30 octobre 1340 : bataille de Tarifa ou bataille du Salado.
Victoire de la coalition chrétienne castillano-portugaise avec l’aide d’un contingent aragonais contre la coalition musulmane mérinido-nasrides. Fort de cet exploit, le roi de Castille contrôle totalement le détroit et prend en 1343 le stratégique port d’Algésiras. La victoire chrétienne met fin au contrôle mérinide du détroit de Gibraltar et rend impossible l’envoi de secours militaires depuis le Maroc vers le royaume de Grenade, qui doit lutter seul pour assurer sa survie. Il résistera pendant encore un siècle et demi avant la capitulation finale de 1492.
30 octobre 1813 : bataille de Hanau (Allemagne)
Après la défaite de Leipzig, l’Empereur ne peut envisager d’autre scénario que celui de fin 1812 : se regrouper en France, pour reprendre des forces pour poursuivre la lutte. Mais, les conditions ont évolué : la Grande Armée est en majeure partie une armée de conscrits et la Confédération du Rhin a volé en éclats (les Saxons passent à l’ennemi au beau milieu de la bataille des nations). L’extrême jeunesse du soldat français a pour conséquence de transformer une retraite en déroute et les débris de l’armée française (environ 70 000 hommes en armes et 30 000 hommes désarmés et débandés) s’étalent sur deux jours de marche. Quant aux alliés d’hier, ils dressent à Hanau un verrou, composé de troupes Austro-Bavaroises commandées par le général de Wrède auxquelles s’ajoute une force Russo-autrichienne, destiné à interdire le retour de l’armée française sur le sol de France. Environ 45 000 coalisés prétendent disputer le terrain à 17 000 Français, principalement des troupes de la Garde impériale. Un instant indécis, le sort de la bataille est décidé par une charge de la cavalerie de la Garde. La route qui mène à la France est sauvée.
La garde d’honneur est un sujet relativement peu étudié.
L’ouvrage de référence reste celui du lieutenant-colonel Housset La garde d’honneur.
30 octobre 1922 : Disparition accidentelle du pilote Paul d’Argueeff.
Officier russe dans l’armée française en 1914, 15 victoires aériennes en 1918. As et capitaine. Enterré au Bourget. Sa tombe restaurée par l’association « Mémoire Russe » a été inaugurée le 9 novembre 2019.
Lire l’article de Russia Beyond : Entre Russie et France, un as de l’aviation pris dans les turbulences de l’histoire
30 octobre 1926 : naissance de Paul Brunbrouck, une des figures de la bataille de Diên Biên Phu
Paul Emile Brunbrouck est né le 30 octobre 1926 à Roubaix. Il est le plus jeune d’une famille modeste de onze enfants. Très tôt, il est frappé par les épreuves de la vie. Il aura un destin hors du commun…
La mère de Paul décède alors qu’il n’a que 26 mois et il est donc élevé par Alix, l’aînée des filles, âgée de 18 ans, qui va remplir la fonction de mère de famille.
Paul, dans sa petite enfance, montre déjà beaucoup de curiosité pour la culture militaire. Il aime lire et relire des ouvrages relatant la guerre de 1870 et le désastre de Sedan. Paul rentre à six ans à l’école privée Saint-Joseph de Wattrelos, tenue par les Frères des Ecoles chrétiennes. A l’école primaire, Paul marque beaucoup d’intérêt pour l’histoire de France, et les illustrations des dessins de ses livres d’histoire le font rêver.
Quand les Allemands envahissent le Nord de la France, Paul Emile Brunbrouck a quatorze ans. Deux de ses frères quittent la province, lui demeure dans la maison familiale. Il connaît le fracas des bombardements puisque des bombes anglaises tombent à 500 mètres de sa maison.
Paul va également connaître l’angoisse des interrogatoires de la Gestapo. Un jour, accompagné de l’un de ses frères, alors qu’ils rentrent après le couvre feu, ils sont arrêtés par une patrouille allemande puis interrogés dans les bureaux de la Gestapo. Après avoir été relâché, Paul confie à son frère Albert qu’il a été très marqué par l’univers concentrationnaire : les locaux, les sentinelles, les chiens…
Attiré par le métier des armes et l’excellence que symbolise Saint-Cyr, Paul Brunbrouck décide de rentrer à la corniche Faidherbe de Lille pour préparer le concours. Malgré le fait que Paul soit externe, il partage l’ambiance de cohésion et d’amitié qui règne dans la corniche. Paul se manifeste par sa bonne humeur et son espièglerie.
En 1948, Paul réalise son rêve, il est admis à l’Ecole Spéciale Militaire Interarmes avec le titre de Saint-Cyrien dans la promotion « Général Frère ». Il exprime sa vocation en ces termes : « Pour moi la France n’est pas un vain mot et ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort ».
Pour Paul, fils d’une famille modeste du Nord de la France, c’est une chance de prouver sa valeur. Une anecdote est à relever. A la fin de sa scolarité à Saint-Cyr, Paul Brunbrouck assiste à un amphi consacré à la présentation des Armes. Au cours de cette amphi, un capitaine de l’artillerie coloniale clame : « Si vous aimez la rigolade, la paillardise et le bon vin, venez chez les Bigors ! Nous, ce ne sont pas des majors qu’il nous faut, ce sont des culots ! » Paul exulte alors qu’il n’est nullement sorti culot mais 5e sur 439. C’est en effet avec des notes élogieuses que Paul quitte Saint-Cyr. Le commandement de l’Ecole écrit de lui qu’il est un « élément de premier ordre, tout de solidité et de dynamisme qui, bien conseillé et bien guidé, doit faire une brillante carrière ».
Paul choisit donc de rentrer chez les Bigors. La coloniale lui promet une carrière aventureuse et une ambiance bon enfant. Il n’en faut pas plus pour l’attirer. Il est affecté à l’Ecole d’Application de l’Artillerie le 2 octobre 1950 puis au RATC en Tunisie en 1952, et arrive ensuite en Indochine où il rejoint rapidement le camp de Dien Bien Phu.
Le 30 mars est un soir exceptionnel à Dien Bien Phû. L’attaque débute au crépuscule. Deux régiments vietminh attaquent les points d’appui Dominique 1 et 2, deux autres régiments les points d’appui Eliane 1 et 2. L’artillerie, bien que fortement harcelée, applique ses tirs d’arrêts tous azimuts. Toute la nuit, cinq compagnies du 1er BEP et la 1/13 DBLE montent successivement à la rescousse d’Eliane 2. Elles sont décimées mais au matin l’ennemi n’a pas gagné un pouce de terrain. Afin de percer il décide alors de porter son effort vers le pont de la Nam Youn. Son élan vient se briser contre une batterie du 1er / 4e RAC (régiment d’artillerie coloniale), celle du Lieutenant Brunbrouck.
Brunbrouck observe que les tirailleurs algériens de Dominique, ébranlés par la préparation d’artillerie, dévalent les pentes de leur colline en direction de la Nam Youn. Au passage, la panique s’étend à certains des soldats de la compagnie d’infanterie qui, à Dominique 3, protègent la 4e batterie. Brunbrouck rend compte de la situation au PC de groupe qui alerte le PC du camp retranché. Si Dominique 2 est occupée par les Vietminh, la 4e batterie ne sera plus qu’à 400 m de l’ennemi et soumise au tir des armes d’infanterie. Mais bientôt, il apparaît que les Vietminh progressent derrière les Algériens en direction de la batterie d’artillerie.
Alors que les tirailleurs algériens refluent depuis Dominique vers ses positions, Brunbrouck aperçoit l’ennemi à leur suite. Le colonel Langlais ne pouvant dégarnir les postes d’Eliane 2 pour venir a son secours, Brunbrouck reçoit l’ordre de détruire ses canons pour se replier, ordre contre lequel il s’insurge, alors même qu’une division Vietminh vient se jeter sur ses positions. Après avoir rendu compte de son incapacité à continuer la mission en cours, pour assurer sa propre défense, il déclenche le feu en utilisant le commandement des vieux canons de 75 mm (de la Première Guerre mondiale) : « Débouchez à Zéro ». Dès lors, faisant pointer à vue directe et à charge maximum ses canons, il fait éclater ses obus à quelques dizaines de mètres seulement de la position de la batterie, hachant littéralement sur place les déferlantes adverses.
Par cette action, Brunbrouck et ses canonniers terminent une terrible nuit, durant laquelle 1 500 hommes sont tombés pour sauver Dien Bien Phu.
Le destin frappera dans la nuit du 13 avril, alors que la batterie s’est repliée sur le point d’appui Claudine. Pour la première fois, l’artillerie Vietminh se concentre en effet sur les seules positions de Brunbrouck. Les pertes sont lourdes, lorsque, en fin d’après midi, un obus explose sur le PC de la batterie où seul Brunbrouck est frappé mortellement. Porté par ses tirailleurs sénégalais jusqu’à l’infirmerie, il meurt des suites de ses blessures.
Le camp retranché ne tombera que 38 jours plus tard….
Une promotion de Saint-Cyr porte son nom.
Source : L’Echo du champ de bataille
30 octobre 1941 : Début du siège de Sébastopol
Le siège de Sébastopol (du nom de code opération Störfang) est une bataille de la Seconde Guerre mondiale qui se déroula entre le 30 octobre 1941 et le 4 juillet 1942 entre les forces allemandes et soviétiques. L’enjeu était le port de Sébastopol qui était la principale base navale de la flotte soviétique de la mer Noire. Il résulte en une victoire allemande et la prise de la ville portuaire mais au prix de pertes importantes et d’une mobilisation de troupes pendant plusieurs mois qui feront défaut pour les autres offensives allemandes du sud du front de l’Est.
30 octobre 1979 : Décès de Barnes Neville Wallis
Ingénieur et inventeur britannique, principalement connu pour l’invention des bombes rebondissantes utilisé par la Royal Air Force pendant l’opération Chastise en mai 1943.