IN MEMORIAM – Lieutenant Henri LECLERC DE HAUTECLOCQUE (mort au combat le 4 janvier 1952)

Henri Leclerc de Hauteclocque, né le 27 mai 1926 à Versailles (Yvelines) et mort pour la France le 4 janvier 1952 à Phát Diệm (Ninh Bình, Viêt Nam).

Aîné de six enfants, Henri de Hauteclocque joue le rôle de « chef » de sa fratrie à cause des absences de son père dues à sa carrière militaire. Il s’engage dans la Résistance puis rejoint le 6 septembre 1944 la 2e division blindée commandée par son père. Il est affecté au 2e bataillon du régiment de marche du Tchad. Blessé deux fois pendant la guerre, il la termine sergent et décoré de la croix de guerre 39-45, avec 2 citations dont une à l’ordre de l’armée.

Il entre à l’école militaire interarmes à Coëtquidan, dans la première promotion d’après-guerre. Il est promu sous-lieutenant le 26 décembre 1945. Le 19 novembre 1945, son père reçoit l’autorisation administrative d’ajouter Leclerc à son patronyme et à celui de ses descendants et Henri de Hauteclocque devient Henri Leclerc de Hauteclocque.

Il part pour le Tonkin et débarque à Saïgon le 7 février 1946. Blessé le 30 décembre 1946 dans une embuscade du Việt Minh, il est rapatrié en France. Il reçoit des mains de Jacques Massu la croix de chevalier de la Légion d’honneur en mai 1947, à 21 ans. Le sous-lieutenant Leclerc rejoint le peloton méhariste de Borkou au Tchad de novembre 1947 jusqu’en juin 1950 puis passe quelques mois aux bureaux de la Défense nationale à Paris. Henri Leclerc se porte volontaire pour retourner en Indochine, où il arrive en juin 1951. Lieutenant, il reçoit le commandement de la 1re compagnie du bataillon de marche indochinois. En décembre 1951, son unité rejoint le secteur du Day au nord de Phat Diem. Le 4 janvier 1952, les compagnies Leclerc et Mallet sont engagées pour attaquer le village de Trung Khu. Une contre-attaque d’un bataillon Việt Minh oblige les deux compagnies à décrocher.

Poursuivant le combat pendant un repli difficile dans la rizière, il arrive, avec une partie de sa compagnie, à hauteur de tombeaux situés à l’ouest de Trung-Khu. Il est alors grièvement blessé à la jambe. Un des chefs de section, le Lieutenant Daï, le charge sur ses épaules et l’emporte. Presque aussitôt rejoint par les Viets et sommé de se rendre, Henri Leclerc, plus lucide que jamais, ordonne à Daï de le laisser, lui remet son porte-carte, le code radio et ses papiers, puis le renvoie afin qu’il s’occupe de la compagnie… A la grenade, Daï parvient à se dégager.

Lorsque la plupart des éléments de la compagnie se sont rétablis au poste de Van Bong, l’Officier Adjoint tente une action pour rejoindre le Lieutenant Leclerc. Bloqué peu après la sortie du poste par les unités Viets-Minh qui l’encerclent, il est obligé de rompre le combat et de renoncer à sa tentative. Par la suite, aucune donnée précise ne pourra être obtenue sur les derniers instants du Lieutenant Leclerc de Hautecloque, son corps ne sera jamais retrouvé.

Ce jour-là, le fils rejoignait le père dans la même légende mais son corps est toujours en Indochine.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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