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28 août 663 : fin de la bataille navale de Hakusukinoe (ou Baekgang) débutée la veille.
Elle se déroula en à l’embouchure de la rivière Paekchon-Gang, en Corée entre le royaume coréen de Silla allié aux Tang chinois d’une part, et le royaume coréen de Baekje allié au Yamato d’autre part. Elle se termina par une écrasante victoire de Silla et de ses alliés chinois.
Au VIIe siècle, la Corée est divisée en trois royaumes : le Royaume de Koguryo au nord de la péninsule, s’étend jusqu’en Mandchourie ; le Royaume de Silla au sud-est ; et le Royaume de Baekje au sud-ouest. Ces trois royaumes sont rivaux et les guerres sont fréquentes. Depuis un siècle, la puissance de Koguryo décline, tandis que Silla a étendu son territoire et accroit sa puissance grâce à diverses réformes. Baekje se réforme également, mais ne peut rivaliser avec son voisin.
En 660, le Royaume de Silla s’allie à la Chine de la dynastie Tang. En infériorité numérique écrasante, les forces du Baekje sont balayées en quelques semaines et forcées de se réfugier dans diverses places fortes. Officiellement, le Royaume coréen de Baekje cesse d’exister. Officieusement son armée existe encore et résiste de 660 à 664, retranchée dans Churyu, et forme un gouvernement qui se cherche désespérément un allié puissant. Ce sera l’état du Yamato. Celui-ci entretien traditionnellement des systèmes d’alliances avec les royaumes et entités du sud de la péninsule coréenne, en raison de leur proximité culturelle, et surtout d’intérêts économiques et commerciaux. Le Yamato assemble une grande flotte pour transporter son armée. En 661, l’armée conduite par l’impératrice Kōgyoku était prête à quitter Kyūshū pour la Corée quand l’impératrice mourut. Son successeur, l’empereur Tenji, envoya finalement l’armée en 663.
Début août 663, la flotte japonaise, forte de 800 navires (dont beaucoup de transport) est en vue des côtes orientales de la Corée. Elle est repérée par les forces du Silla dont la maigre flotte refuse le combat. Prévenus, les Chinois rassemblent leur flotte, qui ne compte que 170 navires.
Mi-août 663, la flotte japonaise dépasse le détroit de Jeju avec l’intention de remonter le fleuve Geum (grand fleuve du sud-ouest de la Corée) pour débarquer leurs troupes le plus près possible de Churyu. Mais les Chinois ont anticipé ce mouvement et ont formé entretemps une ligne compacte de navires qui barre le fleuve d’une rive à l’autre, à une cinquantaine de kilomètres à l’intérieur des terres.
Le , après de nombreuses discussions, les commandants Japonais lancent l’assaut. Mais l’étroitesse (relative) du fleuve annule leur imposant avantage numérique et les Chinois se montrent suffisamment disciplinés pour réussir à maintenir leur ligne. L’assaut est repoussé.
Le même jour, plusieurs autres assauts sont lancés et repoussés, il en va de même pour celui tenté de nuit et ceux lancés le lendemain. Les Chinois ont un avantage tactique et technique : leurs navires sont mieux conçus, leurs officiers plus expérimentés et leurs troupes plus disciplinées.
Le 28 août, devant les pertes japonaises déjà importantes et l’état de fatigue et de démoralisation visible par l’ennemi, les Chinois passent soudain à la contre-offensive dans l’après-midi. Les japonais, surpris, n’ont pas le temps de manœuvrer. Ils sont débordés et ceux qui ne trouvent pas leur salut dans la fuite sont encerclés et taillés en pièces par les Chinois.
Cette écrasante victoire chinoise scelle le destin de Baekje, qui disparaît en tant qu’État indépendant. L’armée assiégée dans Churyu est contrainte par la faim à la reddition l’année suivante. Pour Silla, cette victoire en annonce encore deux autres : la conquête du dernier royaume coréen au Nord et l’éviction des Tang de Chine qui pensaient y installer des colonies pour prix de leur aide. Enfin, cette bataille et l’unification de la Corée qui suit mettent fin à l’interventionnisme du Yamato dans les affaires de la péninsule coréenne, et distant les liens politiques et culturels jusque là étroit entre la péninsule et l’archipel japonais, favorisant ainsi une différenciation culturelle plus forte entre ces deux espaces.
Quelques membres de la famille de Baek se réfugient au Japon. Zenko, fils du dernier roi, fonde même un clan : Kudara no Konikishi. Au Yamato, la défaite fait naître des craintes sur une possible invasion. En conséquence, les souverains fortifient les côtes et les îles face à la Corée. Le Japon devra attendre 1592 et les expéditions d’Hideyoshi pour entreprendre une nouvelle opération d’envergure vers le continent.
28 août 1521 : chute de Belgrade (actuelle Serbie).
Le siège de Belgrade est un épisode des guerres hongro-ottomanes qui se déroule du jusqu’au . L’armée ottomane, commandée par le sultan Soliman le Magnifique, s’empare de la ville. C’est une étape décisive des conquêtes ottomanes en Europe.
Belgrade, ancienne ville de la principauté de Serbie devenue un avant-poste du royaume de Hongrie au sud du Danube, avait repoussé deux offensives ottomanes en 1440 et en 1456. Depuis la prise de Smederevo, devenue le siège d’un sandjak du pachalik de Roumélie en 1459, les Ottomans disposent de bases solides autour de Belgrade.
Le sultan Soliman le Magnifique, accompagné du grand vizir Piri Mehmed Pacha part d’Istanbul le , établit son camp à Zemun mi-juillet et met le siège devant la ville. Il fait bombarder les murs par une puissante artillerie. À partir du , il lance plusieurs assauts terrestres contre la ville basse qui sont repoussés. Soliman fait alors construire un pont de bateaux et transférer son artillerie sur une île du fleuve. Le , il lance un assaut général : Piri Mehmed Pacha attaque par la rive du Danube, Mustafa Pacha par celle de la Save, Ahmed Pacha par des barques sur la Save, et les janissaires tentent d’escalader les murs de la ville haute. Les attaquants s’emparent de la ville basse.
Dans les jours suivants, Soliman fait transférer son artillerie lourde dans la ville basse et ses pièces légères sur une tour du couvent des franciscains. Les Ottomans parviennent à allumer des incendies dans la ville haute. Le , un assaut conduit par Ahmed Pacha est repoussé.
À partir du , des déserteurs de la ville haute commencent à rallier les lignes ottomanes. Les 26 et , Soliman ordonne un nouvel assaut général qui aboutit à la capitulation de la ville le .
Sous la domination ottomane, Belgrade est rattachée au sandjak de Smederevo. Toutes les églises de la ville basse sont converties en mosquées. Belgrade devient une base d’opérations ottomane et le point de départ d’une route stratégique passant par le pont d’Osijek qui permet la victoire ottomane de Mohács (1526) et à la conquête d’une grande partie du royaume de Hongrie.
Divers lieux à Istanbul ont été nommés d’après la conquête de Belgrade, comme Belgrade Kapısı (porte de Belgrade) et Belgrade Ormani (forêt de Belgrad).
28-29 août 1861 : bataille des Hatteras Inlet Batteries (guerre de Sécession).
Livrée au début de la Guerre de Sécession, la bataille des Hatteras Inlet Batteries (bataille pour les forts édifiés par les sudistes sur les îles proches du Cap Hatteras, en Caroline du Nord) encore appelée bataille des Forts Hatteras et Clark, est un engagement apparemment peu important, mais qui eut de grosses conséquences sur le plan stratégique.
Deux forts tenus par les confédérés et situés sur les Outer Banks de la côte de Caroline du Nord sont conquis par une force amphibie nordiste, en 2 jours, les et : les sudistes, mal équipés et en nombre inférieur, se rendent le 2e jour.
Le résultat est rapidement évident : le Sud perd la base qui lui permettait d’empêcher localement le commerce maritime du Nord – et le blocus des ports du sud par le nord peut s’étendre. De plus le gouvernement fédéral a maintenant accès aux eaux côtières de Caroline du Nord : les sounds (Baie d’Albemarle, Baie de Pamlico, Currituck Sound) et à leurs ports : New Bern, Elizabeth City, Edenton. Les unionistes peuvent même menacer l’arrière de la “Tidewater Virginia” (portion côtière basse de la Virginie) et en particulier le grand port de guerre confédéré de Norfolk.
La bataille des Hatteras Inlet Batteries est importante aussi :
- par l’effet psychologique favorable qu’elle apporte aux nordistes humiliés par la catastrophique et récente (un peu plus d’un mois) première grande défaite : la Première bataille de Bull Run ().
- c’est la première illustration de l’efficacité du blocus instauré par le nord.
- c’est la première application tactique au cours de la Guerre de Sécession d’une opération amphibie et combinée.
- c’est la première application en Amérique d’une nouvelle procédure de combat : les navires de guerre tirent alors qu’ils sont en mouvement, ce qui les rend beaucoup moins vulnérables aux canons des batteries côtières.
28-30 août 1862 : seconde bataille de Bull Run (guerre de Sécession).
En , alors que l’armée de l’Union est victorieuse sur le front ouest, la situation est moins encourageante à l’est. Le général McClellan a été repoussé vers son camp de Harrison’s Landing après les batailles des sept jours et sa tentative de marcher sur Richmond. Thomas “Stonewall” Jackson a battu les troupes fédérales dans la vallée de Shenandoah, provoquant ainsi au Nord la crainte de voir Washington attaquée.
Pour tenter de rétablir la situation, Lincoln fait appel au général John Pope, un des vainqueurs du front Ouest. Celui-ci doit réorganiser les troupes nordistes en les rassemblant sous la nouvelle bannière de l’armée de Virginie qui se compose des trois corps de Siegel, Banks et McDowell, ainsi que de la réserve de Sturgis.
D’abord cantonné à la défense de la capitale, Pope affirme qu’il peut battre les confédérés et marcher sur Richmond. Lincoln, en quête d’une solution rapide, lui accorde sa confiance.
Au mois de juillet, John Pope quitte Washington et fait route vers la capitale sudiste. Lee envoie alors le corps de Thomas Jonathan Jackson pour retarder Pope. Puis s’apercevant que l’armée de George McClellan reste passive, il remonte vers le Nord en laissant un minimum d’hommes pour défendre Richmond. Le , Jackson rencontre le corps de Nathaniel Banks et le force à se replier après la bataille de Cedar Mountain, mais sans avoir réussi à le détruire.
John Pope rassemble alors ses troupes en défense le long de la rivière Rappahannock. Les troupes de Lee prennent position face à elles tandis que Jackson est envoyé par le flanc vers le Thoroughfare Gap de façon à menacer les lignes d’approvisionnement nordistes et attirer l’attention de Pope. Quand il pénètre le dans la vallée de Manassas, Pope mord à l’appât et quitte ses positions de la Rappahannock pour Manassas Junction, sans rencontrer Jackson, qui s’est replié après avoir pillé les entrepôts fédéraux. Seule une arrière-garde se bat à Bristoe Station pour ralentir les soldats de l’Union.
Quand Jackson attaque la division de King à Groveton, Pope tombe encore dans le piège et rameute toutes ses troupes, laissant la voie libre aux sudistes du corps de Longstreet pour marcher sur Manassas.
Le , le général lance ses hommes à l’assaut des Confédérés de Jackson retranchés le long de la voie de chemin de fer inachevée. Au soir, malgré la fureur des combats, les Confédérés tiennent toujours leur position. Longstreet vient alors se placer à droite de la ligne de Jackson, à angle droit, mais Pope, qui continue à s’acharner contre le corps de Stonewall, semble ignorer leur présence. Toutefois le général Pope, à 2 contre 1 (en ne comptant que les forces de Jackson) ne lance pas d’assaut majeur sur toute la ligne, ce qui lui aurait probablement assuré la défaite du corps de Jackson. Le 30, Jackson tombe à court de munitions. Pour le soutenir, des pièces d’artillerie, disposées dans l’angle que forment les deux corps, tirent en enfilade sur les assaillants yankees. Le général Pope décide enfin de lancer son attaque totale, et fait relever les corps d’armée, épuisés et désorganisés, et les remplace par sa propre réserve.
En fin d’après-midi, Lee lance une attaque avec les divisions de Longstreet qui écrasent le flanc gauche quasi inexistant des nordistes, les forçant à battre en retraite. Mais les choses n’en restent pas là. Les sudistes veulent frapper l’armée fédérale en retraite, mais les forces de Jackson sont encore trop épuisées et à court de munitions pour frapper.
Le 1er septembre, les rebelles entament un mouvement vers le Nord, par Sudley Ford, Jackson en tête, pour venir se rabattre sur les arrières de l’ennemi qui se replie et l’enfermer dans une nasse. Mais ils sont bloqués par la division d’Isaac Stevens sur Ox Hill, près de Chantilly, qui est bientôt renforcée par les hommes de Kearny. Les adversaires se battent sous une pluie battante sans qu’aucun des deux prennent l’avantage avant la tombée de la nuit. Pressés par les politiques de regagner Washington pour assurer sa défense, les Yankees se replient le matin du 2.
Le général Pope sort de la bataille discrédité après avoir perdu environ 14 000 hommes sur les quelque 63 000 engagés. Lee perd près de 9 000 soldats sur 54 000.
Face à une armée fédérale en pleine retraite, Lee voit là l’occasion de porter la guerre dans les États du Nord et part vers le Maryland où aura lieu une quinzaine de jours plus tard la bataille d’Antietam.
28 août 1867 : les États-Unis prennent formellement possession des Îles Midway.
L’atoll fut découvert le par le capitaine N.C. Middlebrooks, plus connu sous le nom de capitaine Brooks, commandant du phoquier Gambia. Les îles furent nommées d’après lui les « Middlebrook Islands » ou les « Brook Islands ». Brooks déclara Midway américaine au nom du Guano Islands Act de 1856, qui autorisaient les Américains à occuper temporairement les îles inhabitées pour récolter du guano. Le , le capitaine William Reynolds de l’USS Lackawanna prit formellement possession de l’atoll pour les États-Unis, le nom changea en « Midway » (mi-chemin) peu de temps après. L’atoll devient la première île du Pacifique annexée par le gouvernement américain, comme territoire non incorporé des îles Midway et administré par l’US Navy. Midway est le seul atoll de tout l’archipel d’Hawaii qui ne fasse pas partie de l’État américain d’Hawaii.
La première tentative d’« installation » fut faite en 1871 quand la Pacific Mail Steamship Company lança un projet pour percer un canal à travers la barrière du lagon, utilisant de l’argent débloqué par le Congrès américain. Le but était d’établir une station d’approvisionnement de charbon au milieu de l’océan évitant les taxes élevées imposées dans les ports contrôlés par les Hawaiiens. Le projet fut rapidement un échec et l’USS Saginaw évacua les derniers ouvriers en . Le bateau heurta les récifs à l’atoll de Kure et l’équipage fut secouru à l’exception de quatre hommes partis avec un 5e chercher de l’aide vers Hawaii sur une chaloupe. Ils atteignirent Kauai mais le bateau se retourna au large des côtes et seul William survécut et put demander des secours.
28 août 1891 : bataille de Placilla (Chili).
La bataille de Placilla est livrée pendant la guerre civile chilienne (16 janvier – 18 septembre 1891). Dernière bataille du conflit et l’une des plus sanglantes de l’histoire militaire chilienne, elle voit les troupes rebelles du congrès attaquer les troupes loyales au président José Manuel Balmaceda Fernández et remporter une victoire décisive qui leur ouvre les portes de Valparaiso. Comprenant que sa cause est perdue, Balmaceda se suicide le 18 septembre dans l’enceinte de l’ambassade d’Argentine où il avait trouvé refuge.
La victoire de la Junte marqua le début de ce qui sera appelé la période de la « dictature parlementaire », qui durera de 1891 à 1925 : par opposition à un véritable « régime parlementaire », elle sera marqué par un déséquilibre des forces entre exécutif et législatif, la fonction présidentielle voyant ses pouvoirs et son contrôle sur le gouvernement fortement réduits, l’exécutif passant sous le contrôle du Congrès. Mais en 1925, l’armée rétablira un régime présidentiel fort à la suite d’un nouveau coup d’État.
28 août 1909 (calendrier grégorien) : coup d’État militaire en Grèce.
Le coup de Goudi fut un coup d’État militaire en Grèce dans la nuit du 15 août 1909 ( dans le calendrier grégorien) à partir des casernes de Goudí, dans la banlieue est d’Athènes.
À la suite de l’échec de l’énosis de la Crète et à cause du discrédit du gouvernement depuis la défaite humiliante dans la guerre contre la Turquie en 1897, une société secrète avait été organisée dans l’armée grecque : la « Ligue militaire ». Elle recrutait dans les rangs subalternes, se méfiant des officiers supérieurs potentiellement fidèles au pouvoir. Un de ses chefs était le colonel Nikólaos Zorbás.
Dans la nuit du 28 (15 août, calendrier Julien), la Ligue militaire, après avoir réuni ses troupes dans les casernes de Goudí, proclama l’insurrection et envoya un mémorandum au gouvernement demandant le redressement immédiat du pays et de ses forces armées. Le roi Georges 1er céda et remplaça le Premier ministre Dimítrios Rállis par Kyriakoúlis Mavromichális sans satisfaire les insurgés. Ils s’appuyèrent alors sur une grande manifestation populaire au mois de . Devant l’enlisement du conflit, les insurgés firent appel à un homme neuf et providentiel, Elefthérios Venizélos. Ce dernier respecta les règles démocratiques en demandant de nouvelles élections. Après la double victoire de ses partisans au parlement grec en août et en décembre 1910, Elefthérios Venizélos, devenu Premier ministre, entama la politique de réformes réclamée par les instigateurs du coup d’État.
Elefthérios Venizélos, par sa politique de réformes, prépare l’armée et la marine grecques afin d’affronter les tensions internationales qui se profilent. Cette préparation permet à la Grèce de sortir en grand vainqueur des deux guerres balkaniques de 1912-1913. Cependant, le roi Georges 1er, avec qui Venizélos a fini par nouer une relation cordiale, est assassiné lors d’une visite à Thessalonique, devenue grecque. Les relations entre Venizélos et son successeur, le roi Constantin 1er, sont souvent conflictuelles. Dès la première guerre balkanique, les désaccords ont été grands, à propos notamment de l’itinéraire de l’armée ou des villes devant être libérées en priorité. Plus tard, la pierre d’achoppement entre le souverain et son Premier ministre est la neutralité (voulue par Constantin) pendant la Première Guerre mondiale. Venizélos démissionne le de son poste de premier ministre. Cette démission entraîne un profond schisme politique en Grèce.
28 août 1911 : naissance de Pierre-Paul Ulmer, Compagnon de la Libération.
Pierre-Paul Ulmer, né le à Strasbourg et mort le à Ravensbourg, est un résistant français, l’un des adjoints de Jean Moulin, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est compagnon de la libération. Après la guerre, il devient gouverneur de Ravensbourg et l’un des ouvriers de la réconciliation franco-allemande.
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Pierre-Paul Ulmer est le fils de Charles Paul Ulmer et de Germaine Sophie Henriette Wiedrich. Il épouse Caroline Eugénie Fischer.
En 1934, il est inspecteur de police aux Renseignements généraux de Lyon.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, en 1939, il est mobilisé au deuxième bureau de la marine. Il est quartier-maître. Après l’armistice, démobilisé, il reprend ses fonctions à Lyon.
Dès 1940, il entre dans la Résistance et adhère à plusieurs mouvements clandestins ce qui attire les soupçons du gouvernement de Vichy qui le mute à la police régionale d’État.
En , il est recruté par Raymond Fassin, officier de liaison de la France libre auprès du mouvement de résistance Combat. Pierre-Paul Ulmer assure la protection de l’officier de liaison.
En , il est arrêté par la Gestapo, mais il est libéré grâce à sa connaissance de l’Allemand. En , Pierre-Paul Ulmer est commandant, il devient l’adjoint de Paul Rivière, chef de la section des atterrissages et des parachutages (SAP) de la région lyonnaise. Jusqu’en , il organise ce service d’opérations aériennes et il participe personnellement, avec succès, aux opérations importantes de parachutage.
En , à Pont-de-Veyle, il est arrêté par la Milice, mais réussit à s’évader.
En , il est nommé chef de la SAP de la région de Clermont-Ferrand. Il remplace Yves Léger, abattu par deux agents de la Gestapo. Cette dernière a réussi à décapiter la délégation militaire régionale. Pierre-Paul Ulmer reconstruit le réseau des comités de réception de la SAP et permet ainsi de recevoir l’armement pour équiper le maquis du groupe « Auvergne ».
Après la libération de la région, sa connaissance de la langue allemande, lui permet d’être désigné pour un entraînement en Grande-Bretagne pour un futur parachutage en Allemagne qui capitule avant le déclenchement de la mission3.
En 1947, Pierre-Paul Ulmer est nommé gouverneur militaire à Ravensbourg. Dès sa nomination, il s’investit dans la réconciliation franco-allemande.
Le 3 juin 1953, Pierre-Paul Ulmer met fin à ses jours. Selon son souhait, il est inhumé dans le cimetière de Ravensbourg en présence d’une foule importante.
• Chevalier de la légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 6 avril 1945
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Officer of the British Empire (GB)
• Croix de Guerre 40/45 (Belgique)
28 août 1914 : naissance de Jules Joire, pilote du GC Normandie (URSS), Compagnon de la Libération.
Né le à Roubaix (Nord), Jules Joire commence son service militaire en à l’école de pilotage d’Istres. Après avoir obtenu un brevet de pilote, il est affecté au groupe de chasse 1/4 en . À la fin de son service en , il travaille dans une banque mais effectue parallèlement des missions volontaires au groupe aérien d’observation de Lille.
Jules Joire est mobilisé en et retrouve le groupe de chasse 1/4 à Reims où il est sergent à la 1re escadrille. Du 10 au il participe à la bataille de France où, aux commandes d’un Curtiss P-36 Hawk, il réalise 80 missions au-dessus de la France, de la Belgique et des Pays-Bas, remportant 6 victoires aériennes. Blessé au combat le dans le ciel de Beauvais, il est évacué sur Argentan puis sur Douarnenez où il apprend la nouvelle de l’armistice.
Entendant l’Appel du général de Gaulle, il s’embarque le à destination de l’Angleterre qu’il atteint le 22. Aussitôt engagé dans les Forces aériennes françaises libres, il effectue un stage en Operational Training Unit à Sutton Bridge puis est affecté au Groupe mixte de combat n° 1 sous les ordres du lieutenant-colonel de Marmier.
Embarqué à bord du HMS Ark Royal, il participe à l’expédition de Dakar avec pour mission de convaincre les aviateurs vichystes de rallier la France libre. Il atterrit sur la base de Dakar en compagnie de Jacques Soufflet et Fred Scamaroni à bord d’un Caudron Luciole mais les trois hommes ne parviennent pas à faire changer de camp leurs compatriotes et sont faits prisonniers. Rapatrié en France, il bénéficie d’un non-lieu, est libéré en et essaye dès lors de rejoindre à nouveau la France libre.
Tentant de gagner l’Afrique du Nord en passant par l’Espagne en , il est arrêté par les franquistes et est incarcéré plusieurs mois à la prison de Pampelune. Une fois libéré, il retente sa chance et parvient cette fois jusqu’à Gibraltar d’où il gagne l’Algérie le . Volontaire pour le Groupe de chasse Normandie, il est envoyé en URSS en et affecté à la 2e escadrille du groupe.
Promu sous-lieutenant le , l’information n’arrive en URSS que le 18 mars 1944. Il s’envole le même jour pour un vol d’entraînement au-dessus de Toula. Lors du vol, il est victime d’une collision avec l’un de ses compatriotes, l’aspirant Maurice Bourdieu. Réussissant à sauter, il est cependant rattrapé par son avion qui le sépare de son parachute et il périt dans l’accident, ainsi que l’aspirant. D’abord inhumé à Toula puis à Moscou, son corps est rapatrié en et enterré au cimetière militaire de Tourcoing.
28 août 1914 : bataille navale d’Heligoland.
La bataille navale de Heligoland, qui a eu lieu le , fut l’une des premières batailles navales de la Première Guerre mondiale. Elle a opposé les deux plus grandes flottes mondiales : la Grand Fleet (flotte anglaise) et la Kaiserliche Marine (flotte allemande). Elle a également influencé toute la stratégie et le cours de la guerre en mer lors de la Première Guerre mondiale. La flotte allemande perd 6 navires et plus de 700 marins.
La bataille d’Heligoland du a été remportée de manière indéniable par la Royal Navy britannique. Les Allemands ont perdu les bateaux les plus puissants de leur flotte : le Mainz, le Cöln et l’Ariadne. De plus le Frauenlob a été sévèrement endommagé, et dans une moindre mesure, le Strassburg et le Stettin.
La bataille d’Heligoland a engendré une remise en question totale de l’efficacité de la flotte allemande. Ainsi, cela se traduit par l’attitude équivoque et douteuse de l’empereur Guillaume II à l’encontre de la flotte allemande. Ce-dernier a en effet déclaré que : « la flotte devrait se retirer et éviter de mener des actions qui mènent à de superbes défaites ». La marine allemande a ensuite été remaniée par l’empereur. À l’inverse, la Grande-Bretagne a démontré sa superpuissance navale et accru sa domination maritime sur les mers européennes. Pour bien différencier les diverses décisions qui ont été prises par la suite, il faut distinguer les deux puissances.
Du côté allemand, la bataille d’Heligoland a eu des conséquences négatives sur l’armée navale. En effet, si l’Empereur a ordonné le remplacement des différents bateaux coulés, d’importants problèmes financiers sont venus entraver ce processus de réarmement. De plus, les stratégies de défense navale des côtes allemandes ont été pointées du doigt par les hauts dirigeants. Alors que Heligoland était tout de même l’une des plus importantes bases navales de l’empire germanique, l’attaque éclair britannique n’a pas pu être contrecarrée par la flotte. La confusion britannique qui a régné pendant une bonne partie de la bataille aurait également pu faciliter l’action des navires allemands, pourtant mis en échec par les forces adverses. L’une des grandes failles de la puissance allemande lors de la bataille d’Heligoland, et au cours de la Première Guerre mondiale en général, a été son absence univoque de répondant dans le domaine maritime. En outre, la guerre sous-marine à outrance a également entraîné la défaite de la flotte allemande.
Du côté britannique, la Royal Navy est sortie plus que grandie de cette bataille. En effet, la flotte britannique, qui a finalement perdu peu de navires, a pu réaffirmer par le biais de la bataille d’Heligoland sa superpuissance sur les eaux européennes du Nord. Cela a donc été plus facile pour les Britanniques d’approcher les côtes ennemies. De plus, les Britanniques représentent désormais une menace continuelle pour les Allemands. Ces derniers ont craint pendant près de 3 ans et demi une nouvelle attaque navale britannique. C’est cette peur qui a permis aux Britanniques, pendant la Première Guerre mondiale, de déstabiliser à maintes reprises leurs ennemis allemands.
La bataille d’Heligoland est un conflit important et décisif de la Grande Guerre, dans le sens où il a été le premier à déstabiliser l’un des deux blocs dans le domaine naval.
28 août – 5 septembre 1924 : soulèvement georgien contre la domination soviétique.
Le soulèvement d’ est une insurrection infructueuse contre la domination soviétique en République socialiste soviétique de Géorgie : elle s’est déroulée de fin à début .
Ayant pour objectif de restaurer l’indépendance de la Géorgie — intégrée à l’Union soviétique — le soulèvement est mené par le « Comité pour l’indépendance de la Géorgie » (DAMKOM), un groupe d’organisations politiques anti-soviétiques présidé par le Parti ouvrier social-démocrate géorgien, héritier des Mencheviks. L’insurrection est l’aboutissement de trois années de révoltes contre le régime bolchevique, régime établi au début de 1921 par l’Armée rouge de la Russie soviétique après une offensive militaire contre la République démocratique de Géorgie.
Elle sera étouffée par l’Armée rouge et les troupes de la Tchéka opérant sous les ordres de Joseph Staline et Grigory Ordjonikidzé, et sera suivie par une vague de répressions massives durant lesquelles plusieurs milliers de citoyens géorgiens sont éliminés. Le soulèvement d’août se révèle être l’une des dernières rébellions majeures contre le gouvernement soviétique et sa défaite marque l’établissement final de la domination soviétique en Géorgie.
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Le , le Damkom lance ses plans pour une insurrection générale prévue le à 2 h 00. Le plan d’un soulèvement simultané échoue toutefois et, en raison de certains malentendus, la ville minière de Tchiatoura (Géorgie occidentale) entre en rébellion un jour plus tôt que la date prévue, le . Cela permet au gouvernement soviétique de mettre toutes ses forces de la région en alerte. Mais les insurgés obtiennent au début un succès considérable et forment un gouvernement intérimaire de Géorgie, présidé par le prince Guiorgui Tsérétéli. Le soulèvement se propage rapidement aux régions voisines, une large portion de la Géorgie occidentale et plusieurs districts de Géorgie orientale se libèrent du pouvoir soviétique.
Le succès est toutefois éphémère. Même si l’insurrection va au-delà des prévisions de la Tchéka, la réaction des autorités soviétiques reste prompte. Joseph Staline dissipe tout doute à Moscou sur l’importance du désordre en Géorgie grâce à un seul mot : « Kronstadt », en référence à la Révolte de Kronstadt, une grande mais infructueuse mutinerie de marins soviétiques en 1921. Des troupes additionnelles de l’Armée rouge, sous le commandement général de Semion Pougatchev, sont rapidement envoyées au combat et les côtes de la Géorgie sont bloquées pour empêcher un débarquement de groupes d’émigrés géorgiens. Des détachements de l’Armée rouge et de la Tchéka attaquent les premières villes insurgées de Géorgie occidentale (Tchiatoura, Senaki, Abacha) dès le et parviennent à obliger les rebelles à se replier dans les forêts et les montagnes dès le . Les forces de l’Armée rouge emploient l’artillerie et l’aviation pour combattre les guérillas qui continuent à offrir une résistance, notamment dans la province de Gourie, province natale de plusieurs chefs sociaux-démocrates géorgiens et majoritairement opposée à la domination soviétique. Tiflis, Batoumi et quelques grandes villes où les Bolcheviks, sont plus implantés, restent silencieuses tout comme l’Abkhazie et les territoires majoritairement habités par des minorités ethniques.
À la suite du revers infligé aux insurgés à l’ouest, l’épicentre de la révolte se déplace en Géorgie orientale où, le , une importante force rebelle commandée par le colonel Kakoutsa Tcholokhachvili attaque la base de l’Armée rouge à Manglissi, aux approches sud-ouest de Tiflis : elle est repoussée par les troupes soviétiques qui avaient lourdement fortifié toutes les positions stratégiques autour et au sein de la capitale. Les renforts échouent et les forces de Kakoutsa Tcholokhachvili se retrouvent isolées : elles se retirent à l’est en Kakhétie. Le , Kakoutsa Tcholokhachvili tente de retourner la situation et prend la ville de Doucheti lors d’une attaque surprise. Toutefois, il ne peut contenir une contre-offensive de l’Armée rouge et se retire dans les montagnes. La défaite de la rébellion est accompagnée d’un déclenchement de Terreur rouge « sans précédent, mais aux moments les plus tragiques de la révolution », comme le dit l’auteur français Boris Souvarine. La résistance militaire dispersée continue pendant plusieurs semaines, mais, dès la mi-septembre la majorité des principaux groupes rebelles est détruite.
Le , la Tchéka découvre la base des conjurés au monastère de Chio-Mgvime, près de la ville de Mtskhéta, et arrête le prince Andronikachvili (président du Damkom) et ses associés, Djavakhichvili, Ichkhnéli, Djinoria et Botchorichvili. Le même jour, Lavrenti Béria rencontre les opposants arrêtés à Tiflis et fait une proposition de déclaration appelant les partisans à déposer les armes. Les membres du comité, en captivité et faisant face à la mort eux-mêmes, acceptent la proposition avec la condition qu’un ordre d’interruption des exécutions massives soit diffusé immédiatement. Lavrenti Béria accepte à son tour et les rebelles signent la déclaration dans le but de mettre un terme à l’effusion de sang.
Toutefois, la répression n’est pas interrompue. En violation de la promesse faite par Lavrenti Béria aux chefs opposants arrêtés, les arrestations et exécutions massives se poursuivent. Le commandement politique des opérations anti-révolte est menée par le chef du Guépéou géorgien, Solomon Moguilevski. L’action de la Tchéka et du Guépéou est largement supportée par le Comité central transcaucasien. Joseph Staline lui-même est cité comme avoir dit que « toute la Géorgie doit être écrasée ».
Par une série de raids, les détachements de l’Armée rouge et de la Tchéka tuent des milliers de civils, exterminant des familles entières, dont les femmes et les enfants. Des exécutions de masse se produisent dans les prisons, les gens sont tués sans procès, même ceux qui se trouvaient en prison lors de la rébellion. Des centaines de prisonniers sont directement abattus dans des coffres de wagons, afin que les corps soient retirés plus facilement, une nouvelle et efficace tactique inventée par l’officier de la Tchéka Talakhadzé.
Le nombre exact des victimes reste inconnu. Approximativement 3 000 combattants meurent au combat. Le nombre des victimes exécutées durant le soulèvement – ou immédiatement après – s’élève à 7 000-10 000 individus (peut-être plus). D’après les plus récents témoignages inclus dans Le Livre noir du communisme, 12 578 personnes sont mises à mort entre le et le . Environ 20 000 personnes sont déportés en Sibérie et dans les déserts d’Asie centrale.
28-29 août 2023 : IN MEMORIAM sergent-chef Nicolas Mazier.
Sergent-chef Nicolas MAZIER du Commando Parachutiste de l’Air (CPA 10) de la base aérienne d’Orléans-Bricy, mort au combat en Irak (Basheer) dans la nuit du 28 au 29 août 2023.
Il était passé par le 16e BCP, le CPA 20 et le CPA 30.