IN MEMORIAM – Capitaine Erwan BERGOT (décédé le 1er mai 1993)

Erwan Bergot est d’ascendance bretonne et est né à Bordeaux le 27 janvier 1930. Sa jeunesse est marquée par les souvenirs de 1940 et l’entrée des troupes allemandes à Bordeaux puis, en 1945, par le retour des troupes françaises. Une préparation militaire lui fait découvrir les parachutistes. Après deux mois au 3e bataillon du 1er régiment de chasseurs parachutistes, il est nommé aspirant à l’issue du stage des officiers de réserve à Saint-Maixent. Par la suite, il est affecté au 18e bataillon parachutiste de choc à Bayonne, puis au 11e bataillon de choc à Perpignan.

C’est comme officier de réserve en situation d’activité (ORSA) qu’il débarque à Saïgon en juillet 1951. Affecté au 22e régiment d’infanterie coloniale à Bien-Hoa, dans l’Est cochinchinois, le sous-lieutenant de réserve va apprendre au contact de sa troupe autochtone les particularismes du conflit indochinois. En octobre 1952, le sous-lieutenant Bergot est muté au Tonkin où il rejoint le 6e bataillon de parachutistes coloniaux du commandant Bigeard. Pendant plus d’un an, il participera aux faits d’armes du bataillon Bigeard : Thu-Lé, défense du camp retranché de Na-San, opérations du delta tonkinois, coup de main sur Langson au cours d’ “Hirondelle”. En décembre 1953, quand le dispositif de l’opération Castor est en place sur le site de Diên Biên Phu, le lieutenant Bergot est affecté à une unité créée pour la circonstance : la 1re compagnie étrangère parachutiste de mortiers lourds. Il va y participer aux 170 jours de la bataille de Diên Biên Phu. Prisonnier, le lieutenant Bergot connaît les marches forcées imposées par le Vietminh aux 11 700 prisonniers jusqu’aux camps d’internement. Il y passe quatre mois dans des conditions particulièrement éprouvantes et est classé « disciplinaire » après une tentative d’évasion avortée. En septembre 1954, il est parmi les 3 900 cents prisonniers libérés par le Vietminh.               

Chevalier de la Légion d’Honneur, trois fois cité, le lieutenant Bergot est rapatrié en France et obtient un congé de quatre mois de fin de campagne après avoir été hospitalisé à Bégin. En mars 1955, il est rappelé pour servir en Algérie au 3e régiment de tirailleurs algériens puis au 47e bataillon d’infanterie. Il refuse sa nouvelle démobilisation et demande une nouvelle fois son activation.

Après un nouveau stage à Saint-Maixent le lieutenant Bergot devient officier d’active en octobre 1957. De retour en Algérie, il quitte le 47e bataillon d’infanterie pour rejoindre la « section d’officiers itinérants » du 5e bureau de la 10e région militaire où il mène des opérations d’action psychologique. Il sert notamment sur la frontière tunisienne et est récompensé par une quatrième citation.

En avril 1960, après 25 mois de présence en Algérie, il rentre en France. Le général Gilles, sous les ordres duquel il avait servi à Na-San, le choisit pour servir à son cabinet à Toulouse, d’où il commande la région militaire. A la mort du général Gilles, en août 1961, le lieutenant Bergot repart sur sa demande pour l’Algérie où il retrouve la Légion étrangère, dans les rangs du 2e régiment étranger de parachutistes.

Il y sert comme chef de section. En novembre 1961, au cours d’un accrochage dans le Nord-Est Constantinois, il est grièvement blessé à l’œil droit dont il ne recouvrera pas l’usage. Désormais le combat par les armes d’Erwan Bergot est terminé.

Il continue à servir sous l’uniforme jusqu’en 1965. Après sa convalescence, en mai 1962, le capitaine Bergot est affecté au service d’informations et d’études cinématographiques (futur SIRPA) et devient le premier directeur de la revue Terre-Air-Mer (TAM). Très affecté par ses blessures, il démissionne en 1965. Par la suite, pendant près de trente ans, il compose une œuvre d’une quarantaine d’ouvrages consacrés, pour la très grande majorité, à ses frères d’armes. Il décède le 1er mai 1993 et il est inhumé au cimetière du Père Lachaise, à Paris.

Le choix du capitaine Erwan Bergot comme parrain de la promotion 2015-2016 du 4e bataillon de l’école spéciale militaire de Saint Cyr s’impose pour deux raisons. Tout d’abord, la richesse de son parcours militaire : du statut d’officier de réserve à celui d’officier de carrière, ainsi que ses services dans de très nombreuses subdivisions de l’infanterie et sur deux théâtres d’opérations majeurs offrent un relief et une densité d’expériences propres à susciter l’édification de jeunes élèves-officiers. Par ailleurs, ses qualités d’écrivain et son témoignage citoyen au-delà de son engagement militaire, revêtent un sens et une acuité très appropriés au regard de la diversité des origines et des cursus des élèves-officiers servant au 4e bataillon.

Source : Promotion ESM4 « Capitaine Erwan BERGOT » – Cycle 2015-2016


L’armée de Terre décerne tous les ans le prix Erwan Bergot à un ouvrage destiné à récompenser une œuvre « grand public », écrite en langue française, célébrant un exemple d’engagement au service de la France et de ses valeurs essentielles. Le prix littéraire « Erwan Bergot » affirme ainsi la reconnaissance d’un état d’esprit commun à la société et à l’Armée de terre : solidarité, dévouement, dépassement de soi, courage, adaptation.

  • Commandeur de la Légion d’honneur.
  • Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs avec 4 citations (2 palmes et 2 étoiles) au titre de l’Indochine.
  • Croix de la Valeur militaire avec 3 citations (1 palme et 2 étoiles) au titre de l’Algérie.
  • Croix du combattant volontaire, agrafe « Indochine ».
  • Croix du combattant.
  • Médaille coloniale, agrafe « Extrême-Orient ».
  • Médaille commémorative de la campagne d’Indochine.
  • Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en Afrique du Nord, agrafe « Algérie ».
  • Insigne des blessés militaires avec 2 étoiles.
  • Croix de la Vaillance (Viêt Nam) avec étoile de bronze


Publications :

  • Deuxième classe à Dien-Bien-Phu, La table ronde, 1964
  • Mourir au Laos, France-empire, 1965
  • Les petits soleils, France-empire, 1967
  • O comme Opium, Albin Michel, 1968
  • Les paras, Balland, 1971
  • Prenez-les vivants, Balland, 1972
  • La Légion, Balland, 1972
  • L’Afrikakorps, Balland, 1972
  • Vandenberghe, le pirate du delta, Balland, 1973
  • Les héros oubliés, Grasset, 1975
  • La Légion au combat, Narvik, Bir-Hakeim, Dièn Bièn Phu, Presses de la cité, 1975
  • Services secrets en Indochine 1975
  • Le dossier rouge, services secrets contre FLN, Grasset, 1976
  • L’homme de Prague, Presses de la cité, 1975
  • Bataillon Bigeard, Indochine 1952-1954, Algérie 1955-1957, Presses de la cité, 1976
  • Les Cadets de la France Libre, Presses de la cité, 1978
  • Commandos de choc en Indochine, les héros oubliés, Grasset, 1979
  • Les 170 jours de Dien Bien Phu, Presses de la cité, 1979 – Prix Botta de l’Académie française en 1980
  • La 2e D.B., Presses de la Cité, 1980
  • La guerre des appelés en Algérie 1956-1962, Presses de la Cité, 1980
  • Algérie les appelés aux combats, Presse de la Cité, 2 tomes, 1991
  • Les sentiers de la guerre (roman)
    • T.1 : Les sentiers de la guerre, Presses de la Cité, 1981
    • T.2 : Frères d’armes, Presses de la Cité, 1982
    • T.3 : Le flambeau, Presses de la Cité, 1983
  • La Coloniale du Rif au Tchad, 1925-1980, Presses de la Cité, 1982
  • Légion au combat 2, Presses de la Cité, 1982
  • Bataillon de Corée, les Volontaires Français, 1950-1953, Presses de la Cité, 1983
  • Le régiment de marche de la Légion, Presses de la Cité, 1984
  • L’héritage, Presses de la Cité, 1985
  • Gendarmes au combat, Indochine 1945-1955, Presses de la Cité, 1985
  • 11e Choc, Presses de la cité, 1986
  • Convoi 42, la marche à la mort des prisonniers de Dien Bien Phu, Presses de la Cité, 1986
  • La bataille de Dong Khê, la tragédie de la R.C.4, Indochine, mai-octobre 1950, Presses de la cité, 1987
  • Bigeard, Perrin, 1988
  • Bir Hakeim : février-juin 1942, Presses de la Cité, Paris, 1989
  • Sud lointain (roman)
    • T.1 : Le courrier de Saïgon, Presses de la Cité, 1990
    • T.2 : La Rivière des parfums, Presses de la Cité, 1990
    • T.3 : Le maître de Baotan, Presses de la Cité, 1991 – Prix Louis-Barthou de l’Académie française en 1992
  • Indochine 1951, l’Année de Lattre, une Année de Victoires
  • Opération Daguet, Presses de la cité, 1991 (avec Alain Gandy)
  • Rendez vous à Véra Cruz, Presses de la Cité, 1993
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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