Ainsi, la zone de responsabilité confiée à la composante aérienne pour l’Afrique centrale et de l’Ouest (AFCO) atteint progressivement la taille de l’Europe et ceci à 6 000 km de la Métropole. Lorsqu’un Rafale décolle sur alerte de N’Djamena pour appuyer des troupes accrochées au Nord du Mali, il couvrira la distance d’un trajet Athènes-Londres.
L’ennemi que combattent les armées aujourd’hui en Afrique se trouve désormais éparpillé dans toute la région saharienne et subsaharienne. De ce point de vue, l’extension de l’opération à la totalité de la BSS est clairvoyante. Animés de motifs divers, financés par l’argent du djihad, les terroristes profitent là d’un environnement immense totalement perméable, sans réel contrôle étatique ni poste frontière. Il est d’ailleurs intéressant de noter que les djihadistes du Sahel sont remarquablement discrets. Ils communiquent avec précaution et se fondent facilement au sein de la population. La détection des katibas est le résultat d’un fastidieux travail de collaboration entre la force Barkhane, le commandement des opérations spéciales, les services et les pays concernés.
Nos soldats doivent donc faire face à un ennemi évasif et très mobile. Ceci a un impact immédiat sur le plan de campagne et la stratégie mise en œuvre. Il faut réarticuler en permanence, de manière flexible et sous faible préavis, le dispositif de forces déployées pour traquer l’ennemi là où il se trouve.
Compte tenu des coûts tous confondus de déploiement d’un Rafale, il devient extrêmement logique d’armer un drone qui sera déjà sur zone et aura au préalable reconnu et désigné une cible.
—————-
Indépendamment de la qualité des textes, étant donné que ce numéro est bilingue, nous déplorons dans la version française une invasion d’anglicismes dans le territoire de notre langue.