15 mars – 60 : bataille de Magetobriga (Alsace).
Les riches terres de l’Alsace actuelle attirent les Germains qui passent le Rhin en -72. Les tribus gauloises finissent par s’unir pour tenter de repousser les envahisseurs, mais sont vaincues et doivent se replier vers « l’intérieur ». César, nommé consul des Gaules en -59, est appelé à l’aide par les Éduens. Après avoir tenté de négocier avec Arioviste, le chef des germains, César prend conscience du danger que représentent ces peuplades non seulement pour les Gaules mais aussi pour Rome et décide de régler le problème : la bataille de Ochsenfeld (-58) boute les Germain sur la rive Est du Rhin.
15 mars – 44 : assassinat de Jules César (Rome).
Au pouvoir depuis cinq ans, César, en modernisant Rome, accroît son pouvoir et inquiète les sénateurs. Une soixantaine d’entre eux fomentent un complot et le tuent en réunion.
15 mars 1311 : bataille de Copais (Grèce).
À la suite d’un désaccord entre anciens alliés, la chevalerie franque du duché d’Athènes est sévèrement battue par la compagnie catalane, petite armée de mercenaires espagnols qui avait initialement vendu ses services à l’empire byzantin pour lutter contre les Turcs.
15 mars 1891 : première publication du Rôle social de l’officier .
Lorsque l’article paraît dans La Revue des deux mondes, le retentissement est grand. Écrit sans signature pour ne pas mettre à mal le devoir de réserve, le texte est concis et clair, le style incisif. En cette fin de siècle, la description faite des travers de l’armée est sévère mais juste et se veut constructive. Elle n’est pas une lubie subite puisque elle s’appuie sur une observation du corps de troupe pendant près de vingt ans. Vite découvert, Lyautey est autant félicité que critiqué mais n’est pas inquiété outre mesure par sa hiérarchie. Les principes développés par Lyautey étaient déjà en partie connus et vont finir progressivement par être appliqués.
15 mars 1892 : naissance de Charles Nungesser (Paris).
Personnage hors normes dont la vie est un roman. As de l’aviation française pendant la Première Guerre mondiale avec 43 victoires homologuées. Il disparaît avec François Coli le 8 mai 1927, au-dessus de l’Atlantique, lors d’une tentative de traversée Paris-New York sans escale à bord de L’Oiseau blanc. Durant la bataille de Verdun, il remporte 10 victoires en combat aérien.
Rentré en France en mai 1914, pour y effectuer son service militaire au 2e régiment de hussards, Charles Nungesser s’y trouve toujours quand éclate la guerre. Il y obtient la médaille militaire après un mois de combat. Après avoir passé les lignes ennemies, il parvient à capturer une automobile Mors et à en tuer ses quatre occupants, des officiers prussiens, puis à la ramener au quartier-général de sa division avec des plans trouvés sur les officiers tués. Son général, probablement Fernand de Langle de Cary, le surnomme « le hussard de la Mors » en référence à cet exploit et aux Hussards de la Mort, le promeut brigadier et l’autorise à passer dans l’aviation. Il est cité à l’ordre de l’armée : « Le 3 septembre [1914], son officier ayant été blessé au cours d’une reconnaissance, le mit d’abord à l’abri ; puis, avec l’aide de quelques fantassins, après avoir mis les officiers qui l’occupaient hors de combat, s’empara d’une auto et rapporta les papiers qu’elle contenait en traversant une région battue par les feux de l’ennemi. »
Après sa rapide formation de pilote militaire, à compter du 22 janvier 1915 à l’école d’aviation d’Avord, il est breveté le 2 mars 1915. Il intègre à Dunkerque l’escadrille VB 106, avec son mécanicien, Roger Pochon (ou Pauchon), qui le suivra tout au long du conflit. Dans cette unité, il pilote un bombardier Voisin III et accomplit 53 missions de bombardement mais il s’en sert aussi à l’occasion pour faire la chasse des avions qu’il croise : le 30 juillet 1915, il abat un Albatros allemand au cours d’un vol d’essai, ce qui lui vaut la Croix de guerre. Nommé adjudant, le voici muté dans l’escadrille de chasse N 65 (équipée de Nieuport « Bébé ») basée à Nancy. À plusieurs reprises, il termine des patrouilles de chasse par des acrobaties au-dessus du terrain, ce qui lui vaut huit jours d’arrêts. Sa punition est toutefois levée lorsqu’il abat un biplace Albatros le .
En février 1916, il est grièvement blessé en s’écrasant au décollage aux commandes d’un prototype d’avion de chasse de type Ponnier M.1. Le manche à balai lui traverse le palais et lui fracasse la mâchoire ; il se fracture les deux jambes. Le 28 mars, il sort de l’hôpital sur des béquilles, refuse sa réforme et retourne à son escadrille. Il doit alors se faire porter pour entrer dans son avion et pour s’en extraire.
Promu officier, il participe à la bataille de Verdun et y remporte dix victoires, jusqu’au , avant de survoler le front de la Somme. Le 27 avril 1916, il totalise cinq victoires aériennes et décroche le titre d’as de l’aviation. Il remporte neuf autres victoires homologuées au-dessus de la Somme avant la fin de l’année 1916, portant son score à 21, avec notamment un « triplé » le 26 septembre. Lors d’un vol, il tombe à court de munitions : il se place alors au milieu d’un groupe d’avions ennemis, qui ne peuvent lui tirer dessus sous peine de toucher l’un des leurs.
C’est vraisemblablement durant la bataille de Verdun qu’il fait peindre pour la première fois son insigne personnel sur son Nieuport 17 : une tête de mort aux tibias entrecroisés, surmontée par un cercueil entouré de deux chandeliers, le tout dessiné dans un cœur noir.
La précarité de son état de santé, depuis son accident de février 1916, s’ajoute aux diverses blessures en combat. Il doit repartir à l’hôpital et ne parvient à en sortir qu’après avoir négocié un accord avec ses médecins et l’état-major : il devra retourner à l’hôpital après chacun de ses vols pour y suivre son traitement. Il est affecté à l’instruction des pilotes, ainsi qu’à des missions spéciales de transport d’espions. Il est détaché à l’escadrille VB 116, une escadrille de bombardement qu’il rejoint avec son chasseur Nieuport à Dunkerque au mois de mai 1917. Cette escadrille a la particularité d’être stationnée à côté d’un hôpital. Il remporte neuf autres victoires avant la fin de l’année 1917.
Son état de santé s’améliorant, il peut rejoindre son escadrille, la N 65. Mais à peine est-il de retour qu’il est victime d’un grave accident de voiture, en octobre 1917, dans lequel périt son fidèle mécanicien Roger Pochon, qui était au volant. Nungesser retourne à l’hôpital. Jusqu’à la fin de la guerre, malgré ses lourds handicaps physiques, il continue d’accumuler les succès, mais se fait dépasser par René Fonck ainsi que par Georges Guynemer en nombre de victoires.
En janvier 1918, il est nommé capitaine par Georges Clemenceau.
Le , il abat plusieurs Drachens et remporte sa 43e victoire homologuée, qui est aussi la dernière. Il est démobilisé en 1919. Il situé à la troisième place parmi les as français et jouit d’une très grande popularité.
15 mars 1916 : à la poursuite de Pancho Villa (Mexique).
Le président américain Woodrow Wilson ordonne au général Pershing une expédition punitive contre Pancho Villa dont les hommes viennent d’attaquer la ville américaine de Colombus (09 mars 1916). Pershing franchit la frontière le 15 mars et cherche pendant près d’un an en territoire mexicain celui qu’on soupçonne d’être à la solde de Guillaume II pour semer des troubles sur la frontière américano mexicaine dans le but de faire diversion aux opérations européennes. A noter que le futur général Patton et le futur général puis président Eisenhower participaient en tant que lieutenant à cette incursion mexicaine.
15 mars 1935 : le service militaire français passe à 2 ans.
Le contingent français appelé sous les drapeaux est à l’époque fort de 230 000 hommes. Le gouvernement Reynaud constate qu’il ne serait que de 118 000 hommes en 1936, avec l’arrivée des classes creuses (dues à la Première Guerre mondiale).
5 mars 1939 : l’Allemagne envahit la Tchécoslovaquie.
Le , les troupes allemandes envahissent la Bohême et la Moravie. La jeune Tchécoslovaquie est alors fragmentée pour une période de six ans. D’un côté, le Protectorat de Bohême-Moravie, amputé des Sudètes, est quasi annexé au Troisième Reich ; de l’autre, la République slovaque est un pays indépendant, satellite de l’Allemagne nazie mais qui, jusqu’en , n’est pas occupé par la Wehrmacht. En outre, la Pologne et surtout la Hongrie s’emparent des territoires où vivaient des minorités polonaises, hongroises et ukrainiennes.
Le Royaume-Uni et la France commencent la mobilisation de leurs troupes même si aucune action concrète n’est entreprise alors. C’est l’invasion de la Pologne qui marque le début de la Seconde Guerre mondiale, celle de la Tchécoslovaquie n’en étant que le prélude.
15 mars 1941 : opération Savannah (région de Vannes).
L’opération Savannah fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, la première mission Action en territoire français organisée par la France libre, conjointement avec le Special Operations Executive, avec les moyens de la Royal Air Force (pour les parachutages) et ceux de l’Amirauté (pour la récupération de l’équipe par sous-marin).
Les responsables sont :
- Commandant « Passy », chef du 2e bureau (service de renseignements de la France libre),
- Major R. H. Barry, du Special Operations Executive.
L’équipe est formée de cinq soldats français de la première compagnie d’infanterie de l’air, des FFL :
- Capitaine Georges Bergé, commandant la compagnie, chef d’équipe.
- Sous-lieutenant Petit-Laurent,
- Sergent Forman,
- Sergent Joël Le Tac,
- Caporal Renault.
Dans la nuit du 15 au 16 mars, l’équipe des cinq soldats français embarque dans un bombardier Whitley, en emportant avec elle deux conteneurs d’armement léger et un « piège routie» spécialement conçu pour sa mission. À minuit, elle est parachutée près d’Elven, aux environs de Vannes, sous couvert d’un raid de bombardement léger sur l’aérodrome. À l’aube, les hommes enterrent leur équipement (parachutes et uniformes). Petit-Laurent est envoyé en reconnaissance. Les informations qu’il recueille ne concordent plus avec les renseignements parvenus à Londres : les militaires allemands logent maintenant pour la plupart sur la base même, ou quittent Vannes, le matin, en voiture individuelle. Bergé décide d’abandonner le coup de main, mais il veut mettre à profit leur présence en France : chacun ira dans la région de France qu’il connaît le mieux et y recueillera le plus grand nombre de renseignements. Tout le monde se retrouvera, dans quinze jours, sur la plage de Saint-Gilles-Croix-de-Vie (Vendée) où un sous-marin attendra pour ramener l’équipe en Angleterre. L’un reste à Vannes, Le Tac part à Saint-Pabu, au nord de Brest. Un autre manque déjà. Bergé et Forman vont à Paris, Nevers et Bordeaux.
- Avril. Au début du mois, Bergé, Forman et Le Tac sont au rendez-vous fixé, tandis que Petit-Laurent et Renault manquent. Tous trois passent plusieurs nuits de veille infructueuses dans les dunes, à quelques kilomètres au N/O de la ville. Dans la nuit du 4 au 5, le sous-marin Tigris est là, au large de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. La mer est mauvaise. Les marins mettent à l’eau deux canoës, qui se retournent immédiatement. Avec le troisième, Geoffrey Appleyard réussit à atteindre la plage, charge Bergé et Forman et regagne le Tigris. Joël Le Tac doit rester sur la plage. Les dix jours suivants, le Tigris finit sa patrouille. Mettant à profit ces vacances forcées, Bergé rédige un rapport complet sur sa mission. De son côté, Le Tac revient à deux reprises avec son frère Yves Le Tac près de l’aérodrome de Meucon dans l’espoir de mener à bien l’opération. Mais il finit par renoncer.
Bilan de la mission :
- Les objectifs directs de la mission ont été abandonnés par nécessité.
- Mais le rapport de Bergé fournit de nombreux renseignements que le SOE cherchait en vain depuis des mois, et qui lui permettront de lancer les opérations sur le continent avec davantage de confiance.
- Preuves de la popularité du général de Gaulle auprès des Français. Elles conduisent le SOE, tout en maintenant la section F indépendante, à créer une section RF qui travaille de manière coordonnée avec la France libre.
- Validation de méthodes : envoi d’agents subversifs parachutés discrètement en France occupée ; leur déplacement assez facile ; leur accueil par une proportion raisonnable de Français ; leur récupération ; etc.
- Renseignements factuels sur la vie courante en France sous l’occupation : suspension du service de taxis ; facilité des voyages en train ; règles de couvre-feu ; règlements sur les vélos ; prix des cigarettes ; papiers d’identité ; cartes de rationnement ; etc.
- Le SOE a une confiance accrue envers le Service de renseignements (SR) français.
Les renseignements ramenés par les 3 hommes s’avéreront d’une importance stratégique pour d’autres opérations. Savannah a aussi permis de valider le concept de telles incursions en territoire occupé, tout en renforçant la crédibilité de Forces Françaises Libres encore embryonnaires. Une promotion de l’École militaire interarmes porte le nom de général Bergé (1998-2000).
15 mars 1944 : le capitaine Anjot succède à Tom Morel (Naves).
Tom Morel est enterré par ses hommes le 14 mars sur le plateau des Glières. Le 15, les responsables départementaux de la Résistance réunis à Annecy après une longue confrontation de leurs points de vue divergents, estiment à l’unanimité qu’il ne saurait être question d’évacuer Glières sans combattre et en abandonnant les armes qui venaient enfin d’être parachutées. Or, vu l’enneigement et le blocus par les Allemands et les forces de Vichy, il n’est pas possible de décrocher en les emportant. Il faut donc tenir jusqu’à ce que les conditions soient favorables quitte à faire face à une aggravation de la situation militaire du Plateau. Le capitaine Anjot, sur sa demande, est désigné pour prendre le commandement du « Bataillon des Glières ». Il atteint le plateau dans la nuit du 17 mars. Son commandement est bref ainsi que la durée de vie du maquis : le 26 mars, les défenses du plateau sont percées, l’évacuation est ordonnée par Anjot qui tombe sous les balles allemandes en forçant un barrage routier le 27.
Voir à ce sujet et sur la résistance du plateau des Glières en général le site glieres-resistance.org ou cheminsdememoire.gouv.fr
15 mars 1978 : opération Litani (Liban).
Le 11 mars une attaque-commando en Israël fait de nombreux morts et blessés parmi la population israélienne. L’OLP revendique l’attentat. Tsahal riposte et envahit le Liban dans la nuit du 14 au 15 mars occupant la partie sud du pays à l’exception de la ville de Tyr et de ses environs. Le jour même, le gouvernement libanais proteste devant le Conseil de sécurité contre l’invasion israélienne. Le 19 mars, le Conseil de sécurité adopte les résolutions, 425 et 426, dans lesquelles il demande à Israël de cesser immédiatement son action militaire et de retirer ses forces de tout le territoire libanais. Le Conseil décide également la constitution immédiate de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Les premières troupes de la FINUL arrivent dans la région le 23 mars 1978.