Lieutenant-colonel Joseph PUTZ
D’origine alsacienne, Joseph Putz est né le 24 avril 1895 à Bruxelles en Belgique.
Mobilisé comme simple soldat en décembre 1914 au 168e RI, il est d’abord affecté comme fantassin dans des groupes d’assaut. En 1916, il passe aspirant puis sous-lieutenant en octobre 1917. Gazé en mars 1918 dans le secteur de Vacqueville en Alsace, il ne peut rester dans l’Infanterie et termine la guerre dans les chars, au 506e RCC avec 4 citations et la Légion d’Honneur.
Très éprouvé par son intoxication, le lieutenant Putz ne peut rester dans l’Armée et, démobilisé, part pour l’Algérie avant de rentrer en France où ses affaires l’appellent. Il entame ensuite une carrière dans l’administration comme secrétaire de Mairie à Stains tout en exerçant des fonctions syndicales au sein de la CGTU.
En 1936, il s’engage dans les brigades internationales qui combattent auprès des Républicains espagnols. Il assure depuis Paris l’accompagnement en Espagne et le commandement du 13e bataillon de la 14e brigade. Promu lieutenant en janvier 1937, il exerce jusqu’en avril le commandement de la 14e brigade puis de la 1ère division. Il rentre en France. Il reprend du service dans l’administration en Algérie comme secrétaire général de mairie à Beni Saf.
En 1939, il est mobilisé sur place au 6e RTA à Tlemcen comme capitaine de réserve. Il est muté au 8e RTM en juin 1940 et démobilisé en juillet 1940. Resté en Afrique du Nord, il commande dans les chemins de fer un groupement de travailleurs. Contraint de démissionner par les autorités de Vichy, il part pour le sud du Maroc pour éviter l’arrestation.
En Algérie, le bataillon Putz choisit de se rallier aux forces gaullistes. Le commandant Putz est nommé au commandement du 3e bataillon du RMT des troupes FFL et de l’armée d’Afrique. Il équipe et arme son unité avant de foncer, fin janvier 1943, en Tunisie. En mars, au Djebel Driss, il maintient les positions dont il avait la défense malgré les attaques ennemies. Pendant l’offensive sur Bizerte, du 23 avril au 8 mai, il contribue au succès de l’opération. Il est promu chef de bataillon.
Après quelques mois en Angleterre, il débarque en août 1944 en Normandie à la tête de son unité et s’illustre dans les combats de la Forêt d’Ecouves anéantissant 2 bataillons allemands. Après la libération de Paris, il se distingue lors de la campagne des Vosges. En 3 jours, il fait 400 prisonniers et met hors de combat 200 Allemands.
Nommé lieutenant-colonel en novembre 1944, il prend part à la Libération de Strasbourg et à la campagne d’Alsace à la tête d’un sous-groupement. C’est dans la poche d’Alsace, entre l’Ill et le Rhin, qu’il est tué en même temps que 4 officiers, par l’éclatement d’un obus au moment où il préparait l’offensive sur Grussenheim le 28 janvier 1945.
Il été inhumé à Grussenheim (Haut-Rhin).
• Officier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 14/18 (4 citations)
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Médaille de la Résistance française avec rosette
Lieutenant Louis MICHARD
Louis Michard est né le 22 février 1914 à Chamblet dans l’Allier où ses parents sont cultivateurs.
Son père, ancien combattant de la Grande Guerre, meurt alors qu’il a 13 ans. Il effectue son service militaire au 152e RI en 1934 et, à sa libération un an plus tard, entre comme séminariste, rue du Bac à Paris.
Il est mobilisé comme caporal de réserve le 29 août 1939 au 121e RI de la 25e DM. Il stationne ensuite en Lorraine puis dans le Nord. Le 20 mai 1940, il est grièvement blessé à la jambe par des éclats d’obus, à la frontière franco-belge. Le lendemain matin, monté sur un vélo, aidé d’un camarade, il rejoint le poste de secours régimentaire d’où il est envoyé à Lille. Il parvient à Zuydcoote le 28/05. Evacué sur l’Angleterre, il se retrouve à Douvres le 1er juin.
C’est à l’hôpital qu’il prend connaissance de l’Appel du 18/06. Refusant la défaite, le 20/09, il signe son engagement dans les FFL. Il part, au début du mois de octobre 1940, pour Camberley. Caporal-chef, il suit le peloton d’EOR et en sort troisième avec le grade d’aspirant avant d’être affecté à la 2e Cie autonome de chars de combat en l’AEF en 1941 sous les ordres du Capitaine Ratard.
Il se trouve successivement à Pointe-Noire, Brazzaville, Fort-Lamy, Kano et Alexandrie. Le 1er juillet 1943 en Tripolitaine, à Sabrata, son unité devient la 2e Cie du 501e RCC au sein de la 2e DB du Général Leclerc. En mars 1944, il est promu au grade de Lieutenant. Il débarque le 2 août 1944 à Utah Beach en Normandie. A bord de son char « Montmirail », il commande la 1ère section de la 2e Cie et s’illustre le 12 août lors des combats de la Forêt d’Ecouves, près d’Alençon où il est blessé.
Le 24 août au soir, accompagnant le détachement du Capitaine Dronne, il est l’un des premiers à entrer dans Paris à la tête de sa section composée des chars « Montmirail », « Romilly » et « Champaubert ». Sur la route qui le conduit à la capitale, au Petit Massy, il fait ouvrir le feu sur une batterie de la Flack enterrée et parvient à détruire 5 canons de 20 mm.
Il prend part ensuite aux campagnes de libération des Vosges et de l’Alsace. Le 2 octobre 1944, chargé d’une contre-attaque sur le village d’Anglemont, avec mission de tenir coûte que coûte, il fonce avec le plus grand mépris du danger, menant le combat de façon admirable, et détruit à lui seul deux chars Panther. Il participe ensuite à la libération de Strasbourg le 23 novembre 1944.
En janvier 1945, le 501e RCC est mis à la disposition de la 1ère Armée française du général de Lattre de Tassigny en vue de la réduction de la Poche de Colmar. Dès le 26 janvier, les attaques sont lancées.
Le 28 janvier 1945, au cours de la prise de Grussenheim, il s’écroule dans la tourelle de son char, mortellement blessé. Il est d’abord inhumé à Saint-Dié dans les Vosges puis à Doyet dans l’Allier.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 1939/45 (6 citations)
• Médaille des Blessés
• Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
Sous-lieutenant Jean EON
Jean Eon est né le 15 juin 1915 à Rouen. Son père est capitaine au long cours.
Employé dans une affaire française au Cameroun, il refuse la défaite et s’engage fin décembre 1940 à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE) des Forces françaises libres.
Avec la compagnie antichar de la « 13 », il prend part à la campagne d’Erythrée où il reçoit une citation puis à la campagne de Syrie en juin 1941.
Désigné pour suivre les cours d’élève officier de Damas, il en sort aspirant et est affecté à la compagnie lourde du 1er Bataillon de Légion étrangère (1er BLE) au début de l’année 1942. Il participe alors à la campagne d’Egypte avec la 1ère Brigade du général Koenig à El Alamein.
Après la campagne de Tunisie en mai 1943, il est affecté à la compagnie canons (CCI) de la 13e DBLE récemment mise sur pied.
Chef de section de canons, il se distingue en Italie, en particulier le 24 mai 1944 en appuyant avec efficacité la progression d’une compagnie d’infanterie sous le feu de l’ennemi. Débarqué en Provence en août 1944, il prend part à toutes les opérations de son unité : Provence, Vallée du Rhône, Vosges et Alsace.
Le 28 janvier 1945, durant les opérations d’Alsace devant Grussenheim, le sous-lieutenant Eon est chargé d’appuyer la progression du 1er BLE. Pour diriger son tir avec plus d’efficacité, il se porte dans une zone particulièrement battue par l’artillerie, les mortiers et les armes automatiques ennemies lorsqu’il est tué à son poste par une rafale de mitrailleuse. Il est inhumé à Grussenheim.
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance française