IN MEMORIAM – François VERDIER, résistant (assassiné le 27 janvier 1944)

François Verdier, né le 7 septembre 1900 à Lézat-sur-Lèze (Ariège), assassiné par la Gestapo le 27 janvier 1944 à Lasserre-Pradère (Haute-Garonne).

Établi à Toulouse tout en gardant des liens forts avec sa famille de Lézat, il dirige une entreprise de commerce de machines agricoles. Il est un dignitaire franc-maçon et secrétaire fédéral de la Ligue des droits de l’homme lorsque la guerre éclate, en 1939. En 1941, le régime de Vichy repère ce républicain convaincu et le démet de ses fonctions de juge au Tribunal de commerce de Toulouse. François Verdier, sous le pseudonyme de Forain, entre en Résistance.

Dans les années 1940-41, il appartient à plusieurs groupes toulousains dissidents avant de rejoindre Libération-Sud. Chef régional des MUR, secondé par Pierre Dumas alias « Saint-Jean » son bras droit, pour la région R4 (Toulouse), pressenti pour être commissaire de la République.

En juin 1943, Forain est choisi par le Général de Gaulle pour devenir le chef des MUR dans le Sud-Ouest. Il doit alors organiser et coordonner, dans la plus grande discrétion, les actions : réception de parachutages, préparation de sabotages, récupérations de matériel, le renseignement et le contact avec les Alliés, le recrutement, les passages, la gestion quotidienne des résistants passés dans la clandestinité… tout en maintenant un semblant de vie « normale » pour ne pas éveiller les soupçons de la police française.

Il est arrêté dans la nuit du 13 au 14/12/43, lors de l’opération « minuit ». Conduit à la prison Saint-Michel de Toulouse, Forain ne parle pas, il ne délivre aucun de ses secrets à la Gestapo, endure toutes les tortures et les pires sévices. Il ne cède à aucune pression, même face aux menaces exercées sur sa famille (sa femme a été arrêtée et déportée) pour préserver l’organisation de la Résistance qu’il a patiemment et minutieusement mise en place.

Face à l’absence de révélations, à l’inefficacité des interrogatoires, et malgré son statut de chef de la résistance régionale avéré, la Gestapo ne l’envoie pas en Allemagne, ni même à Paris mais le conduit discrètement en forêt de Bouconne le 27 janvier 1944. Le long d’un chemin isolé, ses bourreaux l’exécutent d’une balle dans l’abdomen. Peut-être pour effacer toutes traces de leur barbarie ou au contraire pour accentuer le degré d’horreur, les deux policiers de la Gestapo font exploser la tête du chef de la Résistance avec une grenade placée visiblement dans sa bouche.

Son corps est immédiatement retrouvé par un garde forestier qui avait entendu les détonations. Il est rapidement identifié grâce à son nom écrit à l’intérieur de son pantalon, et à une lettre qui se trouvait dans sa poche. Aucune arrestation ne suit sa mort, ce qui permet à son organisation de tenir jusqu’à la Libération, 7 mois plus tard.

François Verdier était père de deux enfants. Il repose au cimetière de Terre-Cabade à Toulouse.

Médaille de la Résistance française avec rosette à titre posthume (3 août 1946).

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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