IN MEMORIAM – Ceslav SIERADZKI, résistant (assassiné à l’âge de 16 ans par les nazis le 12 décembre 1941)

Ceslav Sieradzki (en polonais Czesław Sieradzki), né le 16 juillet 1925 à Barr (Bas-Rhin), assassiné par les nazis le 12 décembre 1941 (à 16 ans) au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck.

Ceslav Sieradzki est né à Barr (Bas-Rhin), de parents immigrés polonais qui s’y étaient installés en 1924. Après la mort de ses parents, Ceslav Sieradzki est accueilli à l’hospice des orphelins du quartier de Strasbourg-Neudorf en 1932. En 1939, il commence son apprentissage chez un boulanger de la rue du Faubourg de Saverne.

En 1940, il choisit de se consacrer à plein temps à des actes de résistance contre les Allemands qui ont annexé son pays d’origine, la Pologne et sa patrie d’adoption, l’Alsace, dans le cadre de l’organisation La Main Noire, fondée et dirigée par l’ancien élève de la maîtrise de la cathédrale, devenu apprenti-dessinateur, Marcel Weinum, âgé de 16 ans lui aussi.

À l’automne 1940, il réussit à prendre contact avec un agent du consulat britannique de Bâle, mais il est arrêté au retour et incarcéré jusqu’en avril 1941. En mai 1941, il retourne à Bâle avec Marcel Weinum pour remettre au consulat britannique plusieurs documents. Les 2 adolescents sont arrêtés avant d’atteindre leur but. Le 12 décembre 1941 au matin, Ceslav Sieradzki est transféré de la Centrale de Kehl au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck où ses camarades sont déjà prisonniers.

Après le démantèlement du réseau, le cas de Ceslav Sieradzki est traité par les nazis d’une manière très différente. À leurs yeux, il n’est qu’un « ex-ressortissant polonais », et donc un sous-homme. Rescapé du groupe de « La Main noire », Jean-Jacques Bastian témoigne :

« Je nous revois dans une baraque du camp de Schirmeck, en train de regarder derrière les grillages de la fenêtre le 12 décembre 1941. Une meute hurlante de Kapos avec des gourdins pourchasse un prisonnier en hurlant des ordres : lever, coucher, sauter, à genoux… La loque humaine ensanglantée, la tête rasée, est piétinée sur le gravier. Mais la frêle silhouette se relève, étend les bras et crie « Vive la France ».

Les Kapos entraînent leur victime et une demi-heure après les haut-parleurs du camp annoncent que « Ceslav Sieradzki a été abattu lors d’une tentative de fuite ».

Le communiqué officiel du Reichsführer SS chef de la police allemande annonça que Ceslav Sieradzki était fusillé « pour cause de résistance ». C’est la première fois qu’était employé ce terme de « résistance ».

Marcel Weinum sera condamné à mort le 31 mars 1942 à Strasbourg et exécuté le 14 avril à Stuttgart. Les autres membres de la Main Noire connaîtront l’humiliation de l’incorporation de force.

L’attitude héroïque de Ceslav Sieradzki au cours de sa mise à mort a fait de lui un héros de la Résistance. Il est le premier résistant de la jeunesse alsacienne tué par les nazis.

En 2002, Ceslav Sieradzki s’est vu attribuer la mention « Mort pour la France ». Il n’a pas de sépulture.

A nous le souvenir, à lui l’immortalité !

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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