mardi 19 mars 2024

CHRONICORUM BELLI du 1er mars

1er mars 1808 : création de la noblesse d’Empire.

Par décret impérial, Napoléon crée la noblesse d’Empire après avoir réalisé qu’il ne pourrait durer qu’en s’attachant les meilleurs. Ce qui passe, à l’époque, pour un retour à l’ancien régime, est en fait dans l’esprit de l’Empereur plus un système de récompenses que la restauration pur et simple des inégalités. Il s’agit aussi d’une certaine manière d’amalgamer les nouvelles élites issues de la Révolution à l’ancienne noblesse, haie mais aussi admirée. La Restauration ne remettra pas en cause cette création : « la noblesse ancienne reprend ses titres ; la nouvelle conserve les siens ». Charte de 1814.


1er mars 1815 : le premier des Cent jours.

Après s’être échappé de l’île d’Elbe, Napoléon débarque à Golfe Juan. Il rallie à lui la plupart des troupes venues l’arrêter dont celle du maréchal Ney. Il arrive aux Tuileries, à Paris, le 20 mars.


1er mars 1896 : défaite italienne à Adoua (Ethiopie).

Les Italiens participent comme les grandes puissances européennes de l’époque, à la course aux conquêtes coloniales, mais subissent un revers très important près de la localité d’Adoua. Les 18 000 hommes qu’engagent imprudemment les Italiens sont battus par un prince éthiopien, le Ras Makkonen à l’appel de l’empereur, le négus Ménélik II. Bien armés et dotés d’une artillerie anglaise, les Éthiopiens écrasent l’armée italienne qui perd 6 000 tués et 3 000 prisonniers.


1er mars 1887 : Naissance à Yalta de Pavel Argueïev (Paul d’Argueef), « L’aigle de Crimée », as de l’aviation russe de la Grande Guerre (15 victoires homologuées)

Fils d’un ingénieur de la marine à vapeur, Vladimir Akimovitch Argueïev, il nait à Yalta (Crimée), suit les cours de l’académie militaire d’Odessa en 1907 et en 1909 rejoint l’Armée impériale russe comme sergent au 184e régiment d’infanterie de réserve à Varsovie. Il devient lieutenant en 1912 et passe au 29e régiment d’infanterie Tchernigov, régiment où il obtient le grade de lieutenant-colonel.

Au commencement de la guerre, il se trouve en France et s’engage dans l’armée française. Par décret de  de 1914, il est intégré au 7e Régiment infanterie en tant que lieutenant au titre étranger.

Il tombe en disgrâce à la suite de son refus de sanctionner un soldat et rejoint la Légion étrangère le  comme lieutenant. Avec le 131e RI, il combat à la Première bataille de la Marne comme capitaine détaché ; il reçoit une blessure à la jambe mais continue le combat () et est fait capitaine le  . Il retourne au front en octobre, reçoit la Croix de guerre, puis est fait chevalier de la Légion d’honneur le . Il est encore blessé le , puis à la tête le , et par éclats d’obus en février et .

Il est alors jugé inapte pour l’infanterie et demande son transfert dans l’aviation.

Il suit l’entrainement à Pau et sert dans l’escadrille N 48 durant l’année 16. Il retourne en Russie où il sert comme capitaine dans l’armée impériale de l’air au 12e détachement de chasse le .

Il remporte sa première victoire le  contre un Albatros C.V ; il est as le .

En , il revient en France : étant officier du tsar, il ne trouve pas sa place dans l’armée bolchévique. Il est affecté dans l’Escadrille La Fayette, où il termine la guerre. Sa dernière victoire intervient le  avec 15 victoires plus deux non homologuées (en Russie). Il est fait officier de la Légion d’honneur le .

Après la guerre, il ne désire pas retourner en Russie et sert comme pilote d’essais en Tchécoslovaquie, où il trouve la mort aux commandes de son Potez dans un accident de vol dans les Sudètes.


1er mars 1916 : bombardements de Vaux et Damloup (Verdun).

« A Verdun, pause dans les attaques de l’infanterie allemande, mais début d’un très violent bombardement de toutes les positions françaises ». LCL Rémy Porte (EMAT). 


1er mars 1925 : création des SS

Hitler demande à son chauffeur de créer une équipe de protection dévouée corps et âme. En quelques mois, les Schutzstaffel (SS) se structurent en tant que sous-groupement des SA (Sturmabteilung). Le rapport de force changera lors de la nuit des longs couteaux (29 juin 1934) : les chefs SA seront alors méthodiquement éliminés par les SS.


1er mars 1941 : la colonne Leclerc s’empare de l’oasis de Koufra (Libye)

La patrouille de reconnaissance légère atteint Koufra le  et rapporte ses observations au reste du groupe : les bombardements effectués par l’aviation française (groupe Bretagne) avec 12 Lysander et 6 Blenheim sur Koufra n’avaient pas donné de grands résultats, probablement parce que les appareils en question, déjà passablement essoufflés, agissaient en limite de leur rayon d’action.

Le 16 février, les Français arrivent aux abords de Koufra et résistent le 18 à la Sahariana di Cufra. Après un ultime combat, le , la compagnie motorisée italienne décroche et se replie vers le nord-ouest. La garnison de Koufra ne peut plus compter que sur elle-même. Commence alors le siège du fort de Koufra.

Celui-ci est entouré d’un réseau de défense serré et normalement impossible à prendre avec le peu d’hommes dont dispose le colonel. Celui-ci va ainsi entamer une partie de poker. Son unique canon, un 75 de montagne, sur les deux dont il disposait initialement, va ainsi jouer, du point de vue des Italiens, le rôle d’une batterie complète d’artillerie. Il le déplace, modifie ses angles de tir, et l’unique canon, dirigé par le lieutenant Roger Ceccaldi, va ainsi tirer quelques dizaines de coups par jour, avec quelques coups heureux et démoralisants pour la garnison, trois obus tombant dans la salle à manger des officiers et un autre abattant le drapeau italien.

Dans le même temps, les quelques mortiers de la colonne assaillent la garnison, pendant que les hommes de Leclerc harcèlent les défenses avancées de coups de main, de patrouilles, de fausses attaques qui entraînent des ripostes violentes des Italiens, en pure perte.

Toutes ces manœuvres associées à des mouvements perpétuels des camions de la colonne font que la garnison italienne croit que les troupes qui l’assiègent sont bien plus nombreuses qu’en réalité et qu’elles sont renforcées toutes les nuits.

Le , les Italiens demandent à parlementer, pour que les blessés, de part et d’autre, soient mis à l’abri, ce que Leclerc refuse.

Le 1er, enfin, des parlementaires sortent du fort et demandent aux Français leurs propositions pour une reddition dans l’honneur. Les discussions s’éternisent, jusqu’à ce que Leclerc s’invite aux négociations et ordonne aux Italiens de remonter dans leur véhicule. Lui-même se joint à eux avec deux officiers et leur commande de regagner le fort. Le coup de bluff marche à plein et les Italiens rejoignent le fort.

Arrivé en présence du commandant du fort, Leclerc impose ses conditions. La capitulation est signée immédiatement, sont ainsi capturés 11 officiers et 18 soldats italiens ainsi que 273 Libyens. Les combats ont causé 3 tués et 4 blessés côté italien. Les pertes du côté français ont été de 4 tués et de 21 blessés.

Le , de Gaulle adresse à Leclerc un télégramme de félicitations dans lequel transparaît la fierté du chef de la France Libre pour ce qui constitue la première victoire de la France depuis la capitulation de 1940 : « Les glorieuses troupes du Tchad et leur chef sont sur la route de la victoire. Je vous embrasse ».

La BBC diffusera un peu plus tard la nouvelle de la victoire de la lointaine bataille de Koufra en des termes très élogieux.

À l’issue de la bataille, le , le colonel Philippe Leclerc prête avec ses hommes le « serment de Koufra » : « Jurez de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg. »

Les Français tiendront ce serment en libérant Strasbourg le  à la tête de la 2e division blindée.

Lire sur Theatrum Belli : 23 novembre 1944 : les cuirassiers de la 2e DB de Leclerc entrent dans la ville de Strasbourg


1er mars 1948 : mort au combat du lieutenant-colonel Brunet de Sairigné (Lagnia Biên Hoa – Indochine).

Gabriel Brunet de Sairigné est le fils de l’industriel Gabriel Brunet de Sairigné et de Marie-Anne Jégou d’Herbeline (petite-fille de Charles Auguste Jégou d’Herbeline). Sa famille paternelle est propriétaire des châteaux de la Cantaudière et de la Rialière en Vendée, et habite l’hôtel du 3 rue de l’Escale à La Rochelle, où sa mère, qui se consacre à la Société de secours aux blessés militaires, trouve refuge durant la Première Guerre mondiale, lors de laquelle le père de Gabriel Brunet de Sairigné, officier de réserve, est fait prisonnier en Allemagne.

Il fait ses études aux lycées Pasteur et Saint-Louis avant d’entrer à Saint-Cyr en 1933 (promotion 1933-1935 – Roi Albert 1er).

Marié à Marie-Charlotte Jourdan de La Passardière, il est le père de Guillemette (épouse d’Henri Tézenas du Montcel et de Gérard Fabry) et Catherine (épouse de Michel Bon).

Au début de la guerre, il obtient de se faire affecter à la 13e demi-brigade de Légion étrangère (DBLE) avant que celle-ci soit engagée à Narvik. Avec la moitié de son régiment, il fait le choix de suivre le général de Gaulle et rejoint les Forces françaises libres. Il reste ensuite à la 13e DBLE durant toute la durée de la guerre, de l’Afrique du Nord à l’Italie, puis en Provence. En tant que chef de bataillon commandant un groupement tactique, il est un des acteurs majeurs de la libération d’Autun le 9 septembre 1944. Il est fait Compagnon de la Libération en août 1942, en même temps que le général Koenig et le lieutenant-colonel Amilakvari qui commande la 13e DBLE.

Le , il prend le commandement de la 13e demi-brigade de Légion étrangère en Indochine française et devient ainsi, à l’âge de 33 ans, le plus jeune chef de corps de l’armée française. Il le reste jusqu’à sa mort le 1er, dans un convoi tombé dans une embuscade sur la route de Dalat près de Lagnia Biên Hòa (Viêt Nam).


1er mars 1954 : explosion de Castle Bravo (atoll de Bikini – Iles Marshall).

Lors de l’opération Castle, les États-Unis testent une bombe H (à fusion) de 15 mégatonnes en surface de l’atoll. Même si elle était plus de 1000 fois plus puissante que les explosions d’Hiroshima et Nagasaki, elle reste très largement inférieure à l’essai soviétique de la Tsar Bomba (50 mégatonnes le 30 octobre 1961).

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1er mars 1974 : création officielle du GIGN,

scindé en 2 groupes  GIGN 1 (Maisons-Alfort) descendant de l’ECRI, créée au sein de l’escadron 2/2 de gendarmerie mobile et GIGN 4 (Mont-de-Marsan), au sein de l’escadron 9/11 parachutiste de gendarmerie mobile.


1er mars 1999 : entrée en vigueur du traité d’Ottawa.

Ouvert à la signature des États le 3 décembre 1997, le traité interdisant la production, la vente, le transport et l’utilisation de mines antipersonnel prend effet dans les pays signataires de ce traité que lady Diana Spencer a fortement contribué à promouvoir. Aujourd’hui plus de 150 États l’appliquent dont la France.

L’École du génie (Angers) est le pôle d’expertise pour la lutte contre les mines antipersonnel et la pollution du champ de bataille.

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