3 juillet 324 : l’empereur romain Constantin 1er défait Licinius lors de la bataille d’Andrinople.
Lors d’un conflit précédent, en 316, Constantin a vaincu Licinius et a conquis toute la péninsule des Balkans à l’exception de la Thrace. La paix a été signée mais les relations entre les deux empereurs demeurent délicates. En 324, Constantin est prêt à reprendre le conflit et quand ses troupes, à la poursuite de pillards Wisigoths, entrent sur le territoire de Licinius, cela crée un casus belli très opportun pour lui. La réaction de Licinius à cette incursion à l’intérieur de ses frontières est ouvertement hostile, ce qui pousse Constantin à passer à l’offensive. Il envahit la Thrace avec une armée inférieure en nombre à celle de Licinius mais composée en grande partie de vétérans ainsi que de nouvelles recrues de qualité venues d’Illyrie.
Licinius a établi son campement à Andrinople (Hadrianopolis), la plus grande cité de Thrace. Constantin avance en direction de l’est depuis Thessalonique jusqu’à ce qu’il atteigne le fleuve Hèbre, sur la rive duquel se trouve Andrinople, et établisse son propre campement. Licinius organise sa ligne de bataille, de 200 stades de long, entre des hauteurs dominant la cité et le confluent de l’Hèbre avec l’un de ses affluents. Les deux armées gardent leurs positions durant plusieurs jours avant de livrer bataille car les deux adversaires hésitent à tenter la traversée du fleuve sous la menace d’une armée bien préparée. Finalement, Constantin utilise la ruse pour faire traverser ses troupes. Ayant remarqué un point où le fleuve est moins large et qui est dominé par une colline boisée, il donne l’ordre que des cordes et du matériel soient assemblés de façon voyante à un autre endroit au bord du fleuve, loin de celui qu’il a repéré pour traverser, pour donner l’impression qu’il a l’intention de construire un pont. Il rassemble secrètement 5 000 archers et des unités de cavalerie sur la colline boisée, puis mène ses cavaliers de l’autre côté du fleuve pour prendre ses adversaires au dépourvu. Cette attaque surprise est un succès total et le reste de son armée peut alors traverser au même endroit. Ce qui suit est alors, selon les mots de l’historien Zosime, « un grand massacre », l’armée de Licinius laissant environ 34 000 morts sur le terrain. Durant la bataille, Constantin fait porter son étendard, le labarum, sur tous les endroits où ses troupes semblent être en difficulté et l’apparition de ce talisman donne de la vigueur à ses troupes et démoralise celles de Licinius. Constantin, qui a été légèrement blessé à la cuisse au cours des combats, suspend son attaque au coucher du soleil et l’obscurité permet à l’armée de Licinius de se retirer à Byzance, où se trouve la flotte. Cette bataille a été l’une des plus importantes, par la taille des deux armées, du IVe siècle.
À la suite de cette victoire, Constantin met le siège devant Byzance tandis que son fils Crispus prend le commandement de sa flotte et part affronter celle de Licinius. La victoire de Crispus, sur les eaux de l’Hellespont, permet à l’armée de Constantin de passer en Bithynie. Là-bas, elle affronte l’armée de Licinius dans la dernière bataille de cette campagne, à Chrysopolis, et remporte une nouvelle victoire écrasante. Constantin cède tout d’abord aux prières de sa sœur Constantia et épargne la vie de son beau-frère mais, quelques mois plus tard, il ordonne son exécution, rompant ainsi sa promesse. Un an plus tard, le neveu de Constantin, Licinius le jeune, est aussi victime de la colère et de la suspicion de l’empereur, et Constantin devient alors le maître incontesté du monde romain, le premier depuis Dioclétien.
3 juillet 1035 : Guillaume le Conquérant devient duc de Normandie.
Guillaume est le seul fils de Robert Ier de Normandie. Sa mère, Arlette, est la fille de Fulbert de Falaise, un préparateur mortuaire8 ou marchand de peaux de la ville. La nature de la relation entre Arlette et le duc Robert est incertaine : simple concubinage ou union more danico. À une date incertaine (avant 1035 ?), Arlette sera mariée avec Herluin de Conteville, avec qui elle aura deux fils : Odon de Bayeux et Robert de Mortain. Guillaume a une sœur, Adélaïde de Normandie, née en 1026, dont on ne sait avec exactitude si elle est la fille de Robert et/ou d’Arlette. Enfin, Arlette a deux frères, Osbern et Gautier ; ce dernier est l’un des protecteurs de Guillaume pendant son enfance.
En 1034, le duc décide de partir en pèlerinage à Jérusalem, bien que ses partisans tentent de l’en dissuader, arguant qu’il n’a pas d’héritier en âge de régner. Avant son départ, Robert réunit alors un conseil des puissants normands pour leur faire jurer fidélité à Guillaume, son héritier. Robert meurt en juillet 1035 à Nicée, sur la route du retour. Guillaume devient alors duc de Normandie.
L’autorité du nouveau duc est d’autant plus fragile que Guillaume n’a que sept ou huit ans. Le duché de Normandie traverse en conséquence une décennie de troubles, alimentés par la mort de son grand-oncle, l’archevêque Robert le Danois, son premier et puissant protecteur, en mars 1037. Des guerres éclatent entre les principales familles baronniales ; des châteaux se dressent dans le duché.
Des complots frappent jusqu’à l’entourage ducal et Guillaume perd plusieurs de ses tuteurs ou protecteurs par assassinat : Alain III de Bretagne, qui s’était proclamé protecteur de Guillaume, mais revendiquait le duché pour lui-même en tant que petit-fils du duc Richard 1er, meurt à Vimoutiers en octobre 1040 ; Gilbert de Brionne, nommé par la suite tuteur de Guillaume, est assassiné quelques mois plus tard à l’instigation de Raoul de Gacé ; Turquetil de Neuf-Marché est assassiné vers fin 1040-début 1041 ; enfin, le sénéchal Osbern de Crépon est tué dans la chambre même du duc par le fils de Roger 1er de Montgommery. Les Richardides, descendants des anciens ducs, semblent impliqués dans ces meurtres. Walter, oncle de Guillaume par sa mère, doit parfois cacher le jeune duc chez des paysans. Aux troubles de la minorité de Guillaume vient s’ajouter le fléau de la famine, qui pèse sept ans sur la Normandie. Elle est accompagnée d’une épidémie fort meurtrière.
Bien que de nombreux nobles normands soient engagés dans des querelles locales, comme Hugues 1er de Montfort qui s’entretue avec Gauchelin (ou Vauquelin) de Ferrières, les principaux seigneurs et l’Église restent fidèles au pouvoir ducal, ainsi que le roi Henri 1er de France.
Les proches amis de Guillaume, qui sont presque tous ses parents à des degrés divers, décident de le faire vivre dans la clandestinité et de le faire changer de gîte chaque nuit. En 1046, Guillaume a environ 19 ans. Un complot vise cette fois sa personne, jusqu’alors épargnée. Une partie des seigneurs forment une coalition pour l’écarter du trône ducal, au profit de Gui de Brionne (v. 1025-1069), un cousin de Guillaume, fils de Renaud 1er de Bourgogne et d’Adélaïde, fille de Richard II. Cette rébellion rassemble essentiellement de « vieux Normands » de l’Ouest (Bessin, Cotentin, Cinglais), traditionnellement indociles et hostiles à la politique d’assimilation menée par les ducs. Participent notamment au complot Hamon le Dentu, sire de Creully, les vicomtes Néel de Saint-Sauveur et Renouf de Bessin, dit de Briquessart, Grimoult, seigneur du Plessis et Raoul Tesson, seigneur de Thury-Harcourt, qui changera rapidement de camp. Gollet, le fidèle bouffon de Guillaume, surprend les propos des conjurés, réunis à Bayeux, et prévient son maître, qui dort à Valognes. Guillaume échappe ainsi de peu à une tentative d’assassinat par les séides de Néel de Saint-Sauveur. Il s’enfuit dans la nuit à travers la baie des Veys, puis est accueilli par Hubert de Ryes, qui le fait escorter en sécurité jusqu’à Falaise. Cette fuite de Valognes, relatée par les chroniqueurs qui servent la propagande normande en usant de l’art rhétorique de l’amplification, comme une chevauchée, seul et sans escorte, forge en partie le mythe de Guillaume, jeune homme courageux, bâtard et solitaire. Avec l’aide du roi de France Henri 1er, le jeune duc part en campagne contre les rebelles normands, qu’il parvient à défaire à la bataille du Val-ès-Dunes, près de Caen, en 1047, grâce, entre autres, au ralliement de toute dernière minute d’un des seigneurs rebelles, Raoul Tesson.
3 juillet 1808 : l’ESM s’installe à Saint-Cyr (actuelle ville de Saint-Cyr l’Ecole).
Créée par Napoléon le 1er mai 1802, l’école de formation des officiers, Ecole Spéciale Militaire, est d’abord implantée à Fontainebleau puis transférée dans l’ancienne école pour jeunes filles créée par Mme de Maintenon. Aujourd’hui, Saint-Cyr l’Ecole abrite le lycée militaire de Saint-Cyr (qui est aussi une prépa à l’ESM de Saint-Cyr-Coetquidan).
3 juillet 1866 : bataille de Sadowa
La bataille de Sadowa ou bataille de Königgrätz eut lieu sur un plateau entre l’Elbe et la Bistritz, non loin de la ville tchèque de Hradec Králové (en allemand Königgrätz), le 3 juillet 1866. Affrontement décisif de la guerre austro-prussienne, cette bataille est une grande victoire du général prussien Helmuth von Moltke.
Cette bataille faisait suite à une autre victoire des Prussiens sur les alliés de l’Autriche lors de la bataille de Langensalza (27 et 28 juin 1866).
Cette bataille marqua la fin de la lutte de pouvoir entre la Prusse et l’Autriche au sein du monde germanique. L’Autriche dut accepter de la Prusse de dissoudre la Confédération germanique et de la remplacer par la confédération de l’Allemagne du Nord.
La bataille de Sadowa est importante à la fois dans le contexte politique général et dans le développement de la stratégie militaire en Europe. Avec Sadowa débute l’époque des manœuvres d’armées massives qui, à la différence des armées napoléoniennes, mènent des combats où l’arme à feu devient centrale. La baïonnette qui jusqu’alors décidait de l’issue d’une bataille par des combats au corps à corps devient accessoire avec l’élévation de la cadence de feu. Il faut ici remarquer l’introduction de nouveaux armements : la Prusse utilise des fusils Dreyse à aiguille (en allemand : Preußisches Nadelgewehr ou ZündNadelgewehr), une arme ultramoderne pour l’époque, qui permettait aux fantassins de tirer allongés 6 à 8 coups par minute car il se rechargeait par la culasse, alors que les Autrichiens n’étaient équipés que de fusils à piston, qui les obligeaient à recharger debout après chaque tir.
Dans le même temps, c’est la tactique de commandement qui est bouleversée. Jusqu’alors, sous l’influence de Frédéric II de Prusse, la tactique imposait un strict respect des consignes de l’État-major par les officiers de troupe, ceci pour la mise en œuvre de la « tactique de la ligne », c’est-à-dire la progression des troupes en lignes formant un carré ou un rectangle. Cette tactique datant du XVIIIe siècle permettait d’optimiser le temps de tir mais présentait de sérieux inconvénients, notamment une faiblesse sur les flancs. De fait, les batailles d’Iéna et d’Auerstaedt en 1806 en avaient consacré la faillite. À présent une marge de manœuvre plus large et une plus grande responsabilité est laissée aux hommes de terrain. Dès lors les chefs de compagnies — c’est-à-dire les officiers au grade de capitaine ou lieutenant — peuvent, en cas de doute, prendre des décisions selon leur propre appréciation sans craindre de sanctions pour désobéissance.
Peut-être encore plus important : la mobilisation et le transport des troupes sont opérés par le chemin de fer. Le commandant en chef Helmuth von Moltke, ancien élève de Carl von Clausewitz, utilise les moyens fournis par les techniques modernes pour mettre en œuvre des plans complexes, fondés sur le respect exact de mouvements quasi minutés. Tout aussi novatrice est la révolution des communications : le messager à cheval de l’époque pré-industrielle est de plus en plus remplacé par le télégraphe. Là encore, la bataille de Sadowa tient lieu de première expérimentation.
Le plan de bataille du comte von Moltke était, comme il le décrivit lui-même nonchalamment, « des plus simples ». Il se fondait sur le principe simple, quoique difficile à mettre en œuvre dans la pratique : « Marcher séparément, frapper ensemble » (Getrennt marschieren, vereint schlagen). Ainsi, trois armées sont mises en marche par le haut-commandement prussien à la fin de juin 1866 : la première sous le commandement du Prince Frédéric-Charles de Prusse, la seconde sous celui de son cousin, le prince héritier Frédéric-Guillaume (le futur Frédéric III) et la troisième, l’armée de l’Elbe, sous le commandement du général Herwarth von Bittenfeld. Celles-ci devaient, par un large mouvement d’encerclement, anéantir l’armée autrichienne du maréchal Ludwig von Benedek. Si ce plan fonctionna, c’est sans doute également grâce à l’absence de cohésion au sein de la coalition dirigée par l’Autriche. Benedek disposait lui aussi de trois armées, mais dont deux ne lui obéissaient que très théoriquement et assuraient la défense de Francfort et de Munich. Le maréchal autrichien était donc isolé sur l’aile droite du front puisqu’il se trouvait en Bohême.
Après quelques combats dans les régions du Nord-Est de la Bohême entre le 26 juin et le 3 juillet, combats le plus souvent remportés par les armées prussiennes, les deux armées se rencontrent le 3 juillet au petit jour près de Sadowa.
Initialement, l’armée autrichienne n’a que la 1re armée prussienne et l’armée de l’Elbe face à elle, les unités du prince héritier étant encore en chemin. En effet, à la suite d’une coupure des lignes télégraphiques, l’ordre d’attaque décidé le soir précédent par Frédéric-Charles n’est transmis à l’armée emmenée par le prince héritier que vers 4 h du matin (deux cavaliers ont dû chevaucher toute la nuit). En conséquence, la pression se fait au fil des heures de plus en plus forte sur les troupes prussiennes en sous-effectif.
La 7e division d’infanterie prussienne du général-major Eduard von Fransecky, et en particulier le 27e régiment d’infanterie, attaque dans les bois de Swiep. Il se retrouve face à deux corps d’armée autrichiens. Un carnage effroyable s’ensuit. Le roi de Prusse ordonne à la 1re armée (au centre) de marcher et de soutenir Fransecky. Le village de Sadowa est pris mais les combats font toujours rage dans les bois.
L’artillerie autrichienne arrête les Prussiens vers 11 h du matin, la 1re armée prussienne qui s’était placée au départ à l’ouest de la rivière Bystřice ne pouvant que difficilement faire traverser son artillerie. Sans en référer à l’état-major autrichien, le comte Festetics et ses troupes tentent alors de reprendre le bois.
Déjà, les généraux autrichiens se bercent de l’illusion d’une victoire facile, ce qui les conduit d’ailleurs à ne pas « finir le travail » en ordonnant une charge de cavalerie au moment où la bataille pouvait être décidée en leur faveur. Du côté prussien, les premiers signes de mauvaise humeur apparaissaient contre le plan peu orthodoxe de von Moltke (Guillaume Ier lui-même, ainsi que son ministre-président, le comte Bismarck, craignirent une défaite). Bismarck souffla même à un proche que si l’armée du prince héritier n’arrivait pas avant qu’il n’ait fini son cigare, il se tirerait une balle dans la tête.
À midi, le maréchal Benedek ordonne l’utilisation des troupes de réserve, qui ne parviennent cependant pas à reconquérir la colline.
À environ 14 h 30 surgit à l’horizon, en haut d’une colline, le 1er régiment de Gardes, avant-garde des corps de gardes de la 2e armée, composée de près de 100 000 hommes. Elle attaque le flanc droit autrichien et prend aussitôt l’armée autrichienne en tenaille dans le bois de Swiep (les divisions de l’armée de l’Elbe n° 14, 15 et 16 attaquant sur le flanc gauche).
Le « 1er régiment de la chrétienté » (1er régiment de Gardes, ainsi surnommé par les contemporains) prend Chlum, à l’est de Sadowa et derrière le centre autrichien, tandis que dans le même temps l’armée de l’Elbe prend Probluz et enfonce le flanc gauche autrichien.
En peu de temps, les Autrichiens perdent près de 10 000 hommes. Face à la menace d’un encerclement de l’ensemble de son armée, Benedek abandonne la partie et ordonne le retrait de ses troupes, poursuivies par la cavalerie prussienne.
La signification de la bataille n’échappe pas aux contemporains. Dans le Paris du Second Empire, on craint que ne se crée, sur la frontière est, un voisin puissant et uni sous la domination de la Prusse. Très vite apparaît le slogan d’appel à la bataille pour empêcher la Prusse d’unir plus avant l’Allemagne : « Revanche pour Sadowa ! » Le but est d’étouffer le mouvement d’unification allemande, ce qui aboutit à la guerre franco-prussienne de 1870. On peut affirmer que le refus français de soutenir l’Autriche s’est révélé un bien mauvais calcul : la Prusse est renforcée, assurée de ne pas être attaquée par la Russie, et pourra bientôt se tourner contre la France.
La bataille a aussi de profondes conséquences pour l’Empire autrichien. Malgré les victoires de Custoza le 24 juin et de Lissa le 20 juillet contre les Italiens, alliés des Prussiens, l’empereur François-Joseph est contraint, à la suite de la défaite catastrophique de Sadowa, de remettre la Vénétie à l’Italie. L’Autriche est exclue de la Confédération germanique, dissoute de fait, et la Prusse annexe le Schleswig-Holstein, le Hanovre, la Hesse Électorale, le Duché de Nassau et Francfort-sur-le-Main tout en fondant la confédération d’Allemagne du Nord. Pourtant, l’Autriche ne doit céder aucun de ses territoires à la Prusse, étant donné la volonté de Bismarck et malgré les pressions des généraux prussiens et même du roi : Bismarck refuse d’humilier l’Autriche, ce qui pourrait pousser celle-ci à chercher sa revanche notamment par une alliance avec la France. Le 26 juillet 1866 est conclue la paix provisoire de Nikolsburg, suivie du traité (définitif) de Prague le 23 août.
Le maréchal autrichien Ludwig von Benedek, certes un stratège doué, est tenu pour responsable de cette débâcle. À la suite de la défaite, il est démis de son poste et traduit en conseil de guerre. La procédure est suspendue sous la pression de l’Empereur, mais il est ordonné à Benedek de se taire jusqu’à la fin de ses jours à propos de cette bataille. Les historiens en Autriche sont de nos jours plutôt de l’avis que bien que Benedek ait commis des erreurs (sur le choix du terrain notamment), la défaite est plutôt à mettre au compte des officiers hongrois qui, à l’encontre des ordres de Benedek, contre-attaquèrent dans les bois de Swiep, ce qui a conduit à rompre le front autrichien et à permettre l’encerclement par le régiment prussien « en retard ». Quant à la supériorité des fusils Dreyse, Benedek semble en avoir été bien informé, ce qui le conduisit à essayer d’obliger les Prussiens à se battre dans des bois épais (comme celui de Swiep). Les lignes étant ainsi plus rapprochées, l’armement supérieur des Prussiens ne leur était que de peu d’utilité. Cette tactique fonctionna plutôt bien, jusqu’à la contre-attaque fatale des Prussiens.
En politique intérieure autrichienne, l’Empereur se trouve sous pression. La monarchie est affaiblie sur le plan extérieur et en 1867, l’Autriche se trouva acculée à des concessions. Le 21 décembre, la division de l’ancien Empire autrichien entre Autriche et Hongrie est accordée (en réalité Cisleithanie et Transleithanie), tandis que la Constitution de décembre est signée au Conseil de l’Empire (Reichsrat).
Enfin, sur le plan militaire, la stratégie prussienne s’impose : attaque massive au centre, puis contournement des ailes avec comme objectif d’écraser l’armée ennemie (ce qui n’est que partiellement atteint à Sadowa). Cette même tactique s’imposera d’ailleurs à Sedan.
Sur le plan économique et financier, la défaite autrichienne a précipité la crise de 1866, qui avait déjà posé ses germes en mai en Angleterre. Dans les jours précédant Sadowa, le marché obligataire avait chuté, car on pensait que la guerre serait interminable, la victoire prussienne ayant été précédée par une victoire autrichienne en Italie, qui était censée mettre fin aux espoirs du Risorgimento. La netteté de la victoire prussienne à Sadowa renverse complètement la tendance sur les emprunts d’État italiens et français, qui repartent très fortement à la hausse, après avoir été vendus à découvert par de nombreux agents de change : le 5 juillet 1866, le cours de l’emprunt français à 3 % passe de 64,40 francs à 70 francs, soit une progression de presque 10 % en une seule journée. Parallèlement, le cours de l’emprunt italien à 5 % passe de 42,60 à 70 lires, soit une progression de presque 40 % en une seule séance. Les pertes subies par les agents de change qui avaient vendu à découvert rendent la crise de 1866 très aiguë sur la place de Paris ; les agents de change Doyen et Porché se retrouvent en faillite, avec des pertes respectives de 1,38 million et 350 000 francs. La Chambre syndicale des agents de change propose que les opérateurs sur la place de Paris se soutiennent solidairement pour éviter des faillites en cascade, mais la Compagnie des agents de change s’y oppose, et le sauvetage fut opéré par une souscription privée.
Dans son roman L’Argent, Émile Zola met en personnage fictif mais inspiré de la réalité, le banquier Saccard, héros de l’histoire, qui s’enrichit au lendemain de Sadowa en rachetant à la baisse des actions qui vont ensuite bénéficier de la fin rapide de la guerre.
3 juillet 1940 : drame de Mers el Kébir (Algérie).
Le Royaume-Uni combat seul l’Axe depuis l’armistice français (22 juin). L’éventualité que la marine française (4e rang mondial), intacte jusqu’à présent, puisse tomber aux mains des Allemands est impensable pour Londres dont la survie passe par la maîtrise des mers. L’amiral Darlan a certes donné des ordres pour que la flotte se saborde en cas de réquisition allemande, mais l’enjeu est trop lourd pour Churchill qui ordonne l’opération Catapult. Le vice-amiral Sommerville commandant la force H se positionne devant le port algérois de Mers el Kébir et propose un marché (ultimatum) à l’amiral Gensoul :
- Le suivre et rallier le combat contre l’Axe.
- Se saborder.
- Gagner un port américain.
Sinon, la Force H détruira le fleuron de la flotte française bloquée dans le port algérien. Gensoul refuse : 1 300 marins français périssent. En Grande-Bretagne, les Britanniques saisissent par la force les unités navales réfugiées dans les ports de Portsmouth, Plymouth et Falmouth (2 contre-torpilleurs, 8 torpilleurs, 13 avisos, et 6 sous-marins). La prise du sous-marin Surcouf est marquée par des incidents sanglants. Le personnel est interné dans des camps et traité comme prisonniers de guerre. A Alexandrie, l’amiral Cunningham et le vice-amiral Godfroy à bord du croiseur Duquesne trouveront le 7 juillet une solution négociée sur la posture de la force navale française, dite « Force X ».
L’épisode est particulièrement douloureux entre les deux anciens alliés et a servi à alimenter la rancœur, compréhensible, de beaucoup de Français contre la perfide Albion. Cependant comme le raconte Churchill dans ses mémoires, deux familles françaises enterrant leurs fils tués à Mers el Kébir, posèrent côte à côte sur les cercueils le drapeau français et l’Union Jack !
3 juillet 1988 : le USS Vincennes abat un avion civil Airbus A300 (Golfe persique).
Le croiseur américain tire 2 missiles qui détruisent le vol Iranian Air 655. 290 morts dont 66 enfants.
3 juillet 2023 : mort à 100 ans de Léon Gautier, dernier survivant du Commando Kieffer

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