IN MEMORIAM – Georges MANDEL (assassiné le 7 juillet 1944)

Georges Mandel, de son vrai nom Louis Rothschild, né le 5 juin 1885 à Chatou.

Originaire d’une famille juive d’Alsace ayant choisi de rester française après l’annexion consécutive à la défaite de 1870, il prend le nom de sa mère et se fait appeler Georges Mandel. Il s’engage très jeune en faveur d’Alfred Dreyfus et se lance dans le journalisme. Il entre à 21 ans à L’Aurore, le journal de Georges Clemenceau qui a fait paraître l’article J’accuse d’Émile Zola.

Après avoir été membre des cabinets de Sarraut à l’Intérieur, puis de Clemenceau il devient, en 1917, chef de cabinet de Clemenceau, président du Conseil et par délégation officieuse, règne en maître sur la politique intérieure. Dans l’arrondissement de Lesparre-Médoc (Gironde), il est élu député en 1919 et également maire de Soulac-sur-Mer. Isolé politiquement, à la Chambre des députés il fait partie des non-inscrits ou du groupe des Indépendants. Il perd son mandat en 1924, il est réélu continûment aux élections de 1928, de 1932 et de 1936 jusqu’à 1940.

En 1934 Mandel est nommé ministre des Postes et Télécommunications. Le Front populaire l’oblige à quitter son ministère. De nouveau ministre dans le troisième cabinet Daladier, il reçoit le portefeuille des Colonies (04/1938 – 05/1940). Il constitue le territoire de Mayotte et fait promulguer le « décret Mandel », du 16/01/1939, qui régit les relations entre les Églises et l’État dans les colonies où ne s’applique pas la Séparation votée en 1905.

Au moment de l’invasion allemande, Paul Reynaud le nomme ministre de l’Intérieur afin de frapper les esprits (18/05/1940). Il est en effet considéré comme un homme fort de la droite et un patriote intransigeant, hostile au nazisme. Il ne peut contrer l’arrivée au pouvoir du maréchal Philippe Pétain. Opposé à l’Armistice et au pouvoir autoritaire en voie de constitution, Mandel est arrêté par le gouvernement Pétain le 17/06/1940, avant d’être libéré avec les excuses du Maréchal et de s’embarquer sur le Massilia le 21/06 avec 25 autres députés. Fait prisonnier le 8/08/1940 à Casablanca où il tente de former un gouvernement pour l’empire, il est ramené en zone « libre », déféré à la cour de Riom et conduit au château de Chazeron dans le Puy-de-Dôme où se trouvent déjà Paul Reynaud, Édouard Daladier et le général Maurice Gamelin. Tous 4 sont ensuite transférés dans un hôtel de Vals-les-Bains et condamnés à la prison à vie par le tribunal d’exception voulu par le maréchal Pétain, le 7/11/1941. En 11/1942, les Allemands le déportent en Allemagne, d’abord au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen près de Berlin, puis à Buchenwald, avec Léon Blum.

En représailles à l’attentat contre Philippe Henriot, abattu par des résistants le 28/06/1944, il est transféré à la prison de la Santé à Paris le 4/07/1944, et livré à la milice qui l’assassine de 16 balles dans le dos en forêt de Fontainebleau le 7 juillet 1944, quelques semaines avant la Libération de la France. Il repose au cimetière parisien de Passy.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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