IN MEMORIAM – Lieutenant Alain FOURNIER, écrivain (mort au combat le 22 septembre 1914)

Lieutenant de réserve, mobilisé le , Fournier part de Cambo dans le Pays basque, où il était en vacances avec Simone, pour rejoindre à Mirande son régiment, le 288e régiment d’infanterie ; il est affecté à la 23e compagnie. Partis d’Auch en train jusqu’au camp de Suippes, ses hommes et lui rejoignent le front après une semaine de marche jusqu’aux environs d’Étain. Avec sa compagnie, il prend part à plusieurs combats meurtriers autour de Verdun.

Le , un détachement de deux compagnies, la 22e, commandée par le lieutenant Paul Marien et la 23e, commandée par le lieutenant Fournier, reçoit l’ordre d’effectuer une reconnaissance offensive sur les Hauts de Meuse, en direction de Dommartin-la-Montagne, à 25 kilomètres au sud-est de Verdun. Si l’on doit en croire les témoignages postérieurs, assez divergents, du sergent Zacharie Baqué et du soldat Laurent Angla, Fournier et ses hommes parviennent jusqu’à la Tranchée de Calonne où ils sont rejoints par le capitaine de Savinien Boubée de Gramont, qui prend la direction des opérations et décide d’attaquer l’ennemi. Entendant des coups de feu, ils veulent rejoindre la 22e compagnie de Marien qui s’est trouvée face à un poste de secours allemand et a ouvert le feu. Après avoir fait quelques prisonniers, ils sont pris à revers par une compagnie prussienne à la lisière du bois de Saint-Remy et décimés par la mitraille. Trois officiers — dont Fournier — et 18 de leurs hommes sont tués ou grièvement blessés, tandis que Marien et le reste du détachement parviennent à se replier. Sur le Journal de marche et d’opérations du 288e RI, 3 officiers, 1 sergent et 18 soldats des 22e et 23e compagnies sont portés « disparus » au « combat de Saint-Remy, du 21 au 30 septembre ».

S’il faut croire certaines sources, la patrouille dont Fournier faisait partie avait reçu l’ordre de « tirer sur des soldats allemands rencontrés inopinément et qui étaient des brancardiers », et avait obéi, ce que les Allemands auraient considéré comme un crime de guerre. Selon Gerd Krumeich, professeur à l’université de Düsseldorf, il est exact que la patrouille de Fournier attaqua une ambulance allemande, mais il est difficile d’établir les faits précis.

Un documentaire vidéo cite trois mémoires rédigés plus tard par deux Français et un Allemand, qui éclairent la situation : les troupes françaises avancent, voient des soldats allemands chargés d’armes, et tirent immédiatement sur eux. Ces Allemands étaient des brancardiers qui avaient pour mission de regrouper des blessés autour d’une ambulance, et de ramener dans le même temps les armes de ces mêmes blessés, d’où une méprise des soldats français, accentuée par le stress et la fatigue.

La fiche militaire de décès, publiée sur le site Mémoire des Hommes, mentionne que Fournier a été tué par l’ennemi le  à Vaux-lès-Palameix (Meuse), commune proche de la Tranchée de Calonne. Le bois de Saint-Remy se trouve entre la limite de cette commune et la Tranchée de Calonne (qui n’est pas une tranchée mais une route). Un monument lui est dédié, à l’intersection entre cette route et le chemin menant de Vaux-lès-Palameix à Saint-Remy-la-Calonne.

Fournier est mort sans avoir eu d’enfant.

Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Jean-Baptiste TOMACHEVSKY
Mon grand-oncle paternel s'est engagé dans la Légion étrangère, parti combattre pendant la guerre d'Algérie. Il est mort pour la France en 1962. C'est lui qui m'a donné l'amour de la Patrie et l'envie de la servir. Appelé sous les drapeaux en février 95, j'ai servi dans 6 régiments et dans 5 armes différentes (le Train, le Génie travaux, l'artillerie sol-air, les Troupes de marine et l'infanterie). J'ai participé à 4 opérations extérieures et à une MCD (ex-Yougoslavie, Kosovo, Côte d'Ivoire, Guyane). Terminant ma carrière au grade de caporal-chef de 1ère classe, j'ai basculé dans la fonction publique hospitalière en 2013 en devenant Responsable des ressources humaines au centre hospitalier de Dieuze. J'ai décidé ensuite de servir la Patrie différemment en devenant Vice-président du Souvenir Français (Comité de Lorquin-57) où je suis amené à participer à une cinquantaine de cérémonies mémorielles par an. Je participe également à des actions mémorielles auprès de notre jeunesse. Je suis également porte-drapeau au sein de l'Union nationale des combattants (UNC) de Lorquin (57) et membre du conseil départemental de l'ONaCVG de la Moselle, collège 2 et 3. J'ai également créé sur un réseau social professionnel un compte qui regroupe près de 16 000 personnes dédié au Devoir de mémoire. Je transmets et partage les destinées de ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour la France. J'ai rejoint THEATRUM BELLI en novembre 2024 pour animer la rubrique "Mémoires combattantes".
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