Élie Lévy, né le 29 août 1895 à Compiègne, où son père est officier du génie et mort le 24/01/45.
En 1914, lors de la Première Guerre mondiale, il s’engage dans les zouaves. Il est alors âgé de 18 ans. Au front, il est blessé à 3 reprises par des éclats d’obus. Il est gazé. Il termine la guerre dans le corps médical.
En 1939, lors du début de la Seconde Guerre mondiale, Élie Lévy a 44 ans. Il est mobilisé comme lieutenant de réserve à Castres, où il incorpore les jeunes classes. En 1940, grâce à René Cassin, il se fait verser à la 3e Division Légère Mécanique où il se lie avec Louis Aragon. Il fait la campagne de Belgique, se retrouve en pleine retraite à Malo-les-Bains, embarqué par les Anglais, rapatrié aussitôt. La 3e DLM s’étant réformée, il poursuit le combat. La déroute des armées françaises l’amène dans le sud-ouest où il est démobilisé au début de juillet, ayant encore obtenu la Croix de guerre avec citation.
Au moment de la défaite et de l’armistice, il est en contact avec le Général Cochet, et envisage avec lui la possibilité de créer un noyau de Résistance. Revenu à Antibes, il prend des contacts et crée un réseau. En octobre 1940, Élie Lévy, Juif, Français et laïque, adresse un courrier à André Ghélis Rédacteur au journal Le Petit Niçois en réaction à son article approuvant le statut et le sort des Juifs dans la France du Maréchal Pétain. Il écrit : « Je m’honore d’appartenir à une famille française depuis plus de 900 ans. Combien de gens qui clament bien haut la pureté de leur sang français peuvent en dire autant ? ».
Jusqu’au milieu de l’année 1942, sa maison d’Antibes est un point de rendez-vous particulièrement bien situé, où se retrouvent à un rythme soutenu. Élie Lévy est le principal organisateur de l’évasion d’un groupe d’officiers britanniques de la prison de Lille en 1941. En août, il est recruté par Jacques Vaillant de Guélis pour le SOE. Son nom a été communiqué à Vaillant de Guélis par Max Hymans, qui est un familier d’Antibes, lieu d’habitation de son beau-père Max Maurey depuis 1904.
Au début de l’année 1942, il rencontre Jean Moulin, l’envoyé du Général de Gaulle qui a été parachuté dans la soirée du 1er janvier, et Peter Churchill « Michel », qui arrive chez lui le 10 janvier, première étape de sa première mission en France. À l’été, Élie Lévy et sa femme quittent Antibes et vont se cacher près du lac de Laffrey. Puis, tandis que sa femme retourne à Antibes, il reste dans la Résistance à Lyon.
Revenu à Antibes, il est arrêté par des policiers italiens de l’Ovra le 4 mai 1943. Il est enfermé au secret, à Nice, puis transféré à Chiavari. En septembre 1943, les Italiens livrent tous les prisonniers politiques aux Allemands. En tant que Juif, il est déporté à Auschwitz-Birkenau II, où il vit 15 mois d’enfer.
Il meurt le 24 janvier 1945, lors de l’évacuation du camp, devant l’avancée des troupes soviétiques. Il tombe épuisé sur la route entre Rybnik et Ratibor, probablement abattu. La « marche de la mort » dura 52 jours.
IN MEMORIAM – Élie LÉVY, résistant-déporté (décédé le 24 janvier 1945)
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