« Extraordinaire entraîneur d’hommes que son exemple galvanise », « une des plus belles figures de la Résistance », ces mots de la citation le nommant chevalier de la Légion d’honneur, le 7/07/1945, puis sa désignation de Compagnon de la Libération par décret du 19/10/1945 ont témoigné du rayonnement de Georges Guingouin, « premier maquisard de France » dès 1941 et condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité le 21/01/1942. « Préfet du maquis » puis libérateur de Limoges, cet homme d’engagement total verra ses prises de position, entre 1940 et 1952, lui créer des ennemis de gauche à droite ; Jean Cassou put écrire de lui qu’il fut aussi un des résistants sur lequel « l’iniquité s’est étrangement acharnée ».
Né à Magnac-Laval, le 2 février 1913, Georges Guingouin, fils d’institutrice a perdu son père, sous-officier, dès 08/1914. Élève de l’école normale de Limoges, il fait son service militaire à Paris, comme secrétaire d’état-major ; instituteur à Saint-Gilles-les-Forêts, il y est secrétaire de mairie. Blessé le 17/06/1940, l’ex-responsable du « rayon » communiste d’Eymoutiers rejette les lois de Vichy et de l’occupant ; clandestin à partir de 04/1941, « le fou des bois » vécut dans des abris de fortune d’où il diffusa de la propagande avant de prendre dans une mairie un premier stock de cartes d’alimentation le 1/10. Le dynamitage de botteleuses et de batteuses, en limitant les prélèvements pour le Reich, lui assure des complicités paysannes. Il continue à diriger des raids qui font de ce haut Limousin une zone interdite par le préfet en 03/1944, une « petite Russie ».
Après le débarquement, il récuse la stratégie de prise anticipée des villes, qu’il juge trop risquée pour les habitants ; il évite sans doute à Limoges le sort de Tulle. Confortées, le 26/06, par le parachutage de 864 containers d’armes, ses troupes acceptent l’affrontement direct au mont Gargan (97 blessés et tués contre 342 ennemis hors de combat entre le 17 et le 24 juillet). Chef d’une brigade de FFI de 14 000 hommes dans laquelle étaient amalgamés 9 pelotons de gendarmerie, il obtient la reddition de la capitale limousine le 21/08 et en est le premier maire, de 1945 à 1947.
En 1952, sa cellule communiste est dissoute pour avoir critiqué le fait qu’on prive de toute responsabilité le commandant en chef des FTP Charles Tillon ; exclu du Parti communiste. Il est alors attaqué pour sa participation à l’épuration. Accusé d’avoir fait du Limousin une « terre d’épouvante », il est incarcéré en 12/1953, à propos d’une double affaire d’exécutions sommaires. Victime de sévices en prison puis brièvement placé en hôpital psychiatrique, il est défendu par maîtres Badinter et Dumas, libéré en 06/1954, il n’obtient son non-lieu qu’en 11/1959.
Replié dans l’Aube d’où sa femme est originaire, il y reprend, jusqu’en 1968, sa tâche d’instituteur.
Il est décédé le 27/10/2005 à Troyes dans l’Aube. Il est inhumé à Saint-Gilles-les-Forêts.
• Commandeur de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération – décret du 19 octobre 1945
• Croix de guerre 39/45 avec palme
• Médaille de la Résistance avec rosette
• King’s Medal for Courage (GB)
• Acte de Reconnaissance de la Nation américaine
• Médaille Garibaldienne
IN MEMORIAM – Georges GUINGOUIN, compagnon de la Libération (décédé le 27 octobre 2005)
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M&O 287 de juin 2025





