IN MEMORIAM – Soldat Henri DARCHU, ligne Maginot (tué le 19 mai 1940 avec une centaine de ses camarades)

Le soldat Henri Darchu est tué par asphyxie le 19 mai 1940 avec une centaine de ses camarades après avoir courageusement défendu un ouvrage fortifié de la ligne Maginot (La Ferté) face aux assauts allemands.

La garnison subit des bombardements incessants et plusieurs incendies se déclarent dans les blocs.

 

Morts asphyxiés le 19 mai

155e Régiment d’Infanterie de Forteresse :

169e Régiment d’Artillerie de Position :

18e Régiment du Génie :

3e Régiment du Génie :

Moyenne d’âge : 26 ans et 9 mois.

Le plus jeune : René Gustave MICHON, 20 ans.

Le plus âgé : Lucien Emile LANOTTE, 39 ans.

Source : GENEANET

L’ouvrage de La Ferté est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot situé sur les communes de Villy et de La Ferté-sur-Chiers, dans le département des Ardennes. L’édifice, bâti au sommet d’une colline (cote 215) ayant pour nom « La Croix de Villy », est parfois appelé « ouvrage de Villy-La Ferté ».

C’est un petit édifice destiné à l’infanterie, comptant deux blocs reliés entre eux par une galerie souterraine. Construit à partir de 1935, le bâtiment fut endommagé par les combats de . C’est l’un des points les plus célèbres de la ligne, marquant la limite septentrionale de la ligne fortifiée et constituant le premier ensemble attaqué par les Allemands. Ce petit fort sans grande puissance de feu (des mitrailleuses, des fusils mitrailleurs, des goulottes lance-grenades et quelques canons antichar de petit calibre), fut longé par le nord, puis pilonné par plus de 250 canons allemands. Il ne bénéficia pas de l’appui des deux casemates censées l’épauler, équipées de canons de 75 mm mais prématurément abandonnées. Durant la nuit du 18 au , il fut attaqué par l’ouest alors qu’il était conçu pour se défendre contre des attaques venant du nord et de l’est. L’intégralité de sa garnison fut anéantie.

Lorsqu’il était opérationnel, le bloc 1 servait de casemate d’infanterie et en même temps d’entrée principale. L’étage supérieur était équipé d’une entrée fermée par une grille derrière laquelle se trouvait un créneau de fusil-mitrailleur (FM) de 7,5 mm. La porte blindée était placée en chicane. L’entrée était également protégée par un fossé diamant défendu à nouveau par un fusil mitrailleur placé en caponnière et une goulotte lance-grenades. La chambre de tir était elle-même précédée par un fossé diamant défendu là encore par fusil mitrailleur en caponnière et une goulotte lance-grenades. Elle possédait un créneau pour JM/AC 47 (un jumelage de mitrailleuses pouvant laisser place à un canon antichar de 47 mm), et un deuxième créneau pour un autre jumelage de mitrailleuses. En plus de la chambre de tir, se trouvaient au même étage un réservoir d’eau, une chambre de repos de quatre lits et le central téléphonique. À l’étage inférieur du bloc 1 se trouvaient une chambre de repos de quatorze lits, les groupes électrogènes (deux moteurs Diesel CLM 108 monocylindres à deux pistons opposés de 25 ch, couplés chacun à une génératrice), la salle des filtres ou « salle de neutralisation » des gaz de combat, la chambre du lieutenant Bourguignon, un poste de commandement avec le service de renseignements, et l’escalier (desservant les deux étages et la galerie souterraine).

L’ensemble était surmonté de deux cloches GFM (guetteur fusil mitrailleur) et de deux cloches AM (arme mixte : canon antichar de 25 mm et jumelage de mitrailleuses). Un projecteur à l’extérieur, sous abri bétonné avec porte blindée, complétait le dispositif.

Le bloc 2 avait une structure similaire mais un peu plus ramassée. L’étage supérieur comprenait une entrée secondaire pourvue du même dispositif que l’entrée du bloc 1, trois chambres de repos pour un total de 30 lits, le local radio (l’antenne de 14 mètres de cuivre était fixée sur la façade), le local téléphonique. À l’étage inférieur, de superficie réduite, étaient installés essentiellement le groupe électrogène (produisant le courant), la salle des filtres et un réservoir d’eau de consommation.

Sur les dessus se trouvaient une tourelle pour deux armes mixtes (tourelle AM), une cloche GFM, une cloche VDP (vue directe et périscopique, la seule de la tête de pont de Montmédy) et une cloche d’arme mixte. La tourelle AM était une tourelle à éclipse et pouvant tirer dans toutes les directions, contrairement aux autres dispositifs. C’était un monstre d’acier d’un poids de 135 tonnes, dont 49,6 tonnes de masse mobile, servi par une vingtaine d’hommes.

Les deux blocs étaient reliés par une galerie souterraine, placée 19 mètres en dessous du bloc 1 (soit 130 marches à descendre), et 28,60 mètres en dessous du bloc 2 (soit 167 marches). Cette galerie faiblement éclairée s’étirait sur plus de 270 mètres, coudée et fermée par des portes étanches. Elle desservait quelques locaux techniques, notamment une cuisine, une laverie, un magasin aux vivres, une réserve à charbon, une infirmerie, un puits, une arrivée de câble téléphonique, et un magasin à munitions. Le même escalier permettant de passer du bloc 1 à la galerie de liaison menait également à une galerie de 80 mètres de long, l’égout visitable. Sous le dallage de béton de ce couloir s’écoulaient les eaux usées de l’ouvrage, qui se jetaient ensuite dans la Chiers.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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