Jules Gaucher, né le 13 septembre 1905 à Bourges (Cher) et mort pour la France le 13 mars 1954 à Diên Biên Phu, est un officier français qui a notamment servi à la Légion étrangère.
Il intègre la promotion « Maréchal Galliéni » à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr. Sorti diplômé de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1929, il est nommé sous-lieutenant. Il sert alors en Algérie au 23e régiment de tirailleurs algériens de 1929 à 1931.
Affecté à la Légion étrangère en 1931, il continue à servir en Afrique du nord au sein du 1er régiment étranger puis du 3e régiment étranger d’infanterie au cours de la pacification du Haut Atlas et du sud-marocain. En 1938, il est promu au grade de capitaine et affecté au 1er bataillon du 5e régiment étranger d’infanterie au Tonkin.
Seconde Guerre mondiale.
Il commande une compagnie lors des combats contre les Japonais en 1940 et contre les Siamois en 1941. Il est à la tête du 1er bataillon lorsque les Japonais déclenchent leur coup de force sur le Tonkin en mars 1945 et passe la frontière chinoise le 1er mai 45 avec le reste de son unité lors de la retraite de la colonne Alessandri. Il prend ensuite la tête du bataillon de marche composé des survivants du régiment et le ramènera au Tonkin en 1946, après avoir parcouru plus de 3 000 kilomètres à pied.
Promu chef de bataillon la même année, il rejoint le Dépôt commun des régiments étrangers (DCRE) à Sidi-Bel-Abbès puis la 13e Demi-brigade de Légion étrangère.
Indochine 1950-54.
En 1949 il est désigné pour l’Extrême-Orient afin de prendre le commandement du 3e bataillon de la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (III/13 DBLE). Le 9 avril 1950, il est rapatrié sanitaire.
En octobre 1951 il est promu au grade de lieutenant-colonel et repart quelques mois plus tard pour l’Extrême-Orient Indochine. De retour à la « 13 », il prend les fonctions de commandant en second du régiment, puis celles de chef de corps le 1er septembre 1953. Sous son commandement, ses unités s’illustrent au cours de la guerre d’Indochine, notamment dans le Delta et lors de la bataille de Hoa Binh (1951-1952).
Diên Biên Phu 1954.
Il est désigné pour prendre le commandement du Groupe Mobile 9 au cours de la bataille de Diên Biên Phu. Cette unité comprend 3 bataillons d’infanterie (1/13 DBLE, 3/13 DBLE et III/3 RTA) ainsi qu’une batterie d’artillerie (III/10 RAC). Elle s’installe sur le point d’appui BÉATRICE.
C’est là que le 13 mars 1954, il est blessé mortellement, aux environs de 19 h 45. Un obus pénètre par une ouverture d’aération dans son abri où il suit, avec d’autres officiers, le déroulement des combats sur BÉATRICE entre le III/13 DBLE et les régiments 141 et 209 de la division 312. Sa mort, comme celle du chef de bataillon Pégot (qui commande le III/13 DBLE sur BÉATRICE), tué dans des circonstances analogues, est l’une des raisons de la chute si rapide du premier centre de résistance de Diên Biên Phu dans la nuit du 13 au 14 mars 1954.