Félix Kir, né le 22 janvier 1876 à Alise-Sainte-Reine (Côte-d’Or) et mort le 25 avril 1968 à Dijon, connu surtout sous le titre de chanoine Kir, est un prêtre séculier, un chanoine et un homme politique français. Résistant, il fut, après-guerre, député-maire de Dijon durant 22 ans. Dans les années 1950, son nom a été donné à un cocktail, le kir.
Issu d’une famille originaire d’Alsace et installée à Alise-Sainte-Reine, il naît dans ce village en 1876. En 1891, il entre en quatrième au petit séminaire de Plombières-lès-Dijon et est ordonné prêtre en 1901. Il est successivement vicaire à Auxonne ; curé de Drée ; vicaire à l’église Notre-Dame de Dijon de 1904 à 1910 ; curé de Bèze de 1910 à 1924, ministère au cours duquel il est mobilisé pendant la guerre dans les services de santé. De 1924 à 1928, il est curé de Nolay. En 1928, l’évêque de Dijon le nomme directeur des œuvres et groupements d’hommes et des œuvres de presse. Il s’installe alors à Dijon. Il est nommé chanoine honoraire en 1931.
La Seconde Guerre mondiale permet au chanoine Kir d’exercer des responsabilités publiques. Le 16/06/1940, alors que le maire de Dijon, Robert Jardillier, a quitté la ville, le chanoine Kir est nommé membre de la délégation municipale de Dijon. Il fait évader 5 000 prisonniers de guerre français du camp de Langres. Cet acte lui vaut d’être détenu par les Allemands d’octobre à 12/1940, puis relâché ; mais il perd alors ses fonctions municipales. Il est à nouveau arrêté, deux jours, en 1943. Son attitude patriote lui attire l’hostilité des collaborateurs. Le 26/01/1944, il est victime à son domicile d’un attentat perpétré non pas par la Milice, mais par des Français à la solde de l’Occupant, appartenant « au Kommando Sandrin organisé par l’Abwehrstelle« . Blessé de plusieurs balles, hospitalisé, il se soustrait aux recherches de la Gestapo en quittant Dijon, où il revient le 11/09/1944, jour de la Libération de la ville.
En 05/1945, le chanoine Kir est élu maire de Dijon et le reste jusqu’à sa mort, étant réélu en 1947, 1953, 1959 et 1965. Il est conseiller général de Côte-d’Or et député à l’Assemblée nationale de 1945 à 1967, et inscrit au CNI. Il fut le doyen de l’Assemblée nationale de 1958 à 1967 et présida, en tant que doyen d’âge, la première séance de la Ve République.
À Dijon, sa réalisation la plus notable est le lac artificiel à l’ouest de la ville, créé pour agrémenter la ville et réguler les crues de l’Ouche. Inauguré le 20/06/64, il reçoit officiellement en 65 le nom de lac du chanoine Kir. Sous les mandats du chanoine Kir, de nouveaux quartiers de Dijon sont urbanisés, notamment celui de la Fontaine-d’Ouche.
Le chanoine Kir meurt à 92 ans le 25 avril 1968, des suites d’une chute dans des escaliers.
- Commandeur de la Légion d’honneur
- Croix de guerre 1914-1918
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la Résistance française
- Croix du combattant volontaire de la Résistance
- Croix du combattant volontaire
- Croix de commandeur de l’ordre du Mérite de la République fédérale d’Allemagne (1958)
- Ordre de l’Empire britannique à titre civil (Officier honoraire, 1954)