Une semaine où peu de questions de défense ont été discutées mais où il a fallu gérer surtout les responsabilités de grand-père (si, si) et cela est particulièrement perturbant. Vous m’excuserez si je suis un peu plus bref que d’habitude.
Quelques réflexions cependant sur cette semaine avec cette seconde réunion du conseil stratégique de la dépense (Cf. RTL) pour trouver 50 milliards d’euros d’économie sur trois ans. Or, le ministère de la défense, 3ème budget de l’Etat, n’était pas représenté officiellement. Certes le ministère de l’éducation nationale, premier budget de l’Etat, n’était pas non plus présent mais personne n’ignore qu’une des cibles principales du ministère de l’économie et des finances reste la diminution des dépenses du ministère de la défense bien avant tout autre ministère. Constatons aussi le manque d’informations sur les décisions qui auraient pu être prises.
Si je me réfère au sondage réalisé par ISPOS et analysé dans le Monde du 8 février (Cf. Le Monde du 8 février 2014), 63% des sondés estiment que le système démocratique « fonctionne de moins en moins bien » en France. Seuls 4% des Français « se sentent de plus en plus entendus ». Reste la défiance pour 96% des Français. Peut-on penser que la communauté militaire reste insensible à ce sentiment ? Je vous renvoie à mon billet du 2 février 2014 sur le futur de la LPM.
En même temps, la société Jane’s (Cf. Jane’s), experte reconnue sur les questions de défense depuis de nombreuses années, publiait le 4 février son rapport annuel sur les dépenses militaires. Il n’augure pas un monde plus sûr. Pour la première fois depuis 2009, les budgets de défense mondiaux renoueront avec la croissance en 2014. Dès 2015, les budgets cumulés de la Chine et de la Russie passeront devant ceux de l’Union européenne.
A cette même date, la Chine seule dépensera plus pour sa défense (159 milliards de dollars) que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne réunis (149 milliards). La Russie, avec une augmentation annoncée de 44 % de son budget de défense dans les trois ans, s’installe à la troisième place mondiale (Cf. graphique ci-dessous publié dans le Monde du 8 février). Il faut noter aussi que le royaume saoudien est aussi devenu le premier client de l’industrie de défense française.
Inquiétons nous sur les économies à venir et sur les paris à court terme concernant la sécurité qui pourraient être faits.