8 novembre 397 : mort de Saint Martin (Candes – Touraine).
Officier de la garde impériale romaine par tradition familiale, moine par vocation puis élu malgré lui évêque de Tours, Martin est l’un des saints patrons de la France et le saint patron des soldats. D’une très grande popularité à l’époque et encore aujourd’hui, c’est surtout la date de son enterrement (11 novembre) que l’on retient puisqu’elle a été choisie symboliquement par les négociateurs de l’armistice de 1918 étant donné le culte dont il fait l’objet de part et d’autre du Rhin. Le commissariat aux armées l’a aussi choisi comme saint patron très probablement en référence à l’épisode du partage du manteau : Avec un manteau, Martin équipe deux hommes, lui et le pauvre.
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8 novembre 1226 : mort de Louis VIII (Montpensier – Auvergne).
Revenant d’une campagne contre les Albigeois dans le sud de la France, le roi meurt de la dysenterie au terme d’un règne très court (3 ans). Il a cependant gagné son surnom de Lion grâce à ses faits de guerre (bataille de la Roche aux Moines – 1214), campagne d’Angleterre (il est proclamé roi d’Angleterre en 1216) et campagne contre les Albigeois (1226).
8 novembre 1620 : bataille de la montagne blanche (près de Prague).
La bataille de la Montagne Blanche se déroula le 8 novembre 1620, non loin de Prague. C’est l’une des premières et des plus importantes batailles de la guerre de Trente Ans. Elle oppose une armée d’environ 21 000 hommes commandée par Christian Ier d’Anhalt-Bernbourg pour le compte de Frédéric V, roi protestant de Bohème, aux forces du Saint-Empire placées sous les ordres de Charles-Bonaventure de Longueval, comte de Bucquoy, combinées aux forces de la Ligue catholique, sous les ordres de Jean t’Serclaes de Tilly, regroupant ainsi 29 000 hommes qui obtiennent une victoire écrasante. Cette bataille marque la fin de la première période (période Palatine) de la guerre de Trente Ans.
Le commandant protestant, Christian Ier d’Anhalt-Bernbourg, rassemble ses troupes et les déploie sur les pentes d’une colline, la Montagne Blanche, bloquant ainsi la route de Prague. Son armée est essentiellement composée de mercenaires allemands et hongrois ainsi que de contingents tchèques et moraves. Ses troupes occupent une solide position : le flanc droit est couvert par un pavillon de chasse, et le flanc gauche par un ruisseau. Un autre ruisseau et quelques mares sont devant eux.
Observant la position ennemie, Tilly envoie ses hommes les mieux entraînés sur un petit pont pour traverser le ruisseau et attaquer le centre adverse. Ils sont soutenus par un feu d’artillerie très nourri. En à peine deux heures de combat acharné, le centre de la ligne ennemie est écrasé, ce qui met fin aux combats. Les régiments commandés par Heinrich Matthias von Thurn se sont enfuis dès la première attaque, suivis de peu par la cavalerie hongroise du colonel Kornisza.
Les quelque 3 000 cavaliers envoyés en renfort par le prince de Transylvanie Gabriel Bethlen arrivent trop tard pour secourir l’armée protestante.
Les protestants perdent 5 000 hommes dans la bataille et laissent l’ensemble de leur artillerie et de leur matériel sur place. Tilly peut alors entrer dans Prague. La liberté de religion est supprimée. Vingt-sept des chefs de l’insurrection sont exécutés sur la place de la Vieille-Ville, au centre de Prague. Frédéric V, récemment élu roi le , s’enfuit également. La brièveté de son règne, tout juste un an, lui vaudra le surnom de roi d’un hiver.
L’issue de la bataille met fin à l’indépendance du royaume de Bohême pour une période de 300 ans. Les troupes espagnoles, cherchant à encercler les provinces hollandaises rebelles, occupent le palatinat du Rhin. Le protestantisme menaçant d’être débordé en Allemagne, le Danemark entre dans le conflit, attisant ainsi la guerre de Trente Ans qui ne prendra fin qu’en 1648.
La bataille de la Montagne-Blanche a eu des conséquences durables dans l’histoire de l’Europe centrale : elle ouvre à nouveau la voie au catholicisme et à l’affirmation de l’absolutisme dans les pays autrichiens et bohémiens.
La bataille a également eu un effet dramatique sur la langue tchèque. La classe éduquée des Tchèques adopta la langue allemande. La langue tchèque va devoir se revitaliser comme langue littéraire dans le mouvement de la Renaissance nationale tchèque de la fin du XVIIIe – début du XIXe siècle, ce qui peut encore être entendu aujourd’hui comme une diglossie.
8 novembre 1806 : prise de Magdebourg (Prusse).
Après la double défaite d’Iéna et d’Auerstadt, l’armée prussienne fait retraite vers l’Oder. Le , Murat à la tête de la réserve de cavalerie arrive sous les murs de Magdebourg et somme le prince de Hohenlohe de se rendre. Celui-ci laisse en couverture une forte garnison dans la ville de Magdebourg, informe le gouverneur de la place, Franz Kasimir von Kleist, qu’il ne peut espérer aucun secours, et poursuit sa retraite avec 20 000 hommes.
La place est d’une trop grande importance pour être ignorée, d’autant que les banques de la ville renferment les bijoux de plusieurs princes allemands dont Napoléon tient à prendre possession. Murat continue la poursuite, laissant les corps de Ney et de Soult, arrivés le 20, assurer le blocus de la place. Un ordre impérial confie la prise de la place à Ney et ordonne à Soult de reprendre la poursuite.
La place est investie le . Ney dispose d’entre 18 000 et 25 000 hommes face aux 22 000 à 25 000 hommes de la garnison. Surtout, les Français sont totalement dépourvus d’artillerie de siège, que l’armée n’a pas emmenée avec elle pour gagner en rapidité, tandis que la place est armée d’environ 300 pièces, dont plusieurs sont cependant obsolètes.
Le maréchal Ney tente tout d’abord de prendre la place par un « coup de bluff » en envoyant le général Vandamme menacer la garnison et la population d’un massacre général si la place ne capitulait pas immédiatement. Le général von Kleist ne se laisse pas impressionner, mais son adjoint confie à Vandamme qu’il suffira de quelques coups de canons pour lui faire changer d’avis.
Ney parvient à obtenir un semblant d’artillerie de siège (deux obusiers et un mortier) et fait bombarder la ville, ce qui a pour effet de ruiner le moral des habitants. Le gouverneur tente une sortie le , mais la nouvelle de la prise de Berlin achève de décourager la garnison. Un armistice est conclu le , et la place capitule le 8. La garnison obtient de sortir avec ses armes, ce qu’elle fait le 11 avant de partir en détention.
La capitulation de la place a lieu le lendemain de celle de Blücher à Lübeck, et marque la fin de l’une des forces combattantes prussiennes.
8 novembre 1810 : Naissance du maréchal de France Pierre Bosquet.
Bosquet est l’un des premiers choisis pour participer à la guerre de Crimée et, lors de la bataille de l’Alma, sa division lance l’offensive française. Lorsque les troupes franco-britanniques montent le siège à Sébastopol, les deux divisions du corps de Bosquet sont chargées de leur protection. Le 25 octobre 1854, assistant à la charge de la Brigade légère, il a ce mot célèbre : « C’est magnifique, mais ce n’est pas la guerre ».
L’intervention de Bosquet lors de la bataille d’Inkerman (5 novembre 1854) permet d’assurer la victoire alliée. En 1855, le corps d’infanterie de Bosquet occupe l’aile droite des armées de siège, en face du Mamelon et de Malakoff. Bosquet conduit lui-même ses troupes dans la prise du Mamelon (7 juin) et, lors du grand assaut du 8 septembre, il est à la tête de toutes les troupes. Il est grièvement blessé lors de la bataille de Malakoff.
Il est décédé le 3 février 1861.

8 novembre 1923 : début de la tentative de putsch d’Hitler (Munich).
Adolf Hitler, chef du Parti National Socialiste (NSDAP) rallie les 3000 spectateurs du meeting politique de la BurgerbrauKeller (brasserie géante) au cours d’une soirée où harangues et menaces se succèdent. Le lendemain matin, croyant avoir gagné à sa cause toutes les forces de l’ordre locales, il marche sur le siège du gouvernement bavarois avec les SA de Röhm et Goering. Le général Ludendorff l’accompagne. Une fusillade éclate et conduit à l’arrestation des meneurs nazis.
Condamné à 5 ans de prison Hitler bénéficie de la clémence des jurés, subjugués par ses talents de tribun, et ne sera emprisonné qu’un peu plus d’un an. Il profite de cet isolement pour écrire Mein Kampf.

8 novembre 1939 : attentat raté contre Hitler (Munich).
Venu commémorer sa tentative de putsch de 1923, comme chaque année depuis sa sortie de prison…, Hitler échappe de peu à l’explosion d’une bombe posée par Georg Elser dans la brasserie où a lieu le rassemblement.
8 novembre 1942 : opération Torch.
Les troupes anglo-américaines, flanquées de quelques FFL, débarquent en Afrique du Nord à proximité d’Alger, Oran et Casablanca, sous le commandement du général américain Dwight Eisenhower. L’amiral Darlan, dauphin de Pétain, précisément de passage à Alger, ordonne aux troupes françaises restées aux ordres du gouvernement de Vichy de résister. La marine française perd 27 bâtiments et 40 avions pour un millier d’hommes, principalement à Casablanca.

8 novembre 2004 : assaut des troupes de la coalition contre Falloujah (Irak).
Considérée comme l’un des derniers bastions de la guérilla irakienne, la ville de Falloujah est attaquée par le IIIe corps américain et une brigade des forces de sécurité irakiennes. Une première attaque au succès très mitigé avait eu lieu en mars. La deuxième attaque permet de contrôler la ville le 29 novembre.
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