Marcel Kibler, alias « commandant Marceau », né le 11 septembre 1904 à Saint-Amarin et mort le 1er juillet 1992 dans sa commune de naissance, est le chef des FFI d’Alsace pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est un des fondateurs de la Septième colonne d’Alsace (Réseau Martial) et des Groupes mobiles d’Alsace (GMA).
Après la campagne de 1939-40 et la démobilisation le 18/09/1940, il rejoignit l’Alsace d’où il fut expulsé avec sa femme et sa fille le 9/12/1940. Dès la fin 12/1940, il contacta avec Paul Dungler des officiers de l’armée d’armistice, des officiers de l’entourage du général de Gaulle à Londres et des chefs restés en Alsace. Il créa un poste de commandement à Lyon avec chaîne d’émission radio avec Londres. Après l’évasion du général Giraud, il organisa des groupements de combat parmi les jeunes Alsaciens réfugiés en zone sud (régions de Périgueux, Limoges, Clermont-Ferrand, Toulouse, Cahors, Auch et celle des Alpes).
Le groupement fut dénommé Groupe mobile d’Alsace Sud avec mission de prendre part à la Libération de la France dans sa région, avant de participer à la libération de l’Alsace. Ce groupement allait devenir la Brigade d’Alsace-Lorraine. Pendant cette période, Kibler assura au P.C. de Lyon les fonctions de chef d’état-major sous les ordres du commandant d’Ornant et de Paul Dungler. Ce dernier, après un voyage à Alger, fut arrêté par la Gestapo en 01/1944. Marceau prit le commandement en chef et déplaça son P.C. dans la région du Donon, près de la frontière.
Dans la période de juin à 11/1944, il resta en contact avec Georges Kiefer et dirigea les combats du maquis du Donon à 1 contre 20. Le 30/10/1944, le commandant Marceau rejoignit la division Leclerc dans la région de Baccarat. Nommé chef des Forces françaises de l’Intérieur d’Alsace, il se battit avec 10.400 hommes de 1ère ligne appartenant aux Forces françaises de l’Intérieur qui assuraient la sécurité des arrières. À ce titre et après avoir libéré ses parents déportés par la Gestapo dans un village du Wurtemberg, il prit une part active dans la bataille d’Allemagne.
Marcel Kibler termine la guerre, en Allemagne, au sein de l’état-major du général de Lattre de Tassigny.
Après la guerre, Marcel Kibler revient à Saint-Amarin son village natal où il reprend sa vie d’avant-guerre.
Chevalier de la Légion d’honneur le 6 février 1945.
Médaille de la Résistance française avec rosette par décret du 31 mars 1947.
Croix de guerre 39-45.
Officier de la Légion d’honneur le 7 juin 1952
Une stèle se situant au lieu-dit « Étoile II », à proximité du col du Donon. Elle porte la mention suivante : « A la mémoire du passage du commandant Marcel Kibler, alias Marceau, et du capitaine Jean Eschbach, alias Rivière, dans la nuit du 16 au 17 juin 1944 en Alsace pour assister à une réunion des chefs de la Résistance alsacienne à Grendelbruch (Bas-Rhin). Stèle inaugurée le dimanche 16 juin 1974. »
Citation du 6 février 1945 : « Remarquable organisateur et entraineur d’hommes animé du plus pur esprit de patriotisme. Organisateur de la Résistance Alsacienne depuis 1940 – Chef de la Résistance depuis septembre 1942. A fait de cette organisation un modèle d’union et de dévouement désinteressé à la cause de la France communiquant à tous sa foi inébranlable dans la victoire. En août et septembre 1944 a participé à plusieurs engagements dans les forêts des Vosges, faisant preuve d’un très grand sens tactique du combat de partisans et d’un courage magnifique. En novembre et décembre 1944, en tête des FFI d’Alsace a contribué pour une large part aux succès des Armées Françaises et Alliées sur Strasbourg et en Haute-Alsace. »