Fils de Pierre Abeille, sous-préfet engagé volontaire et mort en 1914, Valentin Abeille est né le 8 août 1907 à Alençon.
Ancien élève de l’école de cavalerie de Saumur et officier de réserve, il refuse, à la déclaration de guerre, son statut d’affecté spécial et s’engage au 29e Dragons. Il prend part aux campagnes de Belgique et de France et reçoit 3 citations.
Démobilisé le 25/07/1940, il retourne à Provins et, 2 mois plus tard, est nommé sous-préfet d’Autun. Relevé de ses fonctions le 8/01/1941 pour son attitude antiallemande et son appartenance à la franc-maçonnerie, il est nommé le 31/03/1941 conseiller de préfecture à Marseille.
Fin 1941, il entre en contact à Marseille avec le mouvement de résistance Combat dont il rencontre le chef, Henri Frenay, en 01/1942. A la même époque, il est révoqué de ses fonctions de conseiller ; il quitte Marseille et s’inscrit alors comme avocat au Barreau de Lons-le-Saunier. Mis en relation avec des membres locaux de Combat, il participe alors à l’édition de publications clandestines entre 05 et 07/1942.
En contact avec Marcel Pecq, chef régional de Combat, il est nommé chef départemental du mouvement pour le Jura. Sous le nom de « Colleone », il devient chef départemental pour le Jura de l’AS, fusion des éléments paramilitaires des 3 principaux mouvements de résistance de zone sud (Combat, Libération et Franc-Tireur). Il fait preuve alors d’une débordante activité.
En 01/1943, recherché par la Gestapo, alors que plusieurs membres de sa famille ont été arrêtés, il prend le maquis dans le Jura puis rejoint Londres par une opération aérienne depuis le terrain clandestin « Orion » près de Cosges dans le Jura dans la nuit du 19 au 20/05/1943.
En Angleterre, Valentin Abeille est affecté au BCRA. Désigné comme délégué militaire de la Région M (Normandie, Bretagne et Anjou), il subit un entraînement intensif et se fait déposer par une opération aérienne, avec d’autres délégués militaires, dans la nuit du 12 au 13/09/1943 près de Tours, sous le nom de « Fantassin ».
En quelques mois, aidé par son adjoint Maurice Guillaudot (Yodi), il réussit à regrouper, grâce à ses qualités exceptionnelles d’organisateur, les forces militaires des organisations de résistance des 14 départements de sa région. Devenu « Méridien », il met localement en place les différents plans d’exécution mis au point avec Londres et la Résistance (plans Bleu, Violet, Vert).
Sa tête est mise à prix. Pris dans une souricière, il est arrêté par la Gestapo à Paris, le 31/05/1944. Grièvement blessé par balle, il est transporté rue des Saussaies où, malgré son état, il est interrogé par la police allemande. Transféré à l’Hôpital de la Pitié, Valentin Abeille meurt le surlendemain, sans prononcer un seul mot, le 2 juin 1944.
Il est inhumé à Montréjeau (Haute-Garonne)
• Chevalier de la Légion d’Honneur
• Compagnon de la Libération
• Croix de Guerre 1939-45 (3 citations)
• Médaille de la Résistance
IN MEMORIAM – Valentin ABEILLE, compagnon de la Libération (décédé le 2 juin 1944 des suites de ses blessures)

M&O 287 de juin 2025
