Pour en revenir au député Jean-Jacques Candelier que j’ai évoqué dans mon billet sur l’audition du directeur de la gendarmerie, je ne peux que réagir à la forme de ses questions. Je ne le connais pas mais en lisant son intervention dans cette audition comme dans d’autres, j’ai ressenti un certain malaise d’autant que ce député du Nord est vice-président de la commission de la défense nationale et des forces armées. Je suis donc allé vérifier si je me méprenais. Malheureusement, non.
Plusieurs des questions écrites qu’il a posées au gouvernement en début de cette législature sont en effet souvent surprenantes (coopération militaire avec Israël, OTAN).
Au sein des divers comptes rendus, le ton et la forme de ses questions, sinon de ses commentaires, à la différence des autres députés de la commission, manquent nettement de chaleur sinon de sympathie et exprimeraient même une certaine hostilité envers la communauté militaire.
Enfin, la lecture de sa proposition de loi demandant une enquête sur l’opération Licorne déposée le 26 juillet 2012 (et reprenant une autre proposition de loi déposée le 12 juillet 2011 sur le même objet, rejetée à l’époque) m’apparaît franchement offensante pour les forces armées.
Je n’ai malheureusement pas lu beaucoup de commentaires, ni de réactions dans les médias ou dans le monde politique. Il y a cependant une probabilité que cette proposition de loi soit acceptée avec la nouvelle législature. Je crois que cela serait un mauvais signal donné aux forces armées mais la position de la commission de défense nationale et des forces armées sera intéressante à étudier.
Quant au député Jean-Jacques Candelier lui-même, je ne débattrais pas des idées qu’il exprime. Après tout, si un homme politique n’en avait pas, cela serait triste bien que cela ne veut pas dire qu’elles soient bonnes et pertinentes. En revanche, je débattrais de la forme.
L’expression du respect est importante en démocratie y compris envers l’Armée, institution de la République. C’est que nous pouvons attendre d’un député siégeant comme vice-président à la commission de la défense nationale et des forces armées. Nos chefs militaires devront sans doute être à l’avenir plus réactifs, sinon contre-offensifs pour ne pas laisser exprimer des propos qui manqueraient de mesure envers les armées.