André Lugiez est né le 13 juin 1910 à Lille.
Lors de la mobilisation française de 1939, il est affecté comme aspirant dans l’artillerie antichar et participe à la bataille de France. Après l’armistice du 22 juin 1940, il retourne dans le Nord et rejoint la résistance et se fait arrêter une première fois par les Allemands en 1942 à Hesdin. Une fois libéré, il commence à se livrer au sabotage du matériel roulant de la Luftwaffe de la région.
Alors qu’il opère, le 23 avril 1943, un sabotage en forêt d’Hardelot Plage, sur une ligne militaire allemande à haute tension alimentant des affût moteurs de DCA , il est arrêté à nouveau, sur dénonciation. Ramené à Montreuil-sur-Mer, la Feldgendarmerie le remet à la Gestapo. Frappé et soumis aux pires traitements pendant deux jours, il est relâché faute de preuves. Convoqué le lendemain à la Kommandantur, il est déporté le 30 avril 1943 au camp d’Innsbruck-Reichnau, en Autriche.
Après plusieurs semaines de travaux forcés, il réussit à fausser compagnie à ses gardes. Passant par le Tyrol et par Munich, il parvient à rejoindre la France le 12 juin 1943 et reprend contact avec la résistance, et fournit de précieuses informations aux alliés concernant la ligne du Brenner.
Membre de l’ORA, section du Nord-Pas-de-Calais, il vit alors dans la clandestinité, recherché par la Gestapo.
En septembre 1943, il est blessé par balle au cours du sabotage du parc de camions de la Luftwaffe à Wimereux. Il réussit néanmoins à s’échapper. Changeant d’identité chaque mois, il se fait embaucher sur les chantiers de rampes de tir de Watten et de Wizernes-Helfaut et y effectue deux importants sabotages.
En août 1944, après avoir obtenu un laisser-passer grâce à un informateur allemand, il se fait embaucher dans l’équipe chargée de livrer du matériel électrique à l’aérodrome de Lesquin. Il s’y infiltre de nuit pour placer des explosifs. L’installation est détruite dans sa totalité. Du 25 août au 2 septembre 1944, il attaque sans relâche les nombreux convois allemands qui sillonnent la région.
Le 3 septembre, avec le groupe du commandant Le Cars de l’ORA, André Lugiez prend une part active aux combats de libération de Saint André-lez-Lille. Sa mission accomplie, il est attaqué sur les berges du canal de Lille par une colonne de chenillettes allemandes se repliant sur la Belgique. Très grièvement blessé à la colonne vertébrale par une rafale de mitrailleuse, et par une salve de fusil destiné à l’achever, il est hospitalisé pendant huit mois, à l’hôpital militaire de Lille où il subit de nombreuses opérations chirurgicales.
Electricien radio après la guerre, ses blessures l’obligent toutefois à cesser son activité après quelques années.
André Lugiez est décédé le 7 janvier 1969 à Nice où il est inhumé.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 12 septembre 1945
• Croix de Guerre avec palmes
• Médaille des Evadés