André Boyer est né le 15 octobre 1908 à Marseille.
Il s’engage dans l’armée en 1939 et se distingue en 1940 lors de la défense du pont de Gennes. Bien qu’il envisage de fuir en Angleterre pour poursuivre le combat, il décide de rester en France. En 01/1941, il rejoint le réseau Lucas et s’engage également dans les FFL. Il installe un centre de radio à Marseille et établit des contacts entre les FFL et le Comité d’action socialiste.
En 08/1941, il devient adjoint du nouveau chef du réseau, Froment, et contribue à son expansion. En 1942, il propose, avec Fourcaud, l’idée d’un Conseil national de la Résistance lors d’une réunion présidée par Jean Moulin, mais cette proposition est jugée prématurée. Le 13/01/1943, Boyer se rend à Londres pour discuter de la situation politique en France et retourne clandestinement en France le mois suivant, prenant le nom de Brémond et développant le réseau Froment.
Malgré les arrestations, il persévère en tant que chef du réseau Brutus et participe à la formation de groupes paramilitaires intégrés à l’Armée secrète. En 10/1943, il crée le mouvement France au Combat et rejoint le comité directeur des MUR. Le 8 décembre 1943 il est arrêté sur dénonciation par la Gestapo avec son adjoint André Clavé lors d’un rendez-vous dans un café de la rue Saint-Honoré à Paris. Torturé, il assure par son silence la sécurité de son réseau. Interné à Fresnes à partir du 10/12, il retrouve un autre camarade de Brutus, Pierre Sudreau avec lequel, en compagnie d’André Clavé, il est transféré le 2/05/1944 au camp de Royallieu (Frontstalag 122) à Compiègne (Oise).
Le 12 mai, il est acheminé vers le camp de concentration de Buchenwald où il parvient après deux jours de transport. Le 8 juin 1944, il est transféré au Kommando Dora. Affecté comme garçon de salle au Revier (infirmerie), il participe à la résistance intérieure du camp. Repéré, André Boyer est envoyé le 3 novembre 1944 à la prison de Nordhausen avec plusieurs de ses camarades.
Lors du violent bombardement allié qui touche Nordhausen dans la nuit du 3 au 4 avril 1945, il s’évade vers 08 h 30 du matin avec Jacques Poupault et Jacques Brunschwig-Bordier. Après avoir franchi les murs la prison, il est tué par l’éclatement d’une bombe. Son corps ne sera jamais retrouvé.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 20 janvier 1946
• Croix de Guerre 39/45 avec palmes
• Médaille de la Résistance avec rosette
• Chevalier de l’Ordre de l’Empire Britannique (GB)
IN MEMORIAM – André BOYER, résistant-déporté (tué le 4 avril 1945)

M&O 287 de juin 2025
