mercredi 27 novembre 2024

Garde nationale et retour de l’histoire polémique

En cette veille de la commémoration de la guerre des Malouines que j’ai suivie, sinon vécu, du Liban il y a trente ans et en ce lendemain de la commémoration du cessez-le-feu en Algérie il y a cinquante ans, je réagirai à la suite donnée par le groupe Janus à son projet de garde nationale avant de m’interroger sur des propositions de loi déposées par nos députés.

Suite aux réactions à son premier papier sur le site du Point , le groupe Janus a souhaité préciser ce 27 mars ses propositions sur la création d’une garde nationale. C’est heureux car des interrogations s‘étaient exprimées et le débat a été intéressant au moins sur le site du Point. Ce débat n’est certes pas neuf. Il avait fait l’objet de quelques approches dans les numéros de la Revue défense nationale (www.defnat.com) de janvier avec le député Myard et le général Thomann, de mars au titre des contributions aux programmes « défense » des candidats à l’élection présidentielle, le seul parti ayant évoqué la garde nationale étant le Front national.

Ce nouvel apport sur la garde nationale a donc suscité des réactions très riches. J’invite à aller les lire car tout y est presque dit. J’y découvre pour ma part la sensation exprimée de réformes inachevées, peu satisfaisantes et finalement le sentiment à travers ces commentaires de grands désenchantements et de grands doutes sur l’organisation « citoyenne » de la défense de notre pays.

Autre élément curieux est la fin de cette législature avec ces dernières propositions de loi de députés encore en fonction, augurant des débats intéressants après les élections législatives de juin. Je constate en effet que nous sommes toujours dans le débat mémoriel et que nous avons une représentation parlementaire qui joue avec le feu comme si le débat sur l’Arménie n’avait pas suffi. Et pourtant le conseil constitutionnel avait semble-t-il pris une décision.

J’ai en effet été surpris de voir deux propositions de lois qui m’ont interpellé.

En ce lendemain de la commémoration du cessez-le-feu en Algérie, une proposition du 20 mars de deux députés UMP Vincent Descoeur et Alain Marleix, veut faire du 19 mars la journée officielle du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes militaires et civiles de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie. On peut se demander quel est l’objectif poursuivi alors que ce 19 mars est plutôt commémoré par les anciens combattants de la FNACA, proche du parti communiste et qu’une date justement non polémique avait été retenue, celle du 5 décembre.

Une seconde proposition de loi en date du 6 mars 2012 est aussi issue de la majorité. Elle vise à reconnaître officiellement le génocide vendéen de 1793-1794. Comme l’évoquent ces députés, « Pourquoi, après avoir légiféré sur les génocides juif et arménien, devons-nous impérativement nous prononcer sur le génocide vendéen Parce que les faits sont désormais clairement établis ». Une longue explication précède l’unique article de loi. Or, le Conseil constitutionnel a bien jugé le 28 février « contraire à la Constitution » le texte adopté le 23 janvier par le Parlement, qui sanctionnait pénalement la négation de génocides reconnus par la loi, notamment le génocide arménien.

Il y a des moments où j’ai des difficultés à comprendre le travail parlementaire.

Général (2S) François CHAUVANCY
Général (2S) François CHAUVANCY
Saint-cyrien, breveté de l’École de guerre, docteur en sciences de l’information et de la communication (CELSA), titulaire d’un troisième cycle en relations internationales de la faculté de droit de Sceaux, le général (2S) François CHAUVANCY a servi dans l’armée de Terre au sein des unités blindées des troupes de marine. Il a quitté le service actif en 2014. Consultant géopolitique sur LCI depuis mars 2022 notamment sur l'Ukraine et sur la guerre à Gaza (octobre 2023), il est expert sur les questions de doctrine ayant trait à l’emploi des forces, les fonctions ayant trait à la formation des armées étrangères, la contre-insurrection et les opérations sur l’information. A ce titre, il a été responsable national de la France auprès de l’OTAN dans les groupes de travail sur la communication stratégique, les opérations sur l’information et les opérations psychologiques de 2005 à 2012. Depuis juillet 2023, il est rédacteur en chef de la revue trimestrielle Défense de l'Union des associations des auditeurs de l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale (IHEDN). Il a servi au Kosovo, en Albanie, en ex-Yougoslavie, au Kosovo, aux Émirats arabes unis, au Liban et à plusieurs reprises en République de Côte d’Ivoire où, sous l’uniforme ivoirien, il a notamment formé pendant deux ans dans ce cadre une partie des officiers de l’Afrique de l’ouest francophone. Il est chargé de cours sur les questions de défense et sur la stratégie d’influence et de propagande dans plusieurs universités. Il est l’auteur depuis 1988 de nombreux articles sur l’influence, la politique de défense, la stratégie, le militaire et la société civile. Coauteur ou auteur de différents ouvrages de stratégie et géopolitique., son dernier ouvrage traduit en anglais et en arabe a été publié en septembre 2018 sous le titre : « Blocus du Qatar : l’offensive manquée. Guerre de l’information, jeux d'influence, affrontement économique ». Il a reçu le Prix 2010 de la fondation Maréchal Leclerc pour l’ensemble des articles réalisés à cette époque. Il est consultant régulier depuis 2016 sur les questions militaires au Moyen-Orient auprès de Radio Méditerranée Internationale. Animateur du blog « Défense et Sécurité » sur le site du Monde à compter d'août 2011, il a rejoint en mai 2019 l’équipe de Theatrum Belli.
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