André Devigny est né le 25 Mai 1916 – Habère-Lullin, il est décédé le 12 février 1999 à Hauteville sur Fier où il a été inhumé.
Officier au 5e RTM, il est affecté en première ligne en Lorraine ; en décembre 1939, il mène à la baïonnette une contre-attaque de sa section dans des conditions d’infériorité numérique et parvient à repousser l’attaque allemande. Cette action lui vaut de recevoir la Légion d’Honneur à 23 ans ; il est alors le plus jeune chevalier de la Légion d’Honneur de France et le premier de la Guerre.
Grièvement blessé le 20 mai 1940 à Ham, il est évacué sur l’hôpital de Bordeaux ; il en sort en octobre et il prend contact avec le consulat britannique à Genève qui l’envoie au Maroc, où il rend les plus grands services à un réseau britannique jusqu’en août 1942.
Revenu en France en octobre 1942. Il entreprend, avec le Colonel Groussard, le Commandant Nomy et Pierre et Dominique Ponchardier la création des réseaux de renseignements militaires « Gilbert ». Il parvient à créer un service de passages clandestins entre la France et la Suisse qui sera utilisé par toute la Résistance Française.
En avril 1943, Devigny supprime à Nice le chef du contre-espionnage italien. Il organise entre autres le sabotage de la poudrerie de Toulouse, mais sans savoir qu’un agent de la Gestapo s’est infiltré dans son réseau. Il est arrêté à la gare d’Annemasse le 17 avril 1943. Enfermé à la prison de Montluc, à Lyon, il est torturé du 17 avril au 25 mai, mais garde un mutisme complet.
Il entreprend l’une des plus sensationnelles évasions de l’Histoire de l’Occupation. Il apprend sa condamnation à mort le 20 août 1943. Au bout de quelques jours, il décide finalement de s’évader avec un compagnon de cellule. Le 25 août 1943, il parvient à sortir de sa cellule et à gagner le toit de sa prison, il étrangle une sentinelle dans une cour et franchit les deux murs d’enceinte. Repris à Vaulx-en-Velin, il s’échappe encore en sautant dans le Rhône, et reste pendant 5 heures dissimulé dans la vase. Hébergé et soigné pendant une dizaine de jours par un savoyard à Vaulx-en-Velin, il gagne ensuite la Suisse où il reste jusqu’en janvier 1944. Il gagne l’Espagne le 25 janvier 1944 et est incarcéré 2 mois.
Ayant rejoint Casablanca à la mi-avril 44, il rentre comme volontaire dans la Brigade de choc, subit l’entraînement des commandos parachutistes et se distingue encore au cours du débarquement en Provence en août 1944 puis lors de la campagne d’Alsace. Il termine la guerre avec le grade de capitaine.
Après-guerre, il joue un rôle important dans les services secrets en tant que chef du service Action (SA) du SDECE de 1964 à 1970.
Il est promu au grade de Chef de bataillon en septembre 1946.
Au cabinet du ministre des Armées, en 1951, il assure la direction des sports militaires, du bataillon de Joinville et de l’École de haute montagne de Chamonix. Il s’attache à développer les synergies entre les valeurs sportives et militaires, puis engage résolument les sports militaires dans de nombreuses compétitions internationales. Il est élu président du CISM (Comité international des sports militaires) à l’unanimité des 23 nations adhérentes.
Promu Lieutenant-colonel en 1957, il commande successivement trois secteurs en Algérie pendant 7 ans (1955-62) et est blessé au combat en 1959.
Il est affecté en 1964 au cabinet du chef d’état major de l’Armée de terre en tant que directeur du Service Action (SA) du SDECE avec direction de la délégation annuelle française au comité allié. Il met en œuvre la réorganisation de grande ampleur nécessitée par la nouvelle donne internationale. Les missions du « Service Action » dans un contexte d’enjeux majeurs et de tensions exacerbées au Moyen-Orient, dans le Pacifique, en Afrique, et à l’Est, ont porté très haut les responsabilités confiées par l’État à André Devigny. Par ailleurs, il s’attache avec opiniâtreté à faire admettre l’importance de préparer la guerre clandestine dès le temps de paix. Il fait partie des cadres du SDECE à conserver leur poste après l’arrivée d’Alexandre de Marenches au poste de Directeur général. Il quitte le service en 1970.
Général de brigade en 1971, il se retire dans sa Haute-Savoie natale en octobre 1971.
Son histoire est immortalisée en 1956 par un film de Robert Bresson, Un condamné à mort s’est échappé, qui aura le prix de la mise à scène au festival de Cannes en 1957.
- Grand Officier de la Légion d’Honneur
- Compagnon de la Libération
- Croix de Guerre 39/45 (8 citations)
- Croix de la Valeur Militaire (4 citations)
- Médaille de la Résistance française
- Médaille des Evadés
- Commandeur du Mérite Sportif
- Military Cross
- Officier de l’ordre de la Couronne (Belgique)
- Croix de guerre (Belgique)