Le roi du Maroc Mohammed VI a une vision et un projet concret pour l’Afrique dans le cadre d’une coopération sud-sud qui doit être le pilier du développement du continent, a affirmé le directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques à Paris, Charles Saint-Prot.
Invité à l’émission « Le Grand débat » sur le thème du Maroc et l’Afrique diffusée lundi sur la chaîne panafricaine Africa n°1, le chercheur français a insisté sur la dimension stratégique de la politique africaine du souverain, rappelant l’ancienneté et la solidité de la politique africaine du Maroc depuis Mohammed V qui fut le pionnier de l’unité africaine.
« À cet égard, le Maroc apporte son expertise, son savoir-faire et son dynamisme et se présente comme le chef de file de l’Afrique moderne », a expliqué l’universitaire français.
Il a en outre rappelé que le Maroc a réuni 50 États africains en marge de la COP 22 à Marrakech, mettant en exergue les nombreuses tournées du souverain en Afrique. Selon M. Saint-Prot, « une majorité d’États africains veut le retour du Maroc au sein de l’Union africaine ».
Le Maroc « peut compter sur des amis loyaux et influents et il est en train de rallier à sa cause d’autres pays qui comprennent que le Royaume est le seul à avoir une politique africaine ambitieuse et globale », a dit M. Saint-Prot.
Concernant la question du Sahara marocain et la position hostile de l’Algérie et des dirigeants sud-africains de l’ANC, l’universitaire français a affirmé que ce conflit « est un conflit artificiel, reliquat de la guerre froide », précisant qu’il a été monté de toutes pièces par le régime algérien et l’ancien bloc communiste.
« À Alger et à Pretoria les dirigeants, qui d’ailleurs ont ruiné leurs pays, vivent dans le passé et n’ont pas compris que nous ne sommes plus au temps de la guerre froide. De fait, en soutenant l’entité séparatiste, ils jouent contre l’Afrique et les intérêts des peuples », a-t-il fait observer.