Né le 28 février 1886 à Barbuise (Aube), mort en déportation le 4 février 1945 à Dachau ; instituteur ; dirigeant du Syndicat national des instituteurs ; fondateur de L’École libératrice.
Élève de l’école primaire de Barbuise, puis de l‘école supérieure de Bar-sur-Aube, il entre ensuite à l’École normale. Il enseigne à Paris à partir de 1909 dans plusieurs établissements successifs, puis en 1934 il devient directeur des deux écoles de la place Lucien Herr dans le 5e arrondissement. Son œuvre pédagogique est multiple.
Instituteur puis directeur d’école primaire à Paris, il a été un responsable important du Syndicat national des instituteurs pour lequel il a créé l’hebdomadaire L’École libératrice avant de devenir secrétaire général du Syndicat clandestin pendant l’Occupation où il appartient également au réseau Libération-Nord. Dénoncé, arrêté, déporté, il reste l’exemple admirable d’une figure refusant la déchéance intellectuelle et morale. Il est également créateur en 1938 de la Confédération La Jeunesse au plein air.
Dénoncé par un collègue alors qu’il écoute la BBC Georges Lapierre est arrêté par la Gestapo le 2 mars 1943, chez lui, à Périgny-la-Rose, sa femme retrouva sa trace à Fresnes après trois semaines de recherches. Il fut ensuite envoyé en Allemagne en septembre 1943. Il séjourna au camp de Sachsenhausen, au nord de Berlin, où il arriva le 2 octobre 1943. La saisie d’une lettre de sa femme dévoila aux Allemands qu’il avait correspondu avec l’extérieur. En représailles, début juin 1944, il fut envoyé au camp de Natzweiler-Struthof, dans les Vosges, où il retrouva Marcel Leclerc, ancien secrétaire du SNI de la Manche. A l’évacuation du camp qu’il quitta le 4 septembre 1944, il fut transféré, avec ses camarades, à Dachau, où il arriva le 6 septembre. Il fut envoyé, avec Leclerc, en Kommando à Allach, près de Munich, du 8 septembre au 24 octobre, avant de revenir à Dachau, où, épuisé, il mourut du typhus le 4 février.
Dans la crypte de la Sorbonne, fut inaugurée le 11 novembre 1947, par le président de la République, Vincent Auriol, les monuments souvenirs aux victimes de la guerre et de la résistance de l’Education nationale. En souvenir de « l’Université résistante », les dépouilles de dix maîtres, dont Lapierre, et de deux élèves désignés par la Fédération de l’Education nationale, symbolisent « l’héroïsme de tous les universitaires morts au service de la France et de la liberté ». Les deux dernières pierres tombales furent gravées du nom des deux disparus en déportation : Joseph Rollo et Georges Lapierre et placées devant la plaque dédiée à Jean Zay, ministre de l’Éducation nationale. La mention « Mort pour la France » figurait sur le registre de naissance de Barbuise.
Médaille de la Résistance française décernée à titre posthume le 29 novembre 1946 par le président du Gouvernement provisoire de la République française.