La rubrique CHRONICORUM BELLI réalisée en grande partie avec le contenu de l’encyclopédie libre en ligne WIKIPEDIA (licence CC BY-SA 4.0) avec des éléments de recherche sur le NET ajoutés par TB. Si vous souhaitez ajouter des éléments (documents PDF, références à des livres, des vidéos, des documents audio, etc.) vous pouvez les envoyer à l’adresse suivante : contact[@]theatrum-belli.com. Bonne lecture.
3 septembre -401 : bataille de Counaxa (durant l’expédition des Dix-Mille).
La bataille de Counaxa s’est déroulée, durant l’expédition des Dix-Mille, le 3 septembre -401 entre Cyrus le Jeune et son frère aîné Arsace qui s’était emparé en 404 av. J.-C. du trône perse sous le nom d’Artaxerxès II.
Cyrus avait rassemblé à Pergame, une armée d’environ 100 000 hommes composée en partie de 12 800 mercenaires grecs et commandée par le général spartiate Cléarque. Après une marche de 1 400 kilomètres, ses troupes rencontrèrent celles d’Artaxerxès — environ 40 000 hommes, ou près de 100 000 selon Xénophon — à Counaxa sur la rive gauche de l’Euphrate, à environ 70 km au nord de Babylone, près de l’actuel Bagdad au centre de l’Irak. La bataille était gagnée grâce aux mercenaires grecs jusqu’au moment où Cyrus fut tué d’un coup de lance à l’œil alors qu’il allait lui-même tuer Artaxerxès, ce qui donna de fait la victoire à ce dernier sur une armée désemparée par la perte de son chef.
Le lendemain de la mort de Cyrus, Cléarque prit le commandement des troupes et commença à conduire la retraite. Mais lui et les autres généraux grecs furent capturés par traîtrise par le satrape perse Tissapherne, remis au roi Artaxerxès II et décapités. La retraite des Dix-Mille fut alors dirigée par cinq stratèges élus, dont le jeune et relativement inexpérimenté Xénophon. Les Grecs, engagés profondément en territoire perse, durent se frayer un chemin vers le nord à travers les montagnes d’Arménie couverte de neige pour atteindre la mer Noire à environ 1 000 km de là. Cette histoire comme celle de la bataille sont racontées dans l’Anabase écrite par Xénophon.
3 septembre 863 : bataille de Poson qui opposa les Byzantins à une armée d’invasion arabe.
La bataille de Poson opposa en 863 les forces de l’Empire byzantin à une armée d’invasion arabe en Paphlagonie. L’armée byzantine était dirigée par Petronas, l’oncle de l’empereur Michel III, bien que les Arabes mentionnent la présence de Michel lors de la bataille. L’armée arabe était quant à elle dirigée par l’émir de Mélitène Omar al-Aqta.
Omar réussit à briser la résistance initiale des Byzantins à son invasion avant d’atteindre les rivages de la mer Noire. Toutefois, les Byzantins mobilisent leurs forces et les Arabes sont encerclés près de la rivière Lalakaon. La bataille qui s’ensuit voit la victoire complète des Byzantins et la mort de l’émir sur le champ de bataille. Les Byzantins lancent ensuite une contre-offensive victorieuse contre l’émirat. Ces victoires sont décisives car elles éliminent la principale menace aux frontières byzantines. Elles marquent le début d’une période où les Byzantins parviennent à reprendre l’initiative à leurs frontières orientales. Cette ère culmine au Xe siècle, l’âge des grandes conquêtes de Nicéphore Phocas notamment.
Cette victoire permet aussi à Byzance de se délivrer de la pression constante que font peser les Arabes sur ses frontières orientales. Cela autorise l’empire à se consacrer aux questions européennes. Ainsi, les Bulgares acceptent sous la pression d’adopter le christianisme ce qui les fait entrer dans la sphère culturelle byzantine.
***
À la suite des rapides conquêtes musulmanes du VIIe siècle, l’Empire byzantin se trouve réduit à l’Asie Mineure, aux côtes sud des Balkans et à certaines régions italiennes. Byzance reste l’adversaire majeure du califat et les raids arabes en Asie Mineure se prolongent tout au long des VIIIe et IXe siècles. Ces raids sont souvent lancés sur une base annuelle et acquièrent au fil du temps un caractère presque rituel. Lors de cette période, les Byzantins restent généralement sur la défensive. Ils souffrent de graves défaites à l’image du pillage d’Amorium, la cité natale de la dynastie régnante en 838. Avec le déclin du pouvoir califal à partir de 842 et l’apparition d’émirats autonomes aux frontières orientales de l’Empire byzantin, ce dernier retrouve peu à peu la faculté d’imposer sa propre puissance dans la région.
Dans les années 850, l’émirat de Mélitène est la menace la plus importante pesant sur l’Empire byzantin, notamment sous le règne d’Omar Al-Aqta. L’émir de Tarse Ali Ibn Yahia fait aussi peser une menace non négligeable sur les frontières byzantines aux côtés de l’émirat de Qaliqala (Théodosiopolis en grec) et des Pauliciens dirigés par Karbéas. La situation géographique de l’émirat de Mélitène rend celui-ci particulièrement menaçant pour Byzance car il se situe sur la partie occidentale de l’Anti-Taurus ce qui lui donne un accès direct au plateau anatolien. L’année 860 constitue une annus horribilis pour Byzance qui fait face aux raids conjugués d’Omar et de Karbéas qui pénétrent profondément en Asie Mineure bientôt suivis par les raids d’Ali Ibn Yahia et par une attaque maritime en provenance de Syrie qui pille la base navale d’Antalya.
Lors de l’été 863, Omar lane une nouvelle offensive en coordination avec l’armée d’Ali. Il pille la Cappadoce et il est probable que des Pauliciens sont aussi présents. Selon l’historien byzantin Théophane Continué, l’armée arabe s’éleve à 40 000 hommes. Les estimations modernes modèrent ce nombre et estiment l’armée arabe à 20 000 hommes, ce qui reste un effectif élevé pour l’époque. Les Arabes traversent les Portes ciliciennes pour pénétrer dans le territoire byzantin avant de piller la région jusqu’à Tyana. À cet endroit, l’armée d’Ali fait demi-tour pour des raisons inconnues tandis que l’émir de Mélitène continue son expédition.
Selon l’historien arabe Ya’qubi, Omar dispose de 8 000 hommes. Du côté byzantin, l’empereur Michel III rassemble une armée pour s’opposer au raid arabe. Il rencontre les forces d’Omar dans un lieu appelé Marj al-Uqsuf (« le pré de l’évêque ») par les sources arabes. Cette région montagneuse se situe près de Malakopéa, au nord de Nazianze. La bataille est sanglante et les deux côtés souffrent de nombreuses pertes. Selon l’historien perse al-Tabari, seul un millier d’Arabes survécurent. Néanmoins, ces derniers réussissent à échapper aux Byzantins et continuent leur raid à travers le thème des Arméniaques avant d’atteindre la mer Noire et de mettre à sac la ville d’Amisos.
Dès que Michel apprend la chute d’Amisos, il ordonne à son oncle Pétronas de se diriger contre les Arabes à la tête d’une armée nombreuse (50 000 hommes selon al-Tabari). Selon Al-Tabari, l’empereur commande lui-même l’armée mais ce n’est pas confirmé par les sources byzantines. Toutefois, le parti pris des historiens byzantins de la période macédonienne peut expliquer cet oubli délibéré. L’armée rassemble des forces provenant de tout l’empire divisées en trois groupes qui se rejoignent peu avant de combattre les Arabes. L’armée en provenance du Nord est issue des thèmes de la mer Noire (Arméniaques, Bucellaires, Kolonéia et Paphlagonie), celle du Sud a probablement déjà combattu les Arabes et provient des thèmes des Anatoliques, de l’Opsikion et de Cappadoce ainsi des kleisourai de Séleucie et de Charsianon. Enfin, l’armée en provenance de l’Ouest et dirigée par Pétronas est composée des troupes de Macédoine, de Thrace et de l’armée impériale.
La coordination de l’ensemble des forces n’est pas aisée mais les forces byzantines convergent le 2 septembre et encerclent l’armée d’Omar près de la ville de Poson ou Porson près de la rivière Lalakaon. La localisation exacte de la bataille reste imprécise bien que les historiens de l’époque considèrent que la bataille eut lieu près de la rivère Halys, à 130 kilomètres au sud-est d’Amisos. À l’approche des forces byzantines, la seule route sûre permettant à l’émir et à ses hommes de battre en retraite est dominée par une colline stratégique. Celle-ci est le théâtre de combats entre les deux adversaires dont les Byzantins sortent triomphants. Le 3 septembre, Omar décide de lancer ses troupes vers l’ouest sur les positions de Petronas dans l’espoir d’effectuer une percée. Toutefois, les lignes byzantines ne cédent pas ce qui donne le temps aux deux ailes byzantines de cerner puis d’attaquer les flancs et l’arrière exposés de l’armée arabe. La déroute de cette dernière est complète et une grande partie des soldats arabes, dont Omar, périssent sur le champ de bataille. Karbéas, le chef des Pauliciens, fait peut-être partie des victimes puisque les sources mentionnent qu’il meurt dans le courant de l’année.
Seul le fils de l’émir, dirigeant un petit corps de troupes, parvient à s’échapper vers le sud et la région de Charsianon. Toutefois, il fut poursuivi par Machairas, le kleisourarque de Charsianon, qui le défait et le capture avec un grand nombre de ses hommes.
Les Byzantins s’empressent de récolter les fruits de leur victoire. Une armée byzantine envahit l’Arménie occupée par les Arabes. Durant l’automne, ils défont et tuent l’émir Ali ibn Yahya. Ainsi, lors d’une seule campagne, les Byzantins éliminent leurs trois opposants les plus dangereux sur leur frontière orientale. Rétrospectivement, ces succès s’avérent décisifs car la bataille ruine de façon durable la puissance de l’émirat de Mélitène. De plus, la victoire byzantine modifie le rapport de force dans la région et inaugure l’ère des offensives byzantines en Asie Mineure.
L’importance de ces victoires ne passe pas inaperçue aux yeux des hommes de l’époque. Les Byzantins les perçoivent comme la revanche du sac d’Amorium, 25 ans plus tôt. Les généraux victorieux sont honorés d’une entrée triomphale à Constantinople tandis que des célébrations spéciales sont tenues. Pétronas est récompensé du titre de magistrots et la province de Charsianon est élevé au rang de thème.
L’élimination de la menace orientale et l’accroissement de la puissance byzantine a aussi des conséquences sur le front occidental. En effet, le dirigeant Boris 1er de Bulgarie négocie avec le pape et Louis II de Germanie sur une possible conversion de son peuple au christianisme. Cette expansion de l’influence religieuse de Rome dans des régions très proches de Constantinople ne peut être acceptée par le gouvernement byzantin. En 864, les armées victorieuses d’Orient sont transférées en Europe et envahissent la Bulgarie dans le but d’effectuer une démonstration de force. Celle-ci convainc Boris d’accepter la venue de missionnaires byzantins. Boris est baptisé et prend le nom de Michel, en référence à l’empereur byzantin. C’est le début de la christianisation de la Bulgarie qui devient une région membre de l’aire d’influence byzantine de l’Église orthodoxe.
3 septembre 1260 : bataille d’Ain Djalout (Galilée).
La bataille d’Aïn Djalout oppose le le sultanat mamelouk d’Égypte à l’ilkhanat de Perse dans la vallée de Jezreel, actuellement en Israël. L’empire mongol y subit une défaite historique, qui arrête sa progression vers l’ouest, entamée par les conquêtes de Gengis Khan à partir de 1203.
L’armée mongole menée par Houlagou Khan, sous le règne du grand khan Möngke, après avoir conquis l’Irak du califat abbasside et la Syrie, menace le Proche-Orient et l’Égypte. Mais la mort de Möngke perturbe le déroulement de la campagne mongole ; Houlagou se replie sur Tabriz, ne laissant en Syrie qu’une partie de l’armée sous le commandement du général Ketboğa.
Le sultan mamelouk Sayf ad-Dîn Qutuz décide d’attaquer les Mongols et l’avant-garde égyptienne quitte Le Caire pour la Syrie le . La route directe vers Damas est tenue par des Croisés qui laissent passer les Mamelouks (le pape Alexandre IV avait interdit l’alliance avec les Mongols ; lesquels venaient en outre de ravager les environs de Sidon en représailles à une opération de razzia de Julien de Sidon).
Les troupes de l’il-khan mongol avec à leur tête le gouverneur de la région, Ketboğa, vont à leur rencontre, avec quelques auxiliaires arméniens et géorgiens qui leur étaient inféodés. L’affrontement a lieu en Palestine, quelques kilomètres à l’ouest d’Afoula dans la vallée de Jezréel, à Maayan Harod (“Source d’Hérode” ; Aïn Djalout en arabe, “Source de Goliath”), le .
Au premier assaut, les Mamelouks s’enfuient, attirant les Mongols vers le fond de la vallée dont les hauteurs sont occupées par des unités d’infanterie recrutées localement.
Lorsque Ketboğa se rend compte du traquenard, il stoppe la poursuite et fait manœuvrer le gros de ses troupes. Tandis que ses premiers rangs s’enfoncent dans l’avant-garde mamelouke, ses cavaliers légers opèrent un mouvement tournant vers les collines de Galilée afin d’attaquer l’aile gauche.
L’avant-garde mamelouke est décimée, mais le gros des forces parvient à décrocher. Durant une grande partie de la matinée, la bataille est confuse, le sultan tente de reformer son aile gauche en y transférant des hommes de l’aile droite et en lançant des assauts violents.
Galvanisés par les appels du sultan qui monte en première ligne avec sa garde personnelle, les Mamelouks réussissent à tenir devant l’armée mongole et la mettent en échec.
Ketboğa tente de rétablir la situation qui tourne à son désavantage, mais en vain ; il est contraint de reculer jusqu’au village de Boisin près du Jourdain. Les Mamelouks donnent un dernier assaut, qui oblige les Mongols et leurs alliés à s’enfuir. En ce qui concerne Ketboğa, on ignore s’il est tué durant ce dernier combat ou s’il est fait prisonnier puis exécuté.
Cette première grande défaite des Mongols marque la fin de leur avance vers l’ouest. Par la suite, d’autres tentatives mongoles pour s’emparer de la Syrie échoueront.
Cette victoire augmente grandement le pouvoir des Mamelouks, lesquels conserveront le contrôle de la Palestine et de la Syrie jusqu’à la conquête ottomane en 1516.
3 septembre 1643 : bataille navale de Carthagène (au large de l’Espagne – Méditerranée).
La bataille de Carthagène, ou du cap de Gate est une bataille navale livrée le au large de Carthagène, en Espagne, durant la guerre de Trente Ans.
La marine française gardait dans la Méditerranée cette supériorité qui n’avait été qu’un instant et en apparence compromise en 1641 : toute bataille livrée sur mer était une bataille gagnée. La flotte espagnole n’osant plus se montrer sur la côte de Catalogne, le jeune amiral Jean Armand de Maillé-Brézé alla la chercher et la rencontrer au large du cap de Gate.
Les Français avaient 20 vaisseaux de guerre, 2 frégates et 12 brûlots. Les Espagnols avaient en haute mer 25 gros vaisseaux, dont 20 flamands et dans le port de Carthagène 4 vaisseaux et 14 galères.
Brézé ne leur permit pas d’opérer leur jonction avant le combat : il attaqua le 3 septembre. Le navire Amiral de Naples de 50 canons, fut brûlé. Le navire du vice-amiral de Castille fut pris à l’abordage ainsi qu’un autre galion. Un navire dunkerquois de 35 canons sauta. Le reste, à la faveur de la nuit gagna le port de Carthagène et y joignit les galères. 8 vaisseaux fracassés par l’artillerie coulèrent en entrant dans le port, d’où les Espagnols ne sortirent plus du reste de l’année.
Le commerce du royaume d’Espagne avec l’Italie est presque entièrement intercepté.
3 septembre 1650 : bataille de Dunbar (guerre anglo-écossaise).
La bataille de Dunbar est une bataille de la guerre anglo-écossaise de 1650-1652 qui eut lieu le à Dunbar en Écosse. Les troupes parlementaires de la New Model Army commandées par Oliver Cromwell remportent la victoire sur l’armée écossaise de Charles II, menée par David Leslie.
On estime que, sur le nombre des prisonniers écossais, un millier fut libéré pour raisons de santé. Dès la fin de la bataille, une longue marche forcée 179 km au sud, de Dunbar jusqu’à Durham, fut entreprise. Au cours de celle-ci, un millier de prisonniers écossais moururent, tandis que d’autres furent exécutés ou parvinrent à s’échapper. Arrivés dans la capitale du comté de Durham, il restait 3 000 hommes qui furent emprisonnés à Durham dans des conditions sanitaires précaires, ce qui explique le nombre d’environ 50 décès par jour qui fut constaté et qui les décima progressivement.
Au total, environ 1 700 prisonniers moururent dans les jours qui suivirent l’arrivée à Durham et certains squelettes furent découverts dans la cathédrale de Durham lors de fouilles archéologiques menées en 2013. D’autres corps furent jetés dans une fosse commune découverte en novembre 2013 à l’occasion de la construction d’un café à l’université de Durham. Ces restes furent identifiés comme étant ceux de jeunes hommes, entre 13 et 25 ans, souffrant visiblement de carences qui provoquèrent chez la plupart une forte détérioration dentaire.
Certains soldats avaient aussi les dents déformées du fait d’une pipe qu’ils avaient coutume de porter à leur bouche.

3 septembre 1783 : traité de Paris et traité de Versailles.
Le traité de Paris de 1783 est un traité de paix signé à Paris le . Le même jour, à Versailles, est signé le traité de Versailles. Signé par les représentants des treize colonies américaines et les représentants britanniques, il met un terme à la guerre d’indépendance des États-Unis. La Grande-Bretagne reconnaît l’indépendance des États-Unis d’Amérique.
Le traité de Paris met fin à la guerre d’indépendance américaine en 1783. Par ce traité, la Grande-Bretagne reconnaît l’indépendance de ses treize colonies et leur accorde le territoire jusqu’au Mississippi. La province britannique de Québec perd donc la partie sud des Grands Lacs qu’elle avait obtenue par l’Acte britannique de Québec de 1774. Les marchands de Montréal qui avaient des comptoirs de traite dans cette région doivent les évacuer dans les deux ans suivant le traité. La question des frontières n’est pas complètement réglée. On s’est entendu pour faire passer la frontière comme on peut la voir aujourd’hui, au milieu des Grands Lacs, le lac Michigan étant entièrement en territoire américain. Cependant, à l’ouest du lac Supérieur et entre le Québec, le Nouveau-Brunswick et le Maine, la question sera réglée plus tard.
Après ces traités de paix de 1783, même si la France ne récupère pas le Canada, elle recouvre son rôle d’arbitre du continent européen et redevient aux yeux du monde la première puissance. En effet, durant cette guerre, la flotte française a vaincu une flotte britannique deux fois plus grande qu’elle, et vengé l’affront qu’elle avait subi lors de la guerre de Sept Ans.
3 septembre 1939 : déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni à l’Allemagne.
Le Royaume-Uni (et son Empire) à 11 h, la France (et son Empire) à 17 h, ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande à 21 h 30 déclarent la guerre à l’Allemagne.
Début de la « drôle de guerre » qui se termine le par l’invasion des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France.
À 21 h, au large de l’Irlande, le sous-marin allemand U-30 prend pour un cargo armé le paquebot britannique SS Athenia et le coule. Sur les 1 400 passagers, on déplore 112 morts dont 28 Américains.
Début de la bataille de l’Atlantique qui se termine le .
3 septembre 1943 : armistice de Cassibile (Italie).
L’armistice de Cassibile, du , est conclu secrètement entre le gouvernement du royaume d’Italie du maréchal Badoglio et les forces alliées commandées par le général Eisenhower, à la suite du débarquement allié en Sicile et de la chute de Mussolini et du régime fasciste. En Italie, cet armistice est appelé « proclamation de Badoglio du 8 septembre 1943 », date de sa publication, voire simplement « le 8 septembre ». Il porte le nom de Cassibile, village proche de Syracuse en Sicile.
***
Au printemps 1943, préoccupé par le sort de la guerre, dans laquelle l’Italie est alliée à l’Allemagne de Hitler, dont la victoire paraît moins certaine après Stalingrad, Benito Mussolini, chef du parti fasciste italien et chef du gouvernement depuis 1922, opère une série de remaniements parmi les hauts dignitaires de l’État, destituant des personnages proches du roi. C’est à la suite de cet acte hostile que Victor-Emmanuel III décide la destitution du Duce.
Il entre en contact avec Dino Grandi, le seul rival de Mussolini au sein du mouvement fasciste. Parmi les intermédiaires, on trouve le comte Pietro d’Acquarone, ministre de la Maison royale, et le maréchal Badoglio. Grandi réussit à impliquer dans cette fronde deux autres hiérarques fascistes, Giuseppe Bottai, qui soutient l’idée originelle du fascisme « social » et qui œuvre dans les domaines de la culture, et Galeazzo Ciano, ministre et gendre du Duce. Ils préparent ensemble l’ordre du jour de la réunion du Grand Conseil du fascisme, le 25 juillet 1943, qui comporte une invitation destinée au roi à reprendre les rênes de la situation politique.
Lors de cette réunion, Mussolini est effectivement mis en minorité. Il est alors arrêté et remplacé à la tête du gouvernement par le maréchal Badoglio, dont la nomination est accueillie par la liesse populaire.
Des contacts avec les Anglo-Américains sont recherchés pour réactiver des négociations précédemment engagées par Marie-José de Belgique, belle-fille du roi, désormais avec l’aval de celui-ci. À ce moment les troupes alliées ont débarqué en Sicile après avoir achevé la conquête de l’Afrique du Nord.
C’est à Lisbonne que Badoglio décide d’agir et le général Giuseppe Castellano est envoyé pour prendre contact avec les forces armées alliées. Séparément, deux autres généraux sont envoyés au Portugal. Déconcertés, les Alliés comprennent avec difficulté qui est leur interlocuteur, les trois Italiens s’abandonnant à une discussion sur leur qualité et la comparaison de leurs grades. Castellano identifié comme le « vrai » envoyé, l’ambassadeur britannique Ronald Hugh Campbell et les deux généraux envoyés dans la capitale portugaise par le général Dwight David Eisenhower, l’Américain Walter Bedell Smith et le Britannique Kenneth Strong, écoutent, sans bien sûr se compromettre, les propositions de reddition de Rome.
En réalité, cette proposition de reddition n’est pas accueillie avec enthousiasme, le sort des armées italiennes étant presque réglé ou en passe de l’être sur le champ de bataille, ce dont Rome est, depuis longtemps, convaincue. La reddition offerte limite donc, en fait, les avantages que les Alliés pourraient obtenir par la conquête.
Le 30 août Badoglio convoque Castellano, rentré le 27 de Lisbonne. Le général l’informe de la demande d’une rencontre en Sicile de la part de l’ambassadeur britannique au Vatican, D’Arcy Osborne, qui collabore avec son homologue américain Myron Charles Taylor. Le choix de ce diplomate n’est pas le fait du hasard et signifie que le Vatican, au travers de Giovanni Montini (le futur pape Paul VI) est impliqué dans les négociations diplomatiques.
Badoglio demande à Castellano de se faire le porte-parole auprès des Alliés de certaines propositions : en particulier, Castellano doit insister sur le fait que l’Italie accepte l’armistice à la condition d’un important débarquement dans la péninsule. Badoglio va jusqu’à demander aux Alliés d’être informé de leur programme militaire, oubliant un peu vite que jusqu’à la signature d’un armistice la guerre se poursuit et que personne ne révèle ses plans à l’adversaire.
Parmi les autres conditions demandées aux Alliés figure celle d’envoyer 2 000 parachutistes sur Rome pour défendre la capitale ; demande acceptée parce qu’en partie déjà prévue dans les plans alliés.
Le 31 août, le général Castellano arrive en avion à Termini Imerese et est emmené à Cassibile, dans les environs de Syracuse. Le début de la réunion fait apparaître des points de vue différents : Castellano demande des garanties aux Alliés dans la crainte de l’inévitable réaction allemande à la nouvelle de l’armistice, en particulier qu’un débarquement allié ait lieu au nord de Rome avant même l’annonce de l’armistice. Du côté allié, on répond qu’un débarquement en force et l’action d’une division parachutiste sur la capitale, autre demande de Castellano, ne pourraient se faire qu’avec, et non avant, la proclamation de l’armistice. En soirée, Castellano rentre à Rome pour en référer.
Le lendemain, il est reçu par Badoglio. À la rencontre participent le ministre baron Raffaele Guariglia et les généraux Vittorio Ambrosio et Giacomo Carboni. Des positions divergentes apparaissent : Guariglia et Ambrosio indiquent que les conditions alliées ne peuvent être qu’acceptées alors que Carboni déclare que le corps d’armée qui dépend de lui, destiné à la défense de Rome, n’est pas en mesure de défendre la ville des Allemands en raison du manque de munitions et de carburant. Badoglio qui ne s’est pas prononcé, est reçu par le roi Victor-Emmanuel III. Celui-ci décide d’accepter les conditions des Alliés.
Un télégramme de confirmation est envoyé aux Alliés, celui-ci annonce l’envoi du général Castellano. Le télégramme est intercepté par les forces allemandes en Italie qui soupçonnent déjà une telle éventualité. Le commandant de la place de Rome se met à harceler Badoglio, malgré le serment et la parole d’honneur donnés pour démentir tous rapports avec les Américains. En Allemagne, on commence à organiser des contre-mesures.
Le 2 septembre Castellano repart pour Cassibile, afin d’accepter au nom de l’Italie le texte de l’armistice. Badoglio, qui ne souhaite pas que son nom soit en aucune manière associé à la défaite, cherche à apparaître le moins possible. Il ne reçoit pas de délégation de signature, pensant alors que les Alliés ne réclameront pas d’autres documents écrits que le télégramme expédié le jour précédent.
Castellano contresigne le texte d’un télégramme rédigé par le général Bedell Smith qui est envoyé à Rome et dans lequel il est demandé les lettres de créance du général, à savoir l’autorisation de signer l’armistice pour le compte de Badoglio. Celui-ci ne peut donc échapper à l’implication de son nom. Le télégramme précise que sans de tels documents, les négociations seraient rompues, ceci naturellement, parce qu’en l’absence d’une accréditation officielle, la signature n’aurait engagé que Castellano et non le gouvernement italien. Aucune réponse n’arrive de Rome, après quoi, en début de matinée du 3 septembre, Castellano envoie un second télégramme à Badoglio, lequel cette fois répond presque immédiatement en précisant que le texte du télégramme du 1er septembre constituait déjà une acceptation implicite des conditions d’armistice proposées par les Alliés.
De ce fait, il manque toujours la délégation de signature requise. À 16h30, un nouveau télégramme est transmis par Badoglio qui contient l’autorisation explicite ce qui permet à Castellano de signer le texte de l’armistice pour le compte de Badoglio et qui informe que la déclaration d’autorisation est déposée auprès de l’ambassadeur britannique au Vatican, D’Arcy Osborne.
La réunion débute à 17 h : Castellano appose sa signature au nom de Badoglio, et Bedell Smith au nom d’Eisenhower. La réunion se termine à 17 h 30 ; aussitôt le général Eisenhower suspend le départ de cinq cents avions destinés à une mission de bombardement sur Rome. Harold Macmillan, le ministre britannique détaché auprès du quartier général d’Eisenhower, informe immédiatement Winston Churchill que l’armistice est signé « […] sans amendement aucun ».
Les clauses de l’armistice définitif sont alors soumises à Castellano après avoir été présentées par l’ambassadeur Campbell au général Giacomo Zanussi, lui aussi présent à Cassibile depuis le 31 août et qui, pour des raisons peu claires, n’a pas informé son collègue. Bedell Smith souligne que les clauses supplémentaires contenues dans le texte de l’armistice définitif dépendent de la collaboration italienne à la guerre contre les Allemands.
Ce même après-midi du 3 septembre, Badoglio réunit les ministres de la Marine, Raffaele De Courten, de l’Aéronautique, Renato Sandalli, de la Guerre, Antonio Sorice, ainsi que le général Ambrosio et le ministre de la Maison royale Pietro d’Acquarone. Il ne fait pas allusion à la signature de l’armistice mais évoque simplement les négociations en cours. Il fournit toutefois des indications sur les opérations prévues par les Alliés. Il aurait notamment parlé d’un débarquement prochain en Calabre, un autre plus important dans la région de Naples, et l’intervention d’une division de parachutistes alliés sur Rome qui serait soutenue par les forces italiennes.
Aux premières heures du 4 septembre, après un bombardement aéronaval sur les côtes calabraises, la 1re division canadienne et des détachements britanniques débarquent entre Villa San Giovanni et Reggio de Calabre ; il s’agit en fait d’une diversion pour détourner l’attention des Allemands pendant que se prépare l’opération Avalanche, c’est-à-dire le débarquement à Salerne. Celui-ci étant programmé pour le 9 septembre, les Anglo-Américains tiennent absolument à ce que les forces italiennes soient à cette date en mesure d’apporter leur concours. Il faut pour cela que la signature de l’armistice soit publiée, que le revirement italien cesse d’être secret.
Deux émissaires américains, le général Maxwell D. Taylor et le colonel William T. Gardiner, se rendent à Rome pour sonder les intentions réelles des Italiens et leur capacité à soutenir effectivement l’intervention de parachutistes alliés sur Rome. Dans la soirée du 7 septembre, ils rencontrent le général Giacomo Carboni, commandant en chef des forces italiennes pour Rome. Celui-ci déclare que ses troupes ne sont pas encore en mesure de collaborer au raid aéroporté projeté et qu’il faut donc différer la publication de l’armistice, ce que confirme ensuite Badoglio, désireux de gagner du temps.
L’information est transmise à Eisenhower qui annule immédiatement l’opération des parachutistes (les avions avaient alors commencé à décoller). Il décide de forcer la main aux Italiens en rendant unilatéralement public l’accord signé. C’est ce qu’il fait le 8 septembre à 18 h 30 au micro de Radio Alger. À 18 h 45 le roi d’Italie et Badoglio en sont informés par une dépêche Reuters. À 19 h 42, l’agence radiophonique italienne (Ente Italiano Audizioni Radiofoniche – EIAR) interrompt ses programmes pour transmettre une proclamation tout juste enregistrée par Badoglio qui, au nom du gouvernement italien, confirme l’armistice.
Les forces armées italiennes (environ deux millions d’hommes déployés en Italie mais aussi dans les Balkans, en Provence et en Corse) sont totalement prises au dépourvu. Les officiers apprennent l’armistice sans pratiquement qu’aucune directive leur soit donnée sur la conduite à tenir. À part quelques unités qui choisissent de passer ouvertement dans le camp allié (en particulier en Corse) ou qui décident de poursuivre le combat aux côtés des Allemands (elles vont former le noyau des forces de la République sociale italienne), l’appareil militaire dans son ensemble se désintègre en quelques jours.
Les forces allemandes présentes sur le sol italien, préparées à l’événement depuis la chute de Mussolini, lancent l’opération Achse qui leur permet de prendre presque immédiatement le contrôle de l’ensemble du territoire non encore occupé par les Anglo-Américains. Les troupes italiennes sont désarmées, une grande partie est internée, le reste se disperse ou tente de rentrer chez elle. Seule la Sardaigne et une partie des Pouilles restent sous contrôle militaire italien.
La marine de guerre italienne, qui est dans ses ports depuis près d’un an, doit se mettre à la disposition des Alliés et c’est ainsi que le convoi parti de La Spezia est attaqué par des avions allemands. Vers 15 h 00 , le 9 septembre, un groupe de bombardiers allemands Dornier Do 217 s’attaque à la flotte sans lui infliger de dommages. Les Allemands perdent un avion à cause des tirs antiaériens, mais quarante minutes après, un raid, qui utilise un nouveau type de bombe radiocommandée Fx 1400 Fritz X, provoque la destruction du Roma, orgueil de la marine italienne.
La famille royale et Badoglio quittent Rome à l’aube du 9 septembre, traversent en toute hâte la péninsule et arrivent le lendemain à Ortona, sur la côte Adriatique, où la corvette Baionetta les emmène à Brindisi, derrière les lignes alliées, afin de se mettre à l’abri des Allemands et de leurs séides. Tout l’appareil d’État s’effondre.
Staline fut furieux d’être évincé des négociations sur l’armistice italien et rejeta l’argument anglo-américain de l’urgence face à la situation italienne. Il exigea un contrôle interallié tripartite des armistices à venir. Cette exigence aboutit à la conférence de Moscou qui réunit entre le 18 octobre et 11 novembre 1943 les trois ministres des Affaires étrangères (britannique, américain et soviétique), prélude d’une série de rencontres entre les alliés. Par la suite les alliés se mirent d’accord pour confier à des commissions la supervision des armistices mais où la décision finale reviendrait au commandant en chef allié sur place. En pratique, Staline reconnaissait la prépondérance anglo-américaine sur l’Italie, mais pourrait, selon toute probabilité, se réserver l’essentiel des armistices portant sur l’Europe orientale et les Balkans. Cette décision comporte en germe le partage de l’Europe et l’historien Georges-Henri Soutou considère cet épisode comme le point de départ de la guerre froide.
3 septembre 1964 : contrat entre Matra et Hawker Siddeley.
Conception du missile franco-britannique Martel (air-mer ou air-radar) à guidage TV. C’est l’un de ces missiles, tiré par un avion Jaguar, qui en 1987 détruit les radars sol-air de la base de Ouadi Doum tenue par les Libyens au Tchad.

En 1964, la France et le Royaume-Uni se mirent d’accord pour développer en commun un programme de missile. Il fut convenu que le Royaume-Uni développerait la version à guidage TV et que la France aurait en charge la version anti-radar.
Le cahier des charges spécifiait que la version TV avait pour but premier la lutte antinavire, ainsi que la destruction de cibles fortement protégées basées à terre. La version anti-radar était chargée de détruire les radars basés à terre ou sur les navires en se servant de leurs propres émissions.
Le premier tir autoguidé a lieu en . Les premières campagnes d’essais sont menées à-partir d’un English Electric Canberra du Centre d’essais en vol dans une zone désertique du Centre interarmées d’essais d’engins spéciaux à Colomb-Béchar en Algérie jusqu’en 1967. Le premier tir d’un missile à charge sur un radar tournant a lieu le . À partir de 1968, les essais du missile sont menés au nouveau centre d’essais des Landes.
À l’origine, il était escompté une commande de 500 à 1 000 missiles pour les forces françaises et de 1 000 missiles pour les forces britanniques et les industriels espéraient un total de 6 000 engins à l’exportation.
Le Martel entra en service en France et au Royaume-Uni en 1970. Le Royaume-Uni commanda 150 antiradar et 200 à guidage TV tandis que la France prit en compte 150 antiradar. La production de ces 500 exemplaires cessa en 1978. La version à guidage TV fut opérationnelle sur Blackburn Buccaneer et Hawker Siddeley Nimrod tandis que la version antiradar équipa les Buccaneer, les Jaguar, les Mirage III et les Atlantique, un prototype du Dassault Mirage G8 pouvant en emporter deux. Il n’y a pas eu d’exportation connue de la version TV mais il n’en est vraisemblablement pas de même pour la version anti-radar comme l’indiquent des rapports non confirmés parlant d’exportation vers l’Irak. En 1977, le Royaume-Uni étant hostile à une exportation du Martel antiradar en dehors des pays membres de l’OTAN, et a fortiori à l’Irak, qui était une des conditions posée par ce pays pour l’achat du Mirage F1. Matra dut donc produire une version dérivée, le ARMAT (antiradar Matra) largement basé sur le Martel pour remplacer le Martel AR à partir de 1984.
Le Martel est retiré en France en 1997, et depuis ce pays n’a plus de missile antiradar.
Le Royaume-Uni retira ses Martel en 1994 en même temps que les Buccaneer. Les Martel TV ont été remplacés au Royaume-Uni par les Sea Eagle dérivés de celui-ci. Plusieurs autres dérivés du “Martel” seront produits : les missiles de prélèvement R 637 et 638 pour les essais nucléaires dans le Pacifique et le missile antinavire Otomat développé en coopération avec OTO-Melara.