Roger Holeindre, dit “Popeye”, naît le 21 mars 1929 à Corrano, en Corse.
Son enfance se déroule dans les Vosges puis en Seine-Saint-Denis. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate, il est encore un enfant, mais en août 1944, à la Libération, c’est un adolescent de 15 ans qui veut en découdre et qui se lance avec l’enthousiasme et l’inconscience de la jeunesse dans des actes de résistance.
C’est ainsi qu’il enlève à lui seul dans la banlieue de Paris deux mitrailleuses jumelées aux Allemands en cours de repli… Cet épisode marquera le début de sa vocation militaire combattante et volontaire. Ouvrier métallurgiste, il se porte en 1948, volontaire pour l’Indochine, où il est affecté aux divisions navales d’assaut, les Dinassaults. Il est ensuite admis dans la 1re DBPC. Le caporal-chef Holeindre effectuera trois séjours successifs en Indochine jusqu’à la bataille de Diên Biên Phu.
Après son rapatriement, il est volontaire pour l’Algérie. En 1956, le sergent Roger Holeindre est chef de groupe de combat au sein du 8e RPC, où il se distingue à nouveau lors de missions de commandos, notamment près de la frontière tunisienne où se concentrent d’importantes formations armées du FLN, venues de Tunisie. Grièvement blessé, Roger Holeindre est démobilisé et s’installe dans la ville de Tebessa, à l’Est de l’Algérie. Il va y créer une maison des jeunes et participer à l’éducation et aux loisirs de centaines de jeunes musulmans, activité sociale qui lui vaudra d’être cité en tant que civil à l’ordre de l’armée…
Au moment du putsch d’avril 1961, il refuse l’indépendance accordée dans des conditions inacceptables. Il rejoint l’Organisation Armée Secrète du général Salan et crée dans le Constantinois le maquis Bonaparte, composé de jeunes Pieds noirs et musulmans. Arrêté et incarcéré, Roger Holeindre s’évade et poursuit contre vents et marées le combat pour l’Algérie française. A nouveau repris, il subit une condamnation de 14 années d’emprisonnement pour “crime de fidélité”.
Gracié, il est libéré trois ans plus tard, et commence une carrière de grand reporter à Paris Match, puis devient journaliste au Figaro. Ecrivain, il est l’auteur d’une trentaine de livres. Dans le monde associatif, il devient président du CNC, le Cercle National des Combattants et assume d’importantes responsabilités dans diverses associations.
Deux fois blessé dont une grièvement, classé parmi les plus jeunes résistants de France, médaillé militaire, Roger Holeindre a reçu 5 citations, dont une pour son action en faveur de la jeunesse musulmane des Aurès Nementcha.
Il est entre autres titulaire de la croix de guerre des TOE, de la croix de la valeur militaire et de la croix du combattant volontaire. (2008 – PC FNCV).
IN MEMORIAM – Roger HOLEINDRE (décédé le 30 janvier 2020)
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