A la lecture de sa nécrologie dans le Monde, j’aurai comme beaucoup d’autres une pensée pour Alain Mimoun, décédé à Saint-Mandé le 27 juin à 92 ans, sans doute parce que j’ai toujours un immense respect pour ceux qui se sont battu pour la France au péril de leur vie, ayant plus à perdre qu’à gagner, sans doute aussi parce que j’ai été longtemps un coureur de demi-fond et que je me rappelle encore la volonté et l’effort à fournir au moins pour finir une course, à défaut de la gagner.
Les honneurs militaires seront rendus à Alain Mimoun à juste titre aux Invalides le lundi 8 juillet 2013. Né Ali Mimoun Ould Kacha le 1er janvier 1921 à El Telagh, en Algérie, converti au catholicisme en 1955, Alain Mimoun était un Algérien qui avait devancé l’appel sous les drapeaux en 1939 pour défendre la France, qui s’était battu contre Rommel en Tunisie, qui avait failli être mutilé à Monte-Cassino début 1944, qui avait débarqué en Provence six mois plus tard.
A 44 ans, il gagnait son quatrième titre de champion de France du marathon. On dit que Mimoun a cinquante stades à son nom, des écoles et des rues.
Comme le rappelle le Monde du 30 juin, Alain Mimoun était fier d’avoir gagné ses galons de Français au champ d’honneur autant que sur les stades. : » La France, ça se mérite « , aimait-il à dire. Il était Grand officier de la Légion d’honneur ce qui donne du sens à cette décoration pour ne pas revenir sur des remises de décoration passées.