IN MEMORIAM – Geneviève DE GAULLE-ANTHONIOZ, résistante-déportée (décédée le 14 février 2002)

Geneviève de Gaulle-Anthonioz, née le 25 octobre 1920 à Saint-Jean-de-Valériscle (Gard), dans les Cévennes et morte le 14 février 2002 à Paris 6e, est une résistante française puis militante des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté.

Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du Général de Gaulle, entre dans la Résistance dès septembre 1940 à l’âge de 19 ans et demi. Pas encore intégrée à un cercle professionnel, elle agit d’abord individuellement à Rennes où elle étudie l’histoire. Elle poursuit ensuite auprès du groupe du Musée de l’Homme et rejoint Paris en octobre 1941 pour continuer une licence en histoire. Malgré la perquisition des polices française et allemande à son domicile parisien, Geneviève poursuit de plus en plus ses activités dans la Résistance.

Elle entre en clandestinité et rejoint au printemps 1943 le mouvement Défense de la France qui regroupe des jeunes gens et des fonctionnaires autour d’un noyau constitué d’un petit groupe d’étudiants de la Sorbonne. Elle est arrêtée à la suite d’une trahison dans une souricière tendue aux membres du mouvement par la Gestapo française, le 20 juillet 1943. Emprisonnée à Fresnes, elle est déportée le 30 janvier 1944 au camp de concentration de Ravensbrück où elle se lie d’amitié avec la résistante et ethnologue Germaine Tillion. Geneviève de Gaulle ne sortira du camp qu’à sa libération par l’Armée rouge en avril 1945.

Traitée comme monnaie d’échange par Heinrich Himmler, elle est tenue au secret dans un camp au sud de l’Allemagne jusqu’en avril 1945, avant d’être transférée à Genève où son père travaillait comme consul.

Elle a tiré de cette expérience La Traversée de la nuit, écrit cinquante ans après sa libération, publié le 1er janvier 1998, et qui évoque sa vie à Ravensbrück, l’entraide entre les détenues et les circonstances de sa sortie du camp, ainsi que des articles, notamment sur la condition des enfants au camp de Ravensbrück.

Après la guerre, Geneviève de Gaulle-Anthonioz poursuit son engagement auprès d’associations comme l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR). Elle se lance ensuite dans un combat contre la grande pauvreté, et fera adopter une loi en ce sens en 1998. De 1964 à 1988, elle est présidente du mouvement ATD-Quart Monde.

Officier en 1974, elle est promue commandeur en 1980 puis élevée à la dignité de grand officier en 1993. Son action est à l’origine de la première loi sur la pauvreté en France, votée en 1998. En 1997, elle devient la première femme Grand’croix de la Légion d’honneur.

Treize ans après sa mort, elle fait son entrée au Panthéon, en mai 2015 avec un cercueil ne contenant cependant que de la terre issue de son cimetière, sa famille ayant refusé qu’elle soit séparée de son mari.

Elle entre au Panthéon aux côtés d’autres grandes figures de la Résistance comme Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay.

Le général de Gaulle lui a dédicacé le premier tome de ses Mémoires de guerre en ces termes : « À ma chère nièce Geneviève, qui fut, tout de suite, jusqu’au bout, au fond de l’épreuve, au bord de la mort, un soldat de la France libre, et dont l’exemple m’a servi ».


« Pendant neuf mois, j’ai lutté pour ne pas céder au désespoir, garder le respect des autres et de moi-même. Non, Dieu n’était pas absent, il éclairait le beau visage d’Émilie Tillion ; la vieille Maria, mère Élisabeth rayonnaient de sa lumière. Nous allions le prier en cachette, derrière une baraque, avec une religieuse orthodoxe russe […], mère Marie, que l’épreuve portait à la plus haute contemplation. Il fallait que dans ma cellule j’essaie pauvrement d’être dans leur sillage. Mais à aucun prix je ne voulais me séparer dans ma prière des plus misérables, celles qui volaient le pain, nous battaient pour la distribution de soupe. […] Je devais partager leur humiliation, comme la fraternité et le pain. » — Geneviève de Gaulle Anthonioz, La Traversée de la nuit, Le Seuil, 1998, p. 18-19.


  • Grand-croix de la Légion d’honneur (en 1997, première Française élevée à cette distinction)
  • Croix de guerre
  • Médaille de la Résistance française avec rosette (décret du )

 

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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1 COMMENTAIRE

  1. Bonsoir, enfin, il est 1:20h, en cherchant des contacts, je suis tombée sur votre site, il est super bien organisé et documenté. Passionnant, la guerre ne l’est pas absolument pas, bien entendu. Cependant, les personnes qui ont fait l’histoire, me redonne courage. Mon arrière grand père était un ancien combattant de La grande guerre( je m’excuse si je ne mets pas de majuscules sur le combat, pour le moi il y a tellement de vies, de familles, qui ont subi des pertes trop douloureuses, que c’est difficile). Il a combattu à Verdun et Le Chemin des Dames, même si à ce jour nous devons trouver d’autres moyens de livrer le combat face à la débilité et l’ingérence. Il reste mon héros, mon exemple à suivre, aux mêmes titres que ses compagnons d’armes.

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