Hervé Le Barbier de Blignières ou Hervé de Blignières, né le 15 avril 1914 à Hennebont (Morbihan) et mort le 5 janvier 1989 à Mordelles (Ille-et-Vilaine).
Il est sorti de Saint-Cyr en 1937. Il combat en Belgique en 1940 à la tête de 80 cavaliers du 31e Dragon. Fait prisonnier par les Allemands, il tente 7 fois de s’échapper durant ses 5 années de captivité. Il est libéré en 1945 puis affecté par la suite à l’École militaire de cavalerie de Saumur. En 1948, il entre à la Légion étrangère.
Capitaine, envoyé en Indochine, il commande le 2e escadron du 1er REC qui combat en Cochinchine. Il quitte l’Indochine en novembre 1950 avec 3 citations à l’ordre de l’armée. En 1953, il sort premier de sa promotion a l’École supérieure de guerre. Commandant en 1954, il se porte volontaire pour un nouveau séjour en Indochine avec le rôle de former les officiers vietnamiens devant assurer la relève des officiers français. Rentré en France en 1956, il participe à la réforme des études à l’École supérieure de Guerre.
Promu lieutenant-colonel en mars 1958, il participe aux préparatifs des événements du mois de mai en Algérie. En août 1958, il prend le commandement du 1er REC chargé de la pacification du Constantinois. En 1960-1961, il est chef d’état-major de l’organisation de l’armée secrète (OAS) en France. Arrêté en septembre 1961, condamné en septembre 1963 à 6 ans de détention criminelle, il est libéré fin décembre 1965.
« Hervé de Blignières est blanc de rage, mais il n’a pas bougé. De son regard d’acier, il fixe l’homme qui ose ajouter des considérations « d’honneur » à ses raisons d’Etat… Sans un mot, et sans quitter son magistrat des yeux, le colonel dégrafe une à une toutes les décorations qu’il portait sur son uniforme et les remet à son avocat ».
« Sa Légion d’honneur, la Croix de guerre 1939-1945, celle des TOE, la Médaille des blessés, la Médaille des évadés, les décorations, coloniales d’Indochine et d’Afrique du Nord, l’Ordre du million d’éléphants, sa Croix de la valeur militaire avec palme… une vie entière de campagnes, de blessures, de citations prestigieuses, flétrie devant la presse par la déclaration du juge qui préside ce tribunal « d’exception ».
Retiré dans ses terres en Bretagne, il meurt à Mordelles (Ille-et-Vilaine) le 5 janvier 1989 après avoir combattu durant 3 années un cancer de l’intestin et 2 cancers des poumons.
IN MEMORIAM – Lieutenant-colonel Hervé de BLIGNIERES (décédé le 5 janvier 1989)

M&O 287 de juin 2025
