Jacques Bloch, né le 7 juillet 1924 à Paris dans une famille où le patriotisme et la défense de la République étaient plus que des idéaux : des principes de vie et d’action. 2 de ses oncles avaient été tués au combat pendant la Première guerre mondiale, où son père, Marc-André Bloch avait servi comme artilleur quatre ans durant.
Sa mère est Lorraine et son père est professeur de philosophie et d’origine juive alsacienne. Jacques Bloch a 15 ans lorsque la guerre éclate. Comme les autres Juifs de France, sa famille se retrouve dans une situation d’oppression sous le régime de Vichy. Le père de Jacques Bloch qui avait été mobilisé puis libéré durant l’été 1941, apprend à son retour qu’il est révoqué du lycée où il enseignait.
Deux jours plus tard, après que sa maison a été réquisitionnée par les Allemands, la famille de Jacques Bloch fuit alors une première fois en Touraine puis dans un second temps vers la Creuse quand ils sont prévenus par des villageois qu’ils vont être arrêtés. La famille retrouve alors leur cousin, l’historien Marc Bloch. Jacques Bloch pratique le scoutisme laïque à Guéret, au sein des Éclaireurs de France.
Jacques Bloch, qui pressent que son cousin a rejoint la Résistance, demande de l’aide à ce dernier afin d’obtenir des contacts au sein du mouvement. Il parvient finalement, à partir du 19 février 1944, à prendre le maquis dans la région de Bourganeuf. Il prend alors le pseudonyme de « Jacques Binet ». Le 7 juin 1944, après la libération du Guéret par les maquisards, il est blessé au bras lors d’affrontements avec la division « Das Reich ». Il est emmené à l’hôpital où le chirurgien lui ampute le bras. il est alors dénoncé par un milicien puis, alors qu’il allait quitter l’hôpital, est arrêté puis livré à la Gestapo. Échappant à une exécution immédiate, il est escorté jusqu’à Montluçon.
S’ensuit alors une période de captivité à Moulins. Des négociations permettent aux prisonniers d’être progressivement libérés mais les Allemands utilisent les derniers d’entre eux comme otages, dont fait partie Jacques Bloch et les envoient à Belfort, d’où ils sont finalement envoyés vers le camp de Buchenwald. Malgré sa blessure, les médecins SS estiment qu’il est un jeune homme fort. Il alterne ainsi entre le camp de travail, dans lequel il est entre autres chargé de transporter du bois. Il rencontre également Pierre Halbwachs, déporté en même temps que son père Maurice Halbwachs, qui comme Jacques fait partie des déportés les plus jeunes.
Lorsque le camp est évacué en avril 1945, il s’évade avec un autre déporté et après 3 jours de marche de nuit, rejoint à Eisenberg une avant-garde américaine.
Après la Guerre, Jacques Bloch ne reçoit aucun soutien et suit alors des études de droit, renonçant à devenir médecin. Il occupe par la suite un poste d’administrateur au Sénat.
Il est décédé le 28 janvier 2023.
- Commandeur de la Légion d’honneur
- Médaille de la Résistance française
- Médaille des évadés Médaille des évadés