton et Hamet Bey prend d’assaut la forteresse de Derna, qui tombe en deux semaines, marquant la première victoire militaire américaine en terre étrangère. Cette action suffit pour inciter les dirigeants de Tripoli à signer un traité de paix ; William Eaton, reçoit l’ordre de ne pas aller jusqu’au bout de son plan (le renversement du pacha Youssouf Karamanli et son remplacement par son frère), et d’accepter un accord de paix proposé par leur ennemi vaincu. Condition de ce traité de paix, l’équipage de l’USS Philadelphia est libéré, marquant la fin de la première guerre barbaresque.
Une seconde guerre barbaresque oppose en 1815 la marine américaine à la régence d’Alger pour compléter l’objectif de la première : la fin des attaques de corsaires barbaresques contre des navires marchands américains, et la liberté de circulation en Méditerranée de ces derniers. Cette guerre menée coté américain sous le commandement de Stephen Decatur, voit une victoire rapide aux cours de deux batailles navales les 17 et 19 juin 1815. Cette deuxième guerre victorieuse contre l’empire ottoman permet aux États-Unis d’obtenir une indemnité 10 000 dollars de la régence d’Alger, et un traité qui leur exclut tout tribut à venir, et leur reconnait le droit de transport maritime plein et entier en mer Méditerranée.
16 février 1807 : bataille d’Ostrolenka.
La bataille d’Ostrolenka (Ostrołęka en polonais) eut lieu le entre les troupes de Napoléon dirigées par Savary et les troupes russes du général Essen.
***
Le 16 février 1807 à la pointe du jour, une partie de la division du général Gazan se porte à l’avant-garde. À neuf heures, cette unité rencontre les forces russes sur la route de Nowogrod, les attaque immédiatement et les met en déroute. Mais au même moment les Russes attaquent Ostrolenka par la rive gauche. Le général Campana, avec une brigade de la division Gazan, et le général Ruffin, avec une brigade de la division du général Oudinot, défend la ville. Le général Savary envoie le général de division Reille, chef de l’état-major du corps d’armée. L’infanterie russe, sur plusieurs colonnes, veut emporter la ville. Les Français les laissent avancer jusqu’à la moitié des rues avant d’attaquer au pas de charge et laissent les rues encombrées de morts. Les Russes abandonnent la ville et prennent position derrière les monticules de sable qui la couvrent.
Les divisions des généraux Suchet et Oudinot avancent. À midi, leurs têtes de colonnes arrivent à Ostrolenka. Le général Oudinot, sur deux lignes, commande la gauche. Le général Suchet, le centre. Le général Reille, commandant une brigade de la division Gazan, forme la droite. Il se couvre de toute son artillerie et avance. Le général Oudinot se met à la tête de la cavalerie et charge avec succès. Il taille en pièces les Cosaques de l’arrière-garde russe. Le feu est très vif. Les Russes ploient de côtés et sont repoussés.
Le lendemain, les Russes sont poursuivis sur plusieurs lieues, mais seuls des traînards sont rattrapés. Les Russes laissent mille deux cents blessés et mille trois cents cadavres sur le champ de bataille. Deux généraux russes, dont le général Souvorov, fils du maréchal Alexandre Souvorov, ont été tués, trois autres ont été blessés. Les Français remportent comme trophées sept pièces de canon et deux drapeaux et déplorent 60 morts et 400 à 500 blessés. L’Empereur est très peiné d’apprendre la mort du général de brigade Campana. Le colonel Duhamel, du 21e régiment d’infanterie légère, et le colonel d’artillerie Lenoury sont parmi les blessés.
L’Empereur ordonne alors au Ve corps de s’arrêter et de prendre ses quartiers d’hiver. Le dégel ne permet aucun mouvement de troupe important ; c’est la saison du repos.
Oudinot reçoit le titre de comte d’Empire et une dotation d’un million. Savary reçoit la Légion d’honneur.
La bataille d’Ostrolenka est mentionnée à Versailles et sur nombre d’étendards de régiments français, ainsi que sur l’arc de triomphe de l’Étoile.
En 2022-2023, la quinzième promotion de la classe de CPES (classe préparatoire aux études supérieures) du lycée militaire d’Autun porte le nom de cette bataille.
16 février 1862 : fin de la bataille de Fort Donelson (guerre de Sécession).
La bataille de Fort Donelson est une des plus importantes batailles de la guerre de Sécession1. Elle se déroule entre le et le , dans le comté de Stewart, Tennessee (États-Unis) et s’achève sur une victoire de l’armée de l’Union. C’est la première victoire majeure nordiste du conflit. Après la vallée du Tennessee, ouverte par la chute du fort Henry, le , elle ouvre une seconde voie d’invasion vers le cœur de la Confédération, à commencer par la région de Nashville et ses industries.
***
Les forces nordistes, sous le commandement du général Ulysses Grant (futur président des États-Unis) sont composées de trois divisions d’infanterie et de l’escadre navale du Mississippi composée de quatre cuirassés fluviaux et trois canonnières à carapace en bois.
Les forces sudistes sont composées de dix brigades, forte d’environ 17 000 hommes, dont deux brigades issues de Fort Henry et une de cavalerie. La cavalerie est aux ordres de Nathan Bedford Forrest, un des commandants de cavalerie sudiste les plus réputés.
Le fort porte le nom du brigadier-général Daniel Smith Donelson qui, en 1861, avait choisi son emplacement et commencé sa construction. Il s’élève sur la rive gauche de la rivière Cumberland, sur un promontoire haut d’une trentaine de mètres, ce qui lui offre les avantages, par rapport au Fort Henry, de ne pas être inondable et de pouvoir effectuer des tirs plongeants sur les cibles passant sur la rivière. Deux batteries superposées commandent le passage. La première comprend trois obusiers de 32 livres et un « columbiad » de 10 pouces ; l’autre, neuf canons de 32 livres et un canon rayé de 6,5 pouces. Le canon rayé et le « columbiad » ont une portée de tir plus importante que les 32 livres. La protection du fort contre les attaques terrestres est assurée par des lignes de tranchées, des abattis et des batteries de canons de campagne.
***
La prise de Fort Donelson est la première victoire majeure du Nord pendant le conflit. On fera carillonner les cloches des églises et tirer des feux d’artifice. Dans le Sud, la perte est durement ressentie. Tout le Kentucky et une bonne partie du Tennessee sont maintenant aux mains des nordistes. Le président Jefferson Davis admettra : « Events have cast on our arms and hopes the gloomiest of shadows (Les événements ont jeté sur nos armes et nos espoirs la plus sombre des ombres) ». Dans les vallées du Tennessee et du Cumberland l’armée sudiste a perdu la valeur d’un corps d’armée.
Le 25 février, c’est Nashville qui est occupée par les nordistes. Évacuée par les troupes de Johnston, la ville est la première capitale d’un des États confédérés à tomber. Cependant, les autres armées nordistes ne seront pas capables de saisir l’opportunité de cette déstabilisation du front sudiste.
Les forces sudistes sont obligées de reculer vers le sud. Elles ont perdu à peu près un tiers de leur effectif et le restant se trouve divisé en deux parties, séparées de trois cents kilomètres, avec une armée nordiste entre elles. Une conséquence indirecte est l’évacuation de Columbus, sur le Mississippi, aile gauche du dispositif confédéré. Cette place forte, surnommée le « Gibraltar du Mississippi », était le verrou qui protégeait Memphis puis Vicksburg. Évacuée, elle autorise les forces fédérales à couper en deux le territoire de la Confédération en prenant possession de la navigation sur le Mississippi.
Cette bataille a aussi montré la valeur des opérations combinées entre marine et armée de terre.
16 février 1895 : mort à 79 ans de l’ingénieur militaire Raymond Adolphe Séré de Rivières, surnommé le « Vauban du XIXe siècle ».
Raymond Adolphe Séré de Rivières, né le à Albi (Tarn) et mort le à Paris, est un ingénieur militaire et général français. Il a donné son nom à un système complet de fortifications construit après la guerre franco-allemande de 1870. On le surnomme le « Vauban du XIXe siècle », distinction qu’il partage avec François Nicolas Benoît Haxo. L’alter-ego belge de Séré de Rivières est Henri Alexis Brialmont, tandis que celui allemand est Hans Alexis von Biehler.
***
Le « Rivières », du nom de famille « Séré de Rivières », vient de la commune de Rivières, près de Gaillac, dans le Tarn. Cadet d’une famille de quatre enfants originaire du Languedoc, il est admis en 1833 à l’École militaire de Saint-Cyr, mais il fait le choix de ne pas y entrer, préférant poursuivre ses études de droit. Il entre à l’École polytechnique en 1835, et il en sort en 1837 avec le grade de sous-lieutenant. Il intègre alors l’École d’application de l’artillerie et du génie de Metz où il apprend les bases de la fortification permanente.
En 1839, il rejoint le 2e régiment du génie d’Arras où il perfectionnera ses connaissances. Il s’inspire des idées du marquis de Montalembert. Lieutenant en 1841, il est capitaine de deuxième classe en janvier 1843, puis nommé à la chefferie de Toulon en avril de la même année. À ce poste, il fait preuve de capacités inhabituelles en matière de fortifications, art dont la maîtrise guidera sa carrière. À Toulon, son œuvre comprend la caserne du Centre au Mont Faron et le fort du Cap-Brun. Il fut muté successivement :
- à Perpignan en octobre 1848 ;
- à Castres en mars 1849 ;
- à Carcassonne en juillet 1853 ;
- à Orléans en mars 1860 (après avoir participé à la campagne d’Italie de 1859) ;
- à Paris-Nord en octobre 1860 ;
- à Nice en janvier 1862 ;
- à Metz en août 1864 ;
- à Lyon en avril 1868.
Son idée maîtresse en matière de fortifications – faire reposer les défenses d’une place sur un ensemble de forts détachés plutôt que sur une ligne continue — a été mise en œuvre dans nombre des places où il a été amené à exercer : Toulon, mais aussi Nice (ouvrages de la Tête de Chien, de la Drette et de la Revère), Metz (forts de Saint-Quentin, Plappeville, Saint-Julien et Queuleu), Lyon (enceinte reliant les forts de Caluire et de Montessuy). Il est promu Grand officier de la Légion d’honneur en 1878.
Séré de Rivières repose au cimetière du Père-Lachaise, où sa modeste sépulture porte simplement l’épitaphe Lapides clamabunt (les pierres crieront).
En 1870, il parvient à contrôler l’insurrection urbaine à Lyon et à mettre la place en état de défense ; ces faits lui valent la promotion au grade de général de brigade en octobre. Trois mois plus tard, il est nommé commandant du génie du 24e corps de l’Armée de l’Est, sous les ordres du général Bourbaki, et il prend une large place dans la victoire d’Arcey, ce qui lui vaut la place de commandant du génie de l’Armée de l’Est.
En , il devient secrétaire du Comité de défense. Opposé au général Frossard dans une querelle d’école, il a l’occasion d’exposer en détail sa conception de la réorganisation des frontières. Celle-ci est à la fois défensive et offensive, fixe et en mouvement. Appuyée sur un système de régions fortifiées linéaires, tendant à canaliser l’ennemi vers une ouverture où une armée restreinte l’attendrait, elle tient compte de l’évolution des armements et cherche avant tout à éloigner un ennemi éventuel de Paris. Cette conception, inspirée par celle de Vauban mais mise au goût du jour, a en partie été guidée par la défaite de 1871 : les fortifications à la Vauban, si elles avaient brillé en leur temps, avaient fait preuve d’une inadaptation aux armes nouvelles, et nécessitaient une reprise complète. Deux textes fondent essentiellement cette doctrine :
- Considérations sur la reconstitution de la frontière de l’Est (remis au Comité le , adopté à l’unanimité et exposé le 15 novembre suivant) ;
- Exposé sur le système défensif de la France (déposé le , le 17 juillet suivant, la loi relative à l’amélioration des défenses de la frontière de l’Est est promulguée).
En 1874, Séré de Rivières devient directeur du Service du Génie au ministère de la Guerre, chargé par le général du Barail de la construction d’une défense allant de Dunkerque à Nice et qui portera son nom. Son projet voit son programme de réalisation lancé dès le , avec une loi votée à l’unanimité. La frontière du nord et du nord-est est divisée en quatre groupes :
- Le groupe Jura, avec la place de Besançon comme base.
- Le groupe Vosges, s’appuyant sur Épinal et Belfort.
- Le groupe de la Meuse moyenne, constitué par un rideau d’ouvrages reliant Verdun à Toul par les Hauts de Meuse.
- Le groupe Nord, s’étendant de Montmédy à Dunkerque, s’appuyant sur Maubeuge et Lille et se reliant au groupe de la Meuse par les positions de Montmédy-Longwy, les Ayvelles-Givet.
La frontière italienne voit sa défense améliorée par un renforcement des vieilles forteresses de montagne, de l’ancien camp retranché de Lyon, des places-fortes de Nice et de Toulon. Son influence est également visible sur la frontière espagnole et le long de la côte atlantique, mais aussi à Paris, où il est à l’origine d’une nouvelle ceinture de forts, placés très en avant de ceux de 1840.
Le général Séré de Rivières mène ainsi son programme. Remplacé à la suite d’une cabale politique contre le service du génie le par le général Cosseron de Villenoisy, ce dernier poursuit son programme sans grands changements jusqu’en 1885. Ainsi furent construits 196 forts, 58 petits ouvrages (dont 16 redoutes) et 278 batteries sur l’ensemble des frontières et places stratégiques du pays, pour une dépense estimée à 450 millions de francs-or (ouvrages) et 229 millions de francs-or (armement).
L’implantation du système Séré de Rivières que les Allemands baptisèrent « la barrière de fer » se poursuivit jusqu’en 1914 par la construction de 16 nouveaux forts, 116 ouvrages et redoutes, 7 fortins et 15 blockhaus ainsi que plusieurs milliers de batteries6. Cette œuvre gigantesque s’étend du pas de Calais aux Alpes .
En hommage, le quartier du 2e régiment du génie, anciennement situé à Metz, où il a servi comme lieutenant, a pris le nom de quartier Séré de Rivières. Ce quartier est aujourd’hui (2011) occupé par le 3e régiment de hussards. Son nom a été donné, le , à la troisième promotion des élèves-officiers de l’École nationale supérieure des ingénieurs de l’infrastructure militaire (ENSIM), située à Angers.
Il existe une rue Séré-de-Rivières à Albi, Hyères, Verdun et Wambrechies, une rue du-général-Séré-de-Rivières à Écrouves, Épinal et Paris ainsi qu’une allée Séré-de-Rivières à Saint-Apollinaire (21).
***
Le système Séré de Rivières est un ensemble de fortifications bâti à partir de 1874 le long des frontières et des côtes françaises, en métropole ainsi que dans quelques colonies. Ce système défensif remplace les fortifications bastionnées mises en place notamment par Vauban. Il doit son nom (non officiel) à son concepteur et promoteur, le général Raymond Adolphe Séré de Rivières.
Le système est fondé sur la construction de plusieurs forts polygonaux enterrés (qualifiés de « forts Séré de Rivières »), formant soit une ceinture fortifiée autour de certaines villes, soit un rideau défensif entre deux de ses places, soit des forts isolés. Ces éléments ont été partiellement modernisés de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1918, pour former ce que les Allemands ont appelé la « barrière de fer ». Son équivalent est en Allemagne la série des forts Biehler, au Royaume-Uni les forts Palmerston et en Belgique les forts Brialmont.
Les forts Séré de Rivières subirent l’épreuve du feu lors de la Première Guerre mondiale, soit quarante ans après le début de leur construction : ils démontrèrent par leurs résistances l’intérêt de la fortification (Douaumont, Moulainville, Vaux, etc.). La grande majorité d’entre eux sont déclassés pendant l’entre-deux-guerres, leur rôle étant repris par les ouvrages de la ligne Maginot. Les forts, rendus aux communes, sont maintenant le plus souvent laissés à l’abandon. Néanmoins, certains restent propriété du ministère de la Défense car toujours potentiellement dangereux (les bombardements reçus pendant les guerres rendant la dépollution pyrotechnique quasi impossible).
16 février 1922 : naissance du pilote et as allemand Heinz-Wolfgang Schnaufer.
Heinz-Wolfgang Schnaufer, né le et mort le était un as allemand de la Seconde Guerre mondiale, connu pour ses 121 victoires dans la chasse de nuit.
***
Il remporte sa première victoire dans la nuit du 1er au , en abattant un quadrimoteur Halifax dans la région de Louvain. Sa 50e victime tombe dans la nuit du 24 au .
Il semble que les avions qu’il utilisa furent toujours des Messerschmitt Bf 110, mais il testa un prototype biplace Dornier Do 335 en , dans l’éventualité d’en faire un chasseur de nuit.
Le , âgé de 22 ans, après sa centième victoire (le ), il est le 21e à recevoir la croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne, glaives et brillants, plus haute distinction militaire allemande de la Seconde Guerre mondiale (27 récipiendaires), après la Croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne et glaives en or et brillants (1 récipiendaire).
Il obtient son plus grand succès le en début de nuit, en abattant neuf appareils alliés. Des recherches effectuées après-guerre tendent à prouver qu’il aurait en fait abattu 10 appareils. Le il remporte ses 3 dernières victoires.
Il meurt en 1950 lors d’un accident de voiture près de Biarritz.
16 février 1943 : les Soviétiques reprennent la ville de Kharkov.
Kharkov était au début de la guerre l’un des plus grands centres industriels de l’Union soviétique. L’une de ses plus grandes contributions a été le char soviétique T-34 mis en service en 1940 qui a été à la fois conçu et développé à l’usine de tracteurs n° 183 de Kharkov. Elle était considérée comme l’usine de tanks la plus puissante du pays. Les autres usines situées dans la ville comprenaient l’usine d’avions, l’usine du NKVD et l’usine de turbines. Les productions militaires qui se trouvaient à Kharkov avant le début du conflit comprenaient : des chars, des avions Sukhoi Su-2, des tracteurs d’artillerie, des mortiers de 82 mm, des mitraillettes, des munitions et d’autres équipements militaires. À l’automne 1941, Kharkov était considérée comme l’une des bases stratégiques les plus importantes des Soviétiques pour les liaisons ferroviaires et aériennes. Elle reliait non seulement les parties est-ouest et nord-sud de l’Ukraine, mais également plusieurs régions centrales de l’URSS. Dans la dernière partie de l’opération Barbarossa, l’objectif principal des troupes allemandes était de capturer les usines ferroviaires et militaires, elles ont donc désespérément essayé de garder intacte la zone industrielle de Kharkov.
La ville change pas moins de quatre fois de mains lors de la Seconde Guerre mondiale : prise à la première bataille de Kharkov par les troupes allemandes le , celles-ci résistent du 12 au à une offensive désastreuse de l’Armée rouge (Seconde bataille de Kharkov) qui ne réussit pas à s’emparer de la ville. Les troupes allemandes l’évacuent une première fois (Opération Saturne) le à la suite de leur défaite à Stalingrad et de l’offensive soviétique qui a suivi, puis la reprennent (Troisième bataille de Kharkov) le dans la nuit, après plusieurs jours de combats urbains. Ils la quittent définitivement (Opération Polkovodets Roumiantsev) dans la nuit du 22 au .
L’occupation allemande est marquée par de nombreux crimes de guerre, comme la pendaison de civils considérés comme des partisans et, lors de la reprise de la ville en , par le massacre de centaines de militaires blessés dans un hôpital de la ville par la division Leibstandarte SS Adolf Hitler. Les nationalistes ukrainiens, tolérés au début de l’occupation furent ensuite réprimés. À l’exception de quelques écoles primaires, l’enseignement est supprimé. Pour l’armée allemande, la ville est une métropole de délassement avec des théâtres qui donnent des opéras, des restaurants, des magasins, échoppes et services dont certains étaient tenus par des habitants qui n’étaient pas forcément des collaborateurs, mais une minorité privilégiée dans une population affamée. Le marché noir toléré auquel participent des soldats allemands permet la survie d’une partie de la population. Les « autorités locales » étaient sous la mainmise des Allemands : le conseil municipal et le maire Alexandre Semienenko les accompagnent dans leur retraite en février 1943 et à leur retour en mars 1943. À l’entrée de l’Armée rouge en février 1943, la ville ne compte plus que 350 000 habitants, contre 900 000 avant la guerre, 700 000 à l’arrivée des Allemands en octobre 1941 après évacuation d’une partie de la population avec l’industrie lourde. D’après les autorités soviétiques, 120 000 avaient été déportés comme travailleurs forcés, 30 000 personnes assassinées dont 16 000 juifs, 80 000 étaient morts de faim et les autres réfugiés dans les campagnes environnantes.
16 février 1986 : raid aérien français sur Ouadi Doum (conflit tchado-libyen).
Le raid aérien sur Ouadi Doum fut effectué par des avions français, le , contre la base aérienne libyenne de Ouadi Doum dans le nord du Tchad, pendant le conflit tchado-libyen. Un second bombardement est effectué le .
***
Dans un accord conclut en Crète en entre les présidents libyen et français, Mouammar Kadhafi et François Mitterrand, il avait été convenu que les forces françaises et libyennes devraient toutes deux quitter le Tchad, qui fut ensuite divisé au niveau du 16e parallèle avec les Libyens et les rebelles du GUNT gardant le nord et les Français et le gouvernement tchadien tenant le sud. Mais alors que la France respecta les accords, quittant le Tchad en 1984, la Libye réduisit seulement ses forces armées, maintenant 5 000 hommes dans le pays.
Lorsque les forces du GUNT, sur ordre de Kadhafi, attaquèrent le sud du Tchad en , violant le 16e parallèle, la réaction française fut immédiate : l’opération Épervier débuta le . Elle amena un millier de soldats français au Tchad, et un raid aérien fut préparé. Le premier mouvement fut de regrouper à Bangui environ 15 Mirage F1 et Jaguar.
L’objectif de l’opération était d’endommager la piste d’atterrissage de Ouadi Doum dans le nord du Tchad, une piste de 3 800 mètres de long, construite par les Libyens entre et . Ouadi Doum avait une grande importance stratégique, car il n’était possible aux bombardiers libyens d’attaquer la capitale du Tchad N’Djamena qu’à partir de cet aérodrome.
Plus importante encore étaient les aspects politiques de la frappe : Ouadi Doum était un symbole de la duplicité libyenne. Le gouvernement français entendait par cette action envoyer un message à leurs alliés africains, prouvant leur détermination à faire face à l’expansion libyenne.
Après plusieurs répétitions, le , 11 Jaguar (7 armés de 12 BAP-100, 4 de quatre bombes de 250 kg) de l’Escadron 1/11 Roussillon escortés par 4 Mirage F1 de la 5e escadre de chasse quittèrent la base aérienne de Bangui pour Ouadi Doum, qui accueille alors des hélicoptères Mil Mi-24 et des avions à hélice SF.260 à 1 600 km pour ce qui est nommé l’opération Tryonix, un 12e Jaguar équipé de BAP-100 tombe en panne au décollage. Quand les avions français attaquèrent, ils volaient très près du sol, empêchant les radars libyens et les missiles sol-air libyens de détecter les avions jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Les avions effectuèrent un seul passage sur la cible, larguant une quarantaine de bombes BAP 100 et de bombes classiques de 250 kg sur la piste d’atterrissage, l’endommageant gravement et la rendant temporairement inutilisable. L’attaque dura moins d’une minute.
Cinq avions ravitailleurs en vol C-135F décollant de Libreville et de Bangui, un Breguet Atlantic servant de poste de commandement au général Jean-Jacques Brun qui a conçu l’opération, un hélicoptère de manœuvre et d’assaut de SA330 Puma pour la recherche et sauvetage et 2 C-160 Transall ravitailleurs de secours stationnés à N’Djamena et à Bangui sont également mobilisés.
La BAP 100 est une bombe anti-piste française conçue par Thomson-Brandt (actuellement Thales) pour être larguée à basse altitude au-dessus d’une piste. Une fois larguée, un parachute se déploie pour stabiliser l’engin dans une position verticale. Une fusée se déclenche qui précipite l’arme à très grande vitesse vers la piste où elle s’enfonce profondément. Ce n’est qu’ensuite qu’elle explose, créant un cratère. Son principe de fonctionnement est similaire à la bombe Matra Durandal et elle peut être embarquée avec la bombe d’appui tactique BAT 120.
16 février 1996 : Tsahal élimine le chef du Hezbollah Abbas Moussaoui.
Moussaoui nait dans le village d’Al-Nabi Shayth dans la plaine de la Bekaa au Liban. Il fait ses études religieuses à Nadjaf en Irak. Là-bas, il est profondément influencé par les idéaux de l’ayatollah Rouhollah Khomeini. Il revient au Liban en 1978. À partir de 1991, il est nommé secrétaire-général du Hezbollah, il est alors vu comme un modéré par rapport à l’ancien secrétaire-général Subhi al-Tufayli qui était vu comme intransigeant.
De 1983 à 1985, il est responsable d’opérations au sein du Hezbollah et à partir de 1985 jusqu’en 1988, il est responsable de la branche militaire, la résistance islamique. Il est considéré comme responsable de la capture du soldat américain William Higgins.
Le , des hélicoptères israéliens attaquent un cortège de voiture au Liban sud où se trouvait Moussaoui. Il meurt avec son épouse, son fils de cinq ans et quatre autres personnes. Après sa mort, c’est Hassan Nasrallah qui reprend la tête du Hezbollah.