SAUVEGRAIN Jacques, né le 8 octobre 1921 à Paris (XIVe arr.), fusillé le 8 novembre 1943 à Toulouse.
Résistant, il appartenait à l’AS de Toulouse.
Il intégra à une date indéterminée le maquis AS « Bir Hakeim » à la fin du mois de août 1943. Bir Hakeim avait été formé en mai 1943 près de Villefranche-de-Rouergue. Le 25 août 1943, le maquis s’installa dans le massif du Caroux, sur le plateau de Douch, dans la commune de Rosis où il fit face à une attaque allemande le 10 septembre 1943 pendant laquelle Sauvegrain, blessé se trouvait à l’arrière-garde couvrant la retraite de ses camarades avec Henri Arlet qui le transporta sur ses épaules. Tous deux furent surpris par des soldats allemands qui les firent prisonniers. Ils furent arrêtés pour « participation à des actes terroristes ».
Il convient de noter que le combat de Rosis fut le premier (ou l’un des premiers) qui opposa les forces d’un maquis et celles de l’armée allemande. À cette occasion, le maquis Bir Hakeim se singularisa pour la première fois : son long parcours dans le sud du Massif Central, de l’Aveyron à l’Ardèche, en passant par l’Hérault et la Lozère, parsemé d’épisodes parfois tragiques, l’amena finalement à participer en août 1944 à la libération de Montpellier (Hérault).
Dans l’après-midi du 10 septembre 1944, Arlet et ses trois compagnons furent conduits, à l’hôpital de Béziers afin d’y recevoir les premiers soins. Incarcéré d’abord à Perpignan, Sauvegrain y fut torturé. Il fut ensuite transféré à Toulouse. Interné à l’hôpital de Toulouse, il fut ensuite transféré à la prison militaire Furgole, puis à la prison Saint-Michel. Jugé par le tribunal militaire pour le Sud de la France à Toulouse, il fut condamné à mort le 24 octobre 1943.
Il a été fusillé par les Allemands le 8 novembre 1943 à la prison Saint-Michel de Toulouse. Il fut amené au poteau d’exécution avec sa jambe cassée. Son corps fut retrouvé en septembre 1944 dans une des 3 fosses communes du charnier de Bordelongue où les Allemands ensevelirent 28 personnes exécutées entre septembre 1943 et avril 1944.
L’abbé Cistac, aumônier du lycée de garçons (aujourd’hui lycée Pierre-de-Fermat), par ailleurs résistant, célébra, malgré l’interdiction, une messe à la chapelle de l’établissement en l’honneur de Jacques Sauvegrain et d’ Edmond Guyaux autre élève du lycée, lui aussi maquisard de Bir Hakeim.
Il reçut plusieurs décorations à titre posthume :
- Chevalier de la Légion d’honneur,
- Croix de guerre avec palmes 39-45,
- Médaille de la Résistance.
Une cour du lycée toulousain Pierre-de-Fermat porte son nom ainsi qu’une place du quartier de Lardenne. Son nom figure sur la stèle érigée à Bordelongue afin de conserver le souvenir des 28 résistants fusillés à Saint-Michel.
Il figure également sur le monument érigé à Mourèze (Hérault) à la mémoire des membres du maquis Bir Hakeim, morts au combat ou exécutés.