Georges Mandel, de son vrai nom Louis Rothschild, né le 5 juin 1885 à Chatou.
Originaire d’une famille juive d’Alsace ayant choisi de rester française après l’annexion consécutive à la défaite de 1870, il prend le nom de sa mère et se fait appeler Georges Mandel. Il s’engage très jeune en faveur d’Alfred Dreyfus et se lance dans le journalisme. Il entre à 21 ans à L’Aurore, le journal de Georges Clemenceau qui a fait paraître l’article J’accuse d’Émile Zola.
Après avoir été membre des cabinets de Sarraut à l’Intérieur, puis de Clemenceau il devient, en 1917, chef de cabinet de Clemenceau, président du Conseil et par délégation officieuse, règne en maître sur la politique intérieure. Dans l’arrondissement de Lesparre-Médoc (Gironde), il est élu député en 1919 et également maire de Soulac-sur-Mer. Isolé politiquement, à la Chambre des députés il fait partie des non-inscrits ou du groupe des Indépendants. Il perd son mandat en 1924, il est réélu continûment aux élections de 1928, de 1932 et de 1936 jusqu’à 1940.
En 1934 Mandel est nommé ministre des Postes et Télécommunications. Le Front populaire l’oblige à quitter son ministère. De nouveau ministre dans le troisième cabinet Daladier, il reçoit le portefeuille des Colonies (04/1938 – 05/1940). Il constitue le territoire de Mayotte et fait promulguer le « décret Mandel », du 16/01/1939, qui régit les relations entre les Églises et l’État dans les colonies où ne s’applique pas la Séparation votée en 1905.
Au moment de l’invasion allemande, Paul Reynaud le nomme ministre de l’Intérieur afin de frapper les esprits (18/05/1940). Il est en effet considéré comme un homme fort de la droite et un patriote intransigeant, hostile au nazisme. Il ne peut contrer l’arrivée au pouvoir du maréchal Philippe Pétain. Opposé à l’Armistice et au pouvoir autoritaire en voie de constitution, Mandel est arrêté par le gouvernement Pétain le 17/06/1940, avant d’être libéré avec les excuses du Maréchal et de s’embarquer sur le Massilia le 21/06 avec 25 autres députés. Fait prisonnier le 8/08/1940 à Casablanca où il tente de former un gouvernement pour l’empire, il est ramené en zone « libre », déféré à la cour de Riom et conduit au château de Chazeron dans le Puy-de-Dôme où se trouvent déjà Paul Reynaud, Édouard Daladier et le général Maurice Gamelin. Tous 4 sont ensuite transférés dans un hôtel de Vals-les-Bains et condamnés à la prison à vie par le tribunal d’exception voulu par le maréchal Pétain, le 7/11/1941. En 11/1942, les Allemands le déportent en Allemagne, d’abord au camp d’Oranienburg-Sachsenhausen près de Berlin, puis à Buchenwald, avec Léon Blum.
En représailles à l’attentat contre Philippe Henriot, abattu par des résistants le 28/06/1944, il est transféré à la prison de la Santé à Paris le 4/07/1944, et livré à la milice qui l’assassine de 16 balles dans le dos en forêt de Fontainebleau le 7 juillet 1944, quelques semaines avant la Libération de la France. Il repose au cimetière parisien de Passy.
IN MEMORIAM – Georges MANDEL (assassiné le 7 juillet 1944)

M&O 287 de juin 2025
