IN MEMORIAM – Suzanne SAVALE, résistante (décédé le 6 septembre 1952)

Suzanne Savale, née le 7 octobre 1904 à Darnétal en Seine-Maritime, morte le 6 septembre 1952 à Rouen.

Elle est élevée au sein d’une famille aisée. Elle épouse à 17 ans en 1921 Henri Savale, ancien combattant de la Première Guerre mondiale, comptable puis économe des hospices de Rouen.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Suzanne et Henri Savale entrent tous les 2 dans la Résistance. Ils adhèrent à un réseau de résistance en cours de formation en 04/1942, le réseau Cohors, appelé plus tard Cohors-Asturies. Ils recherchent des renseignements sur les occupants, et s’occupent des aviateurs alliés dont l’avion a été abattu, ainsi que des jeunes voulant rejoindre la Résistance. Ils aident également les agents anglais et français en mission.

À partir de 02/1943, Suzanne Savale fabrique des faux papiers pour les réfractaires au STO. Elle est assistée par Michel Corroy un membre de leur réseau qui est le secrétaire du commissariat de police. Elle remet le 24/05/1943 des faux papiers à un instituteur qui, arrêté et battu, livre son nom ainsi que celui de son responsable. Informée de l’arrestation et des risques, elle préfère cependant rester à son poste pour mettre au net ses affaires en cours, faire détruire des documents, et prévenir tous ceux qu’elle peut.

Elle est arrêtée le 29/05/1943, en même temps que le chef du groupe normand du réseau, Césaire Levillain. Michel Corroy est arrêté 2 jours plus tard ; avec cette triple arrestation, toute l’équipe dirigeante de la branche normande du réseau est anéantie. Elle est successivement interrogée et torturée à Biarritz, au fort du Hâ à Bordeaux, puis à Rouen, mais parvient à ne pas parler. Elle est condamnée à mort le 26/02/1944 en même temps que son assistant Michel Corroy et son responsable Césaire Levillain. Ceux-ci sont fusillés le 4/03 suivant ; le même jour, elle apprend que sa peine est commuée en déportation.

Classée « Nuit et brouillard », elle est emprisonnée à Fresnes puis acheminée au camp de Ravensbrück où elle parvient le 7/10/1944. Elle y découvre « l’enfer sur terre ». Transférée le 7/03/1945 au camp de Mauthausen, elle en est libérée le 27/04. Elle ne pèse plus que 35 kilos. Rapatriée peu après en France, à Rouen, elle veut reprendre une vie normale mais ne se remet pas des tortures qu’elle a subies. Malgré son épuisement, elle écrit entre fin avril et juin 1945 un cahier de témoignage, qui est un des rares documents écrits si tôt après la libération des camps.

Elle écrit également un mémoire où elle raconte son arrestation et sa déportation. Mentionnant en détail les différentes étapes des interrogatoires qu’elle a subis.

Elle meurt à Rouen le 6 septembre 1952, à l’hôpital de la ville, à cause des sévices qu’elle a subis en prison et dans les camps. Elle est inhumée à Darnétal, sa ville natale.

  • Chevalier de la Légion d’honneur.
  • Croix de guerre 39–45.
  • Médaille de la Résistance française.

 

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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