La rubrique CHRONICORUM BELLI réalisée en grande partie avec le contenu de l’encyclopédie libre en ligne WIKIPEDIA (licence CC BY-SA 4.0) avec des éléments de recherche sur le NET ajoutés par TB. Si vous souhaitez ajouter des éléments (documents PDF, références à des livres, des vidéos, des documents audio, etc.) vous pouvez les envoyer à l’adresse suivante : contact[@]theatrum-belli.com. Bonne lecture.
17 octobre 1244 : bataille de La Forbie (nord-est de Gaza).
La bataille de La Forbie, également connue sous le nom de bataille de Hiribyah, s’est déroulée pendant les croisades, les et , près du village de La Forbie au nord-est de Gaza.
La bataille a opposé deux armées :
- les armées croisées venant du royaume de Jérusalem, des ordres de chevalerie croisés (les Templiers, les Teutoniques et les Hospitaliers) et de troupes venues du territoire de Homs et de la Transjordanie tombés sous la domination des Ayyoubides dirigées par Gautier IV de Brienne ;
- l’armée égyptienne du sultan As-Salîh Ayyûb, renforcée par des mercenaires khorezmiens dirigés par le Mamelouk Baybars. La bataille voit la victoire de Baybars.
***
La capture de Jérusalem par les Khorezmiens en déclenche les hostilités entre les chrétiens et les États musulmans. Ibrahim al-Mansour (en), l’émir de Homs, et An-Nasir Dâ’ûd, régnants sur la Transjordanie, se sont alliés aux Templiers, aux Hospitaliers, aux Teutoniques, et aux forces restantes du royaume de Jérusalem pour affronter le sultanat ayyoubide d’Égypte.
Les deux armées se sont rencontrées près de La Forbie, un petit village au nord-est de Gaza. Du côté allié, Al-Mansur commandait une cavalerie d’environ 2 000 hommes et un détachement des troupes de Damas. En dépit de la présence de Philippe de Montfort, le commandement en chef des forces chrétiennes fut donné à Gautier IV de Brienne, comte de Jaffa et d’Ascalon : environ 1 000 cavaliers et 6 000 fantassins. Les forces alliées transjordaniennes étaient constituées d’environ 2 000 cavaliers bédouins sous les ordres de Sunqur az-Zahiri. L’armée égyptienne, en nombre inférieur, était commandée par le jeune émir Baybars, futur sultan d’Égypte.
Al-Mansur conseilla à Gautier IV de renforcer le camp et de rester sur la défensive, en attendant que les Khorezmiens, indisciplinés, se dispersent et laissent les Égyptiens avec un handicap considérable. Cependant, Gautier IV, à qui le commandement avait été donné, était peu disposé à attendre les Égyptiens. La disposition des forces alliées sur le champ de bataille était la suivante : les chrétiens sur le flanc droit, près de la côte, l’émir de Homs et les Damascènes au centre, les bédouins d’Al-Mansur sur le flanc gauche.
La bataille débuta le matin du , avec les chevaliers chrétiens chargeant à plusieurs reprises les Égyptiens. Malgré ces tentatives pour briser leurs rangs, les Égyptiens tinrent leur position. Au matin du 18 octobre, Baybars envoya ses Khorezmiens contre les Damascènes. Le centre des troupes alliées fut brisé et les Khorezmiens s’attaquèrent au flanc gauche, formé par les cavaliers bédouins. Seul 280 cavaliers et Al-Mansur survécurent au massacre. Menacés par les Égyptiens au centre et par les Khorezmiens sur leur flanc, les chrétiens ont chargé en vain. Plus de 5 000 d’entre eux périrent, et 800 furent faits prisonniers, dont Gautier de Brienne, et Guillaume de Chateauneuf, grand maître des Hospitaliers. Des troupes de chevaliers des ordres, seulement 33 Templiers, 27 Hospitaliers, et 3 Teutoniques survécurent. Philippe de Montfort et le patriarche de Jérusalem Robert de Nantes réussirent, quant à eux, à fuir à Ascalon, tandis qu’Armand de Périgord, l’évêque de Lydda et Ramla, ainsi que Jean et Guillaume, les fils de Bohémond d’Antioche, étaient tués.
Le royaume de Jérusalem a souffert des conséquences de la défaite de la bataille de La Forbie. Depuis la bataille de Hattin, aucune armée aussi nombreuse n’avait été envoyée en guerre. Malgré cette victoire, le succès des Ayyoubides ne dura pas. Les Khwarezmiens demandèrent, comme récompense, les terres qu’ils avaient reconquises aux dépens des chrétiens, mais le sultan refusa, leur interdit l’entrée de Damas et les installa sur la côte afin de les disperser. Mais ils se révoltèrent, et l’émir de Homs, Ibrahim al-Mansour, commandant une force de mercenaires bédouins et turcomans, les défit près du lac de Homs au printemps 1246. La bataille de La Forbie marque enfin l’effondrement de la puissance chrétienne au Proche-Orient, essuyant défaite sur défaite.
17 octobre 1346 : bataille de Neville’s Cross (Angleterre).
La bataille de Neville’s Cross a eu lieu à Neville’s Cross près de Durham en Angleterre entre les Écossais et les Anglais le .
***
À la mi-1346, il était évident que les Anglais d’Édouard III avaient l’intention de rompre la trêve de Malestroit et de reprendre (ce qui serait connu plus tard comme) la guerre de Cent Ans avec la France. Du fait de l’Auld Alliance — ou « Vieille Alliance » — franco-écossaise, le roi de France Philippe VI craignant une invasion anglaise du Nord de la France (région qui n’était pas encore défendue), il envoya de nombreux appels à David II. Bien que les demandes de Philippe VI soient devenues particulièrement désespérées en juin 1346 (tandis que les Anglais amassaient des troupes dans le Sud de l’Angleterre), le gros des manœuvres écossaises contre l’Angleterre ne débuta pas immédiatement — en fait, les Écossais n’envahirent le Nord de l’Angleterre qu’en octobre 1346.
Le 7 octobre, les Écossais entrèrent en Angleterre avec environ 12 000 hommes, espérant trouver le Nord de l’Angleterre peu défendu du fait que le gros des effectifs se trouvait avec Édouard III en France. Philippe VI prétendit même que la région était vide de toute défense. Hélas la stratégie et la tactique de David II ne permirent pas de profiter de l’effet de surprise. Il ne semble pas que les Écossais aient vu l’intérêt d’une action rapide. Après avoir pris Liddell (et contournant Carlisle et avoir été payés pour leur protection), les Écossais se déplacèrent vers leur but, Durham et le Yorkshire, après plus d’une semaine de marche. En route, ils mirent à sac le prieuré de Hexham et brûlèrent le territoire le long de leur progression. Ils arrivèrent à Durham le 16 octobre et campèrent à Beaurepaire, où les Écossais se virent offrir 1 000 £ pour leur protection qui devaient être versées le 18 octobre.
Néanmoins, à l’insu des Écossais, les Anglais avaient préparé des troupes en cas d’invasion. Une fois que les Écossais furent entrés en Angleterre, une armée fut rapidement rassemblée à Richmond sous les ordres de William Zouche, archevêque de York. Ce n’était toutefois pas une grande armée, et les hommes disponibles étaient répartis en deux groupes :
- le premier, formé de 3 000 à 4 000 hommes du Cumberland, Northumberland et Lancashire ;
- le second, de 3 000 hommes du Yorkshire, était en route.
Du fait des exigences du siège de Calais, aucun autre soldat ne pouvait être mobilisé pour la défense du Nord de l’Angleterre. Le pire est que tandis que les Écossais saccageaient Hexham, l’archevêque décida de ne pas attendre les troupes du Yorkshire, et de faire mouvement vers le château Barnard.
Les Écossais ne découvrirent la présence des Anglais que le matin du 17 octobre. Les troupes sous le commandement de William Douglas butèrent sur eux dans la brume matinale lors d’une incursion vers le sud de Durham. Les deux divisions d’arrière-garde de l’armée anglaise repoussèrent les Écossais avec de lourdes pertes écossaises.
Sur le rapport de Douglas, David II mena l’armée écossaise sur la hauteur de Neville’s Cross (emplacement d’une vieille croix de pierre anglo-saxonne), d’où il prépara son armée pour la bataille. Les Écossais comme les Anglais s’organisèrent en trois bataillons. Bien que la position des Écossais fut stratégiquement peu favorable (plusieurs obstacles les séparant des Anglais), ils se rappelaient parfaitement de leurs défaites aux batailles de Dupplin Moor et d’Halidon Hill et donc prirent une position défensive, attendant l’attaque anglaise. Cependant, les Anglais prirent aussi une position défensive sachant qu’ils occupaient une meilleure position et que le temps qui passait était en leur faveur. L’impasse dura jusqu’à l’après-midi quand les Anglais envoyèrent leurs archers en avant pour harceler les lignes écossaises. Les archers réussirent dans leur tentative pour forcer les Écossais à attaquer. Mais leur hésitation initiale pour aller à l’attaque apparut après coup comme une décision judicieuse. Leur mauvaise position stratégique se révéla quand ils commencèrent à progresser et que leurs rangs se disloquaient tandis qu’ils avançaient — permettant aux Anglais de profiter de leur position. Quand l’issue du combat sembla clairement en faveur des Anglais, Robert Stewart et le comte de March s’enfuirent, laissant le bataillon de David II seul face à l’ennemi. Tard dans l’après-midi, le bataillon du roi entreprit une retraite. Mais ce fut un échec et David fut capturé (avec difficulté) avec le comte de Fife, le comte de Sutherland et le comte de Menteith. Tandis que le reste de l’armée écossaise était poursuivi sur une trentaine de kilomètres et que John Randolph, 3e comte de Moray, était tué avec Maurice de Moray, comte de Strathearn.
Contrairement à la légende populaire, Édouard III ordonna l’emprisonnement des prisonniers de haut rang y compris David II, la demande de rançon étant interdite sans l’accord exprès du Conseil. Cet ordre impopulaire fut d’une manière ou d’une autre ignoré, et David II fut conduit à la tour de Londres en janvier 1347, où il resta plus de 10 ans avant d’être libéré contre une rançon de 100 000 marks. Le soldat qui avait réussi à capturer David II reçut le titre de banneret et 500 £ par an.
17-20 octobre 1448 : seconde bataille du Kosovo.
La seconde bataille de Kosovo se déroula du 17 au . Elle opposa une coalition des forces hongroises menée par Jean Hunyadi et des armées valaques de Vladislav II de Valachie, aux troupes du sultan ottoman Mourad II et de ses vassaux chrétiens. Les Ottomans sortirent victorieux de l’affrontement.
***
Estimant qu’il aurait besoin de 40 000 hommes pour vaincre les troupes ottomanes, Jean Hunyadi espérait unir ses forces à celles de l’Albanie, possiblement commandées par le général Skanderbeg. Les forces ottomanes à Sofia furent informées de l’arrivée des Hongrois et se préparèrent à les intercepter.
Hunyadi croyait que les troupes ottomanes étaient encore à Édirne lorsqu’il rencontra l’armée ennemie, qui l’attendait à Kosovo Polje. Les deux armées construisirent des camps retranchés et se livrèrent bataille pendant trois jours. Après des attaques infructueuses menées par les Hongrois, une attaque des sipahis turcs permirent aux forces ottomanes de l’emporter et forcèrent la retraite des croisés.
Cette défaite mit fin aux tentatives des puissances européennes de sauver Constantinople d’une invasion ottomane. Cinq ans plus tard, la capitale de l’empire byzantin tombait aux mains du fils de Mourad II, Mehmed II.
17 octobre 1676 : traité de Jouravno entre le royaume polono-lituanien et l’Empire ottoman.
Le traité de Jouravno ou de Żurawno est signé le dans la ville de Jouravno (ou İzvança, comme on l’appelle pendant l’occupation ottomane de la Podolie), à la suite de la bataille de Żurawno.
Le traité, signé par le royaume polono-lituanien et l’Empire ottoman, met fin à la deuxième phase de la guerre polono-ottomane (1672-1676). Il revoit le traité de Buchach de 1672, et est plus favorable au royaume, qui n’a plus à rendre hommage, et permet de regagner environ un tiers des territoires ukrainiens perdus avec le traité de Buchach. Il précise également de laisser aux Tatars baltiques le choix de servir soit l’Empire ottoman soit le royaume polono-lituanien.
Afin de ratifier le traité, la république des Deux Nations envoie à Istanbul Jan Gninski, le voïvode de Chełmno (en). Il y reste de 1677 à 1678, mais en attendant, la Diète de Pologne refuse de ratifier le document. Peu après, la grande guerre turque éclate. Après le traité de Karlowitz, la Podolie revient à la Pologne.
17 octobre 1777 : capitulation de John Burgoyne lors de la 2e bataille de Saratoga (guerre d’indépendance des États-Unis).
Les batailles de Saratoga ( et ) marquent le point culminant de la campagne de Saratoga, donnant une victoire décisive aux Américains sur les Britanniques dans la guerre d’indépendance des États-Unis. Le général britannique John Burgoyne conduit une importante armée d’invasion en amont de la vallée du lac Champlain depuis le Canada, espérant retrouver une force semblable venant de New York et marchant vers le nord ; cette force venant du sud n’arrivera jamais et Burgoyne se trouve encerclé par des forces américaines dans le nord de l’État de New York. Burgoyne livre deux batailles pour se sortir de cette situation. Elles ont lieu à 18 jours d’intervalle sur le même terrain, à une quinzaine de kilomètres au sud de Saratoga dans l’État de New York. L’issue de la première est incertaine, la seconde est perdue par les Britanniques. Piégé par des forces américaines supérieures, sans espoir de secours en vue, Burgoyne capitule avec la totalité de son armée le .
La campagne de Burgoyne visant à séparer la Nouvelle-Angleterre des colonies du sud avait bien débuté, mais fut ralentie à cause de problèmes logistiques. Il obtient une petite victoire tactique sur le général Horatio Gates et l’Armée continentale le lors de la bataille de Freeman’s Farm au prix de lourdes pertes. Ses gains sont effacés lorsqu’il attaque de nouveau les Américains le dans la bataille de Bemis Heights et les Américains capturent une partie des défenses britanniques. Burgoyne est alors contraint de battre en retraite et son armée est encerclée par la force américaine plus nombreuse à Saratoga, l’obligeant à se rendre le . Les nouvelles de la reddition de Burgoyne ont contribué à faire entrer formellement la France en guerre en tant qu’alliée des Américains, même si elle avait précédemment fourni du matériel, des munitions et des armes, notamment le canon de Vallière, qui joua un rôle important à Saratoga. Cette bataille a également amené l’Espagne à rejoindre la France dans la guerre contre la Grande-Bretagne.
La première bataille, le , commence lorsque Burgoyne déplace certaines de ses troupes dans une tentative visant à flanquer les positions américaines établies sur Bemis Heights. Benedict Arnold, anticipant la manœuvre, place d’importantes forces sur sa route. Bien que Burgoyne ait réussi à prendre le contrôle de Freeman’s Farm, cela se fit au prix de pertes importantes. Des escarmouches se poursuivent dans les jours suivant la bataille, pendant que Burgoyne attend dans l’espoir que des renforts arrivent de New York. Des forces de milice continuent d’arriver, grossissant les rangs de l’armée américaine. Des différends à l’intérieur du camp américain conduisent Gates à priver Arnold de son commandement.
Le général britannique Henry Clinton, venant de New York, tente de détourner l’attention des Américains en capturant deux forts dans les Hudson Highlands le , mais ses efforts sont trop tardifs pour être d’une aide quelconque à Burgoyne. Burgoyne lance de nouveau un assaut sur Bemis Heights le après qu’il est devenu clair qu’il ne recevra aucun soutien à temps. Après d’intenses combats, marqués par le courage d’Arnold ralliant les troupes américaines, les forces de Burgoyne sont renvoyées aux positions qu’elles occupaient avant la bataille du et les Américains capturent une partie des défenses britanniques
17 octobre 1781 : fin de la bataille de Yorktown (guerre d’indépendance des États-Unis).
La bataille de Yorktown se déroule lors de la guerre d’indépendance des États-Unis du 28 septembre au . Elle oppose les insurgés américains et leurs alliés français commandés par le comte de Rochambeau aux Britanniques commandés par Lord Cornwallis. Après 21 jours de combat, ce dernier se rend, avec le quart des forces britanniques engagées dans la guerre ; la bataille signe la défaite certaine de la Grande-Bretagne.
***
Lorsque les généraux Rochambeau et Washington se rencontrent à Wethersfield dans le Connecticut le pour décider de la stratégie à adopter face aux Britanniques, ils ont l’intention de marcher sur New York, occupée par 10 000 hommes sous les ordres de Sir Henry Clinton, le plus haut gradé des commandants britanniques.
Pendant ce temps, l’information parvient au général La Fayette que Lord Cornwallis a pris position à Yorktown en Virginie près de la rivière York. Avant de se rabattre sur la bourgade virginienne, Cornwallis campait avec ses 7 500 hommes dans les colonies du Sud. Il en occupait une bonne partie, mais fut obligé d’abandonner ses positions pour se ravitailler et permettre à ses soldats de reprendre des forces à Yorktown. Ceux-ci étaient très exposés à la malaria, qui joua un rôle important dans l’affaiblissement ultérieur de ses forces. De plus, ses effectifs avaient aussi fondu en raison de la campagne que Nathanael Greene avait menée sans relâche contre ses troupes depuis deux ans. Clinton souhaite aussi ce mouvement sur Yorktown afin que les troupes puissent faire corps avec la Royal Navy.
Rochambeau prend la décision de marcher sur Yorktown, contrairement à la décision précédente — prise en commun avec Washington — et sans le dire à ce dernier. Washington, ayant appris la position des Britanniques en juillet, accepte avec beaucoup de récriminations cette décision de mener les troupes françaises et américaines en Virginie, espérant que Cornwallis maintienne ses forces à Yorktown.
Concernant les opérations navales, l’espoir est à l’évidence aussi français, Washington a la confirmation, le 14 août, que l’amiral de Grasse, qui était jusqu’alors aux Antilles, mouillait désormais dans la baie de Chesapeake avec une puissante flotte de 28 navires.
La bataille se déroule donc à Yorktown, colonie de Virginie assiégée depuis plusieurs semaines. D’un côté, on trouve 7 500 Britanniques commandés par Lord Charles Cornwallis, et de l’autre 8 845 insurgés américains, les volontaires de La Fayette, menés par le colonel Armand, marquis de la Rouërie, et George Washington, ainsi que les 6 000 hommes du corps expéditionnaire français de Rochambeau (10 800 Français au total).
La flotte française assure le blocus du port de Yorktown empêchant tout ravitaillement des Britanniques par la mer (bataille de la baie de Chesapeake), tandis que les troupes terrestres franco-américaines encerclent la ville.
Après avoir pris les redoutes et bastions qui devaient la défendre, l’armée franco-américaine assiège la ville. L’artillerie française montre son efficacité. C’est la première utilisation du nouveau type d’artillerie conçu par Gribeauval.
Lord Cornwallis se rend. Prétendant être malade, il envoie un de ses subordonnés remettre son épée aux vainqueurs. À Londres, la défaite provoqua le renvoi du cabinet de Lord North, qui fut remplacé par des whigs favorables à la paix.
Plusieurs Canadiens français ont pris part à la bataille de Yorktown. Ainsi, par exemple, le major Clément Gosselin, Germain Dionne et plusieurs autres combattent avec La Fayette et Washington. La défaite britannique amène 40 000 loyalistes britanniques à se réfugier au Québec et en Nouvelle-Écosse, sur une population de 90 000 francophones. Ce sera la création du Canada anglais.
Louis-Philippe de Vaudreuil, petit-fils d’un gouverneur de Nouvelle-France probablement né en Nouvelle-France, est amiral dans la marine française à la bataille de la baie de Chesapeake devant Yorktown. Né à Québec, Jacques Bedout, lieutenant de frégate français (plus tard contre-amiral), est quant à lui sur la frégate la Railleuse.
17 octobre 1793 : bataille de Cholet entre Vendéens et républicains et massacre de Beaupréau.
Le , l’armée vendéenne est battue par l’armée républicaine à la bataille de La Tremblaye et bat en retraite sur Beaupréau. Cholet, la plus importante ville contrôlée jusque là par les Vendéens, passe alors aux mains des républicains.
Après la bataille de La Tremblaye, l’avant-garde républicaine commandée par Beaupuy entre dans Cholet par le sud, traverse la ville sans s’arrêter et prend position sur les hauteurs au nord. Kléber s’emploie ensuite à déployer le reste des troupes en positionnant les divisions de Beaupuy et d’Haxo sur le flanc gauche au château de La Treille, et celles de Vimeux sur le flanc droit au château du Bois-Grolleau. Quant à Marceau, qui vient d’être promu général de brigade à la suite de la bataille de La Tremblaye, il occupe le centre avec le général Scherb, devant la lande de la Papinière, là où le terrain est le plus dégagé. Kléber rend ensuite compte de la situation à Jean Léchelle, général en chef de l’armée de l’Ouest qui se contente d’approuver. Les compétences militaires de Léchelle étant notoirement nulles, la plupart des représentants en mission se sont entendus pour confier officieusement le commandement à Kléber.
Dans la soirée arrivèrent Pierre Bourbotte, René-Pierre Choudieu, Joseph-Pierre-Marie Fayau et Antoine Dubois de Bellegarde, ce qui, en plus d’Antoine Merlin de Thionville, Jean-Baptiste Carrier et Louis Turreau déjà présents, porte à sept le nombre de représentants en mission à Cholet. Les forces républicaines attendent encore en renfort les 10 000 hommes du général Chalbos avant de pousser plus en avant vers le nord et Beaupréau. Ceux-ci finissent par apparaître pendant la nuit.
***
Au matin du , les généraux républicains se réunissent en conseil de guerre. Kléber propose de diviser l’armée en trois colonnes et de marcher sur Saint-Florent-le-Vieil, Gesté et Beaupréau afin d’envelopper l’armée vendéenne pour la couper de la Loire et de la route de Nantes. Le plan est approuvé par les généraux mayençais, par Marceau et par Merlin de Thionville ; en revanche plusieurs autres représentants et officiers, en particulier Chalbos, s’y opposent. Ce dernier trouve que ses troupes sont trop fatiguées et les autres officiers rechignent à diviser l’armée. Le plan de Kléber est rejeté et le conseil opte finalement pour une marche en masse sur Beaupréau.
À Beaupréau, l’état-major vendéen est tout aussi divisé lors du conseil de guerre tenu le à midi. Bonchamps propose de faire passer la Loire aux Bretons de sa division afin de soulever la Bretagne pour obtenir des renforts. Talmont, d’Autichamp et Donnissan veulent faire traverser toute l’armée. En revanche le généralissime d’Elbée, La Rochejaquelein et Stofflet refusent de quitter la Vendée. Quant à Royrand, il souhaite tenter une percée vers l’ouest pour effectuer une jonction avec l’armée de de Charette.
Finalement l’attaque de Cholet est décidée et l’armée se met en marche. Talmont obtient toutefois de partir pour Saint-Florent-le-Vieil avec 4 000 hommes de l’armée de Bonchamps afin de prendre Varades.
Lors de la marche sur Cholet, l’officier vendéen Boutiller de Saint-André rapporte : « Je ne voyais dans ces hommes jadis si braves, si confiants, que de l’abattement et du désespoir, ils marchaient avec calme et résignation, comme des chrétiens au martyre mais non plus comme des héros à la victoire. Je me dis : c’en est fait ! La dernière heure de la Vendée est sonnée ! ».
Les forces vendéennes sont d’environ 40 000 selon les différentes estimations. Ce nombre est donné aussi bien par l’officier royaliste Bertrand Poirier de Beauvais que par le général républicain Kléber dans leur mémoires. Berthre de Bourniseaux donne 38 000 fantassins, 7 500 cavaliers et 18 canons. Pour l’historien Émile Gabory, l’armée vendéenne compte 40 000 soldats, dont 15 000 de médiocre qualité.
L’armée républicaine compte quant à elle 26 000 à 27 000 hommes, dont 10 500 de l’Armée de Mayence, 1 200 des 1ers bataillons du 79e et du 119e régiment d’infanterie de ligne, 3 500 de la colonne de Luçon et 11 000 à 12 000 de la division Chalbos.
Le , en tout début d’après-midi, l’armée vendéenne lance l’attaque sur les lignes républicaines au nord de Cholet. Rapidement La Rochejaquelein parvient à repousser les avant-postes de Beaupuy et Haxo sur la lande de la Papinière. Les Vendéens mettent ensuite le feu aux genêts, l’immense fumée qui s’en dégage empêche l’artillerie républicaine d’ajuster ses tirs.
Les Vendéens avancent en masse, comme des troupes régulières, sur trois lignes et en formation serrée, contrairement à leur tactique habituelle. La Rochejaquelein et Royrand commandent le flanc droit, d’Elbée et Bonchamps le centre, Stofflet et Marigny le flanc gauche. Les lignes de Marceau, bombardées par les douze canons vendéens et en nette infériorité numérique, menacent de céder. Kléber envoie alors Chalbos pour le soutenir. Cependant, à peine arrivés sur le champ de bataille, les 4 000 hommes de la brigade du général François Muller, à la vue de la masse des combattants vendéens qui avancent inébranlables, prennent la fuite sans combattre et rentrent dans Cholet, jetant une grande confusion sur leur passage. Jean-Baptiste Carrier lui-même prend la fuite.
Pendant ce temps au Bois-Grolleau, Vimeux et Scherb parviennent à tenir face à Stofflet et Marigny. En revanche à la Treille, les troupes d’Haxo et de Beaupuy cèdent face à La Rochejaquelein et Royrand et reculent jusque dans les faubourgs de Cholet. Kléber se porte alors sur ce flanc : il regroupe quelques bataillons de ses réserves, ainsi que le 109e régiment d’infanterie et leur donne l’ordre de contourner les lignes vendéennes pour les prendre à revers. La manœuvre est exécuté correctement et les Vendéens, surpris sur leur flanc, croient qu’une nouvelle armée républicaine arrive en renfort. Un moment d’hésitation parcourt leurs rangs, ils parviennent à résister un moment mais, face aux multiples attaques des troupes de Kléber, Bard et Beaupuy, ils finissent par céder à la panique et à prendre la fuite.
Au centre, le général Marceau fait poster son artillerie derrière son infanterie. Alors que les Vendéens lancent la charge, Marceau fait reculer ses fantassins et démasque ses canons au dernier moment. La mitraille à bout portant fait des ravages. Le centre vendéen prend la fuite à son tour et l’infanterie bleue lance une contre-charge. D’Elbée et Bonchamps tentent en vain de rallier leurs troupes et finissent par se retrouver presque encerclés par les républicains. Acculés, d’Elbée et Bonchamps tombent, presque au même moment, grièvement blessés. Toute l’armée vendéenne bat alors en retraite en emportant ses chefs blessés. La déroute devient générale et déjà des cris de « à la Loire » se font entendre. Au Pontreau, les troupes de Lyrot et de Piron de La Varenne parviennent cependant à intervenir à temps pour protéger la retraite de l’armée sur Beaupréau.
Jean-Baptiste Kléber déclare : « Les rebelles combattaient comme des tigres et nos soldats comme des lions ».
Les pertes de la bataille ne sont pas connues. Dans ses mémoires, Kléber indique que « les champs et les chemins avoisinant la ville de Cholet furent jonchés de cadavres ». Il fait mention de la capture de 12 canons et du massacre de 400 blessés vendéens à Beaupréau. Amédée de Béjarry, petit-fils du commandant vendéen Amédée-François-Paul de Béjarry, porte quant à lui le nombre des blessés massacrés entre 700 et 800. Il rapporte dans ses Souvenirs, publiés en 1884, que le massacre se déroula dans le collège de Beaupréau, qui avait été transformé en hôpital : « Après la bataille de Cholet, les républicains s’en emparèrent et massacrèrent sans pitié tous les blessés — sept à huit cents ! — qu’on y avait entassés : On les sabrait sur leurs lits, puis on les jetait, par les fenêtres, dans la cour de la maison. On disposa cette cour pour nous et sous nos yeux. J’ai pu assister plusieurs fois à l’exhumation de quelques-unes des nombreuses victimes de cette boucherie et compter sur leurs ossements le nombre ou la nature des coups sous lesquels elles avaient succombé. J’ai vu jusqu’à dix coups de sabre sur un seul crâne ! […] Cette boucherie s’accomplissait au moment même où Bonchamp faisait grâce à 6 000 prisonniers républicains ».
En 1909, l’historien Joseph Clémanceau estime qu’environ 2 000 républicains et 7 000 à 8 000 Vendéens ont été tués ou blessés lors de la bataille.
17 octobre 1805 : combat de Neresheim.
Le combat de Neresheim s’est déroulé le . Il s’est terminé par la victoire de l’armée française commandée par le maréchal Joachim Murat sur les forces autrichiennes du général Franz von Werneck et a vu la capture de 1 350 hommes dont le général Sinzendorf et de 2 drapeaux.
17 octobre 1806 : combat de Halle.
Le combat de Halle oppose les Français d’un corps de la Grande Armée commandés par le maréchal Bernadotte à l’armée prussienne de réserve commandée par le duc Eugène de Wurtemberg-Stuttgart. La confrontation a lieu le . Les combats se soldent par la défaite de l’armée prussienne de réserve.
***
À la fin des batailles d’Iéna et d’Auerstedt, le maréchal Bernadotte avait les divisions de Drouet et Rivaud près d’Apolda pendant que la division de Dupont et son corps d’artillerie restaient à Dornburg.
Le matin du 15 octobre, Napoléon demanda à Bernadotte de marcher vers Bad Bibra, Querfurt et Halle. Au matin du 16 octobre, l’avant-garde de Bernadotte était à environ cinq kilomètres au nord de Bad Bibra. Il entendit par ses informateurs que la Réserve prussienne était à Halle et s’apprêtait à l’attaquer. Au début de la campagne, Eugène de Württemberg avait quelque 16 000 soldats dans la Réserve impériale.
Le , alors qu’il marchait vers Magdebourg, il reçut l’ordre de se diriger vers Halle. Le 13 octobre, la Réserve était à Halle, avec un bataillon à Mersebourg au sud et un autre à Leipzig au sud-est de Halle. Le régiment d’infanterie russe de Treskow était au nord-ouest à Aschersleben, en route pour Magdebourg.
Le 14 octobre, Eugène reçut l’ordre de rester à Halle et que l’armée principale allait le rejoindre et prendre sa direction. Ce même jour, il entendit les bruits des combats d’artillerie lourds venant des batailles d’Iéna et d’Auerstedt. Mais ce n’est que le soir du 15 octobre qu’il entendit parler du désastre militaire et de la double défaite de son armée.
Le 16 octobre, Eugène n’avait toujours reçu aucun nouvel ordre des officiers prussiens ou russes en débandade ou en fuite. Il demanda au détachement de Mersebourg, qui avait été renforcé de deux bataillons et demi de le rejoindre à Halle. Le bataillon de Leipzig fut aussi rappelé, pendant qu’il envoyait un détachement tenir la ville de Dessau sur l’Elbe. Il deploya ses forces principales sur un plateau dans le sud de Halle, avec sa ligne de bataille faisant face au nord-ouest vers la ville de Halle et son aile gauche tournée vers l’autre versant. Les deux bataillons et demi de Mersebourg furent laissés pour défendre les ponts sur la rive est de Halle, avec un régiment de dragons. Les hussards Usedom étaient à proximité, à la jonction des rivières Saale et Weisse Elster, juste au sud de Halle. Le régiment de Treskow était à Eisleben, à l’ouest-nord-ouest de Halle.
Le , la 1re division bavaroise, forte de 3 000 hommes, dirigée par le général-major Rechberg attaque par surprise Speckbacher et ses 2 000 hommes au Bodenbichl. Les Tyroliens ne parviennent pas à se déployer correctement et sont écrasés. Leurs pertes auraient été de 300 morts et 400 capturés, tandis que les Bavarois n’avouent que sept tués dans leurs rapports. Speckbacher est blessé et ses hommes, démoralisés, se dispersent. Pour cette éclatante victoire, le général Rechberg est décoré de l’Ordre Militaire de Max-Joseph par son souverain.
17 octobre 1917 : bataille navale du détroit de Muhu (mer Baltique).
En octobre 1917, les Allemands s’emparent des îles d’Ösel, Dagö, et Moon, appartenant à la Russie, dans le cadre de l’opération Albion, ce qui a pour effet de coincer dans le golfe de Riga une escadre de la flotte de la Baltique russe composée des cuirassés Grajdanine et Slava, ainsi que de quelques croiseurs et destroyers.
Le cette escadre tente de s’échapper par le détroit de Muhu qui sépare l’île du même nom de la côte estonienne. La marine impériale allemande repère l’escadre en fuite et les dreadnoughts SMS König et SMS Kronprinz engagent le combat. Touché par les tirs adverses et gravement avarié, le Slava doit être sabordé par son équipage.
17 octobre 1965 : mort de Laure Diebold, secrétaire de Jean Moulin, compagnon de la Libération.
Laure Mutschler naît à Erstein, dans le Bas-Rhin, au sein d’une famille alsacienne. Elle naît allemande, l’Alsace étant alors occupée par le Reich mais sa famille est restée très patriote à l’égard de la France. Tous s’installent en 1920 à Sainte-Marie-aux-Mines. Laure obtient un diplôme de sténo-dactylo et se fiance dans les années 1930 avec Eugène Diebold, secrétaire de la mairie de la commune. Elle est catholique, il est protestant. À la fin de ses études, elle entre comme secrétaire aux Établissements Baumgartner. Lors de la « drôle de guerre », elle est secrétaire d’un industriel de Saint-Dié.
Après l’invasion allemande, fin , elle reste en Alsace annexée. Elle rejoint une filière de passeurs. Très souvent, elle héberge des prisonniers de guerre évadés au domicile paternel, 46 rue Jean-Jaurès à Sainte-Marie-aux-Mines, ainsi que chez son fiancé. Dès 1940, elle s’associe au cercle de résistants du docteur Bareiss, rattaché à l’Armée des Volontaires. Repérée, elle doit quitter l’Alsace. La veille de Noël 1941, elle fuit à Lyon, dans la zone libre, cachée dans une locomotive.
Laure Diebold est secrétaire au bureau des réfugiés d’Alsace-Lorraine, un service officiel. Le , elle épouse son fiancé Eugène Diebold, réfugié, comme elle, à Lyon et prisonnier de guerre évadé. En mai 1942, elle entre avec lui au réseau Mithridate où, en qualité d’agent de liaison, elle recueille des informations qu’elle code et fait passer sous forme de courrier à Londres pour l’Intelligence Service. Le , elle est arrêtée, avec son mari, par la police française, mais tous deux sont relâchés six jours plus tard, faute de preuves. Réfugiée à Aix-les-Bains, Laure Diebold devient « Mona » dans la clandestinité.
En septembre 1942, agent n° 8382, surnommée « Mado », elle entre à la délégation de Jean Moulin en zone libre, au service du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA). Affectée au secrétariat de Daniel Cordier, elle travaille jour et nuit, d’abord à Villeurbanne puis près de la place lyonnaise des Terreaux.
Le , elle rencontre Jean Moulin, alias Rex, pour la seule et unique fois, tapant pour lui à la machine un rapport urgent. Le secrétariat compte bientôt une quinzaine de personnes, dont Laure Diebold est « la pierre angulaire » note Daniel Cordier.
Fin , avec Daniel Cordier, Hugues Limonti, Georges Archimbaud, Francis Rapp, Jean-Louis Théobald et Suzanne Olivier, elle se rend à Paris afin de préparer l’implantation de la délégation en zone occupée. Travaillant dans des bureaux situés rue Vavin puis rue de la Pompe, elle réside alors chez son frère à Fontenay-aux-Roses. Elle tape notamment l’annonce de la première réunion du Conseil national de la Résistance. À la suite de l’arrestation de Jean Moulin, elle poursuit son travail de secrétariat à la délégation, travaillant aux côtés de Claude Bouchinet-Serreules puis de Georges Bidault. Après la guerre, ses services seront validés par les Forces françaises libres, en qualité d’agent « P 2 », assimilé au grade de lieutenant.
À la suite de la perquisition des Allemands au siège de la Délégation générale à Paris, représentée par Claude Bouchinet-Serreulles et Jacques Bingen, et au démantèlement de nombreux réseaux parisiens consécutifs à « l’affaire de la rue de la Pompe », avec l’arrestation de Pierre puis celle de Jacqueline Pery d’Alincourt, Laure Diebold est arrêtée le , en compagnie de son mari, et détenue à la prison de Fresnes.
Elle réussit à convaincre la Gestapo qu’elle n’a fait que servir de boîte aux lettres et échappe ainsi à la torture, au contraire de son mari, qui pourtant ne sait rien. Le , elle est déportée à la prison de Sarrebruck. Du au , elle est en prison à Strasbourg, puis au camp de sûreté de Vorbruck-Schirmeck. Elle est ensuite transférée à la prison de Gaggenau, revient au camp de Schirmeck, est envoyée à la prison de Mulhouse, puis dans une prison berlinoise. Déportée à Ravensbrück, elle est ensuite transférée près d’Altenbourg, au Kommando de Meuselwitz, satellite de Buchenwald, puis, le , au Kommando de Leipzig-Taucha, autre satellite de Buchenwald. Eugène, Hugues Limonti et Suzanne Olivier sont eux aussi déportés. Le , elle est faite compagnon de la Libération sur proposition du colonel Passy ; elle est l’une des six femmes à obtenir cette distinction. Gravement malade (typhus, angine diphtérique), mourante, elle échappe à la mort grâce à l’intervention d’un médecin tchèque du laboratoire du camp. Il escamote sa fiche à deux reprises et lui évite l’envoi au crématoire.
Libérée en par les Américains, Laure Diebold rentre à Paris, où elle arrive, très affaiblie, le , et y retrouve son mari, également de retour de déportation et lui aussi mal en point. Elle vit alors dans le dénuement, habitant une dépendance de la maison de son frère René, que le couple surnomme avec ironie « villa Ravensbrück ».
Le , le général Paul Legentilhomme la décore de la croix de la Libération dans la cour des Invalides.
Après la guerre, Laure Diebold est d’abord employée à la Direction générale des études et recherches (DGER), successeur du BCRA. Elle aurait aussi travaillé pour le secrétariat de la présidence du Conseil, bien qu’aucune archive ne le confirme. En 1947, elle accompagne à Moscou son ancien chef devenu ministre des Affaires étrangères, Georges Bidault, pour assister à une conférence sur la paix. En 1950, elle part à Étueffont-Bas (Territoire de Belfort), où elle travaille avec son mari dans une usine de tissage. En 1957, elle entre comme secrétaire dans une entreprise lyonnaise, Rhodiacéta, où elle devient secrétaire et bibliothécaire.
En 1964, à l’occasion de la translation au Panthéon des cendres de Jean Moulin, elle retrouve durant une nuit précédant l’évènement, sur la place déserte et glaciale entourant l’édifice, une partie de son ancienne équipe (Daniel Cordier, Hugues Limonti et Suzanne Olivier), dont les membres s’étaient éloignés après la guerre.
Morte le (à Lyon ou chez des amis en Saône-et-Loire, les sources divergent), elle est enterrée selon son désir dans le modeste cimetière de Sainte-Marie-aux-Mines le , où elle avait passé son enfance et connu son mari. Elle avait exigé une cérémonie simple. Sur sa tombe est indiqué « mort pour la France », du fait des souffrances physiques endurées par la déportation, ainsi qu’une mention de son statut de compagnon de la Libération. Un hommage militaire lui est rendu en la cathédrale Saint-Jean de Lyon. Mort en 1977, son mari est enterré avec elle, dans le carré protestant.
17 octobre 2016 : début de la bataille de Mossoul (Irak).
La bataille de Mossoul a lieu du au , lors de la seconde guerre civile irakienne, pour la reconquête de Mossoul, la seconde ville d’Irak. Elle oppose les forces gouvernementales irakiennes, les peshmergas du gouvernement régional du Kurdistan, les milices chiites des Hachd al-Chaabi, quelques milices sunnites et chrétiennes et les forces de la coalition, aux djihadistes de l’État islamique qui contrôlent la ville depuis la bataille de juin 2014.
L’offensive est lancée le par le sud et par l’est, depuis des positions situées à une vingtaine ou une trentaine de kilomètres de Mossoul. Les premiers combats ont lieu dans les villages et les petites villes environnantes, notamment Bachiqa, Bartella, Bakhdida qui sont reconquises en octobre et novembre. L’armée irakienne prend pied à l’intérieur de Mossoul le . Les milices chiites des Hachd al-Chaabi attaquent pour leur part à l’ouest et achèvent l’encerclement de la ville le . Le , tous les quartiers à l’est du fleuve Tigre sont reconquis. Les forces irakiennes s’attaquent à la partie ouest de la ville le et fin mai, les dernières forces djihadistes se retrouvent acculées dans la vieille ville. La « libération » complète de Mossoul est annoncée par le gouvernement irakien le , mais des affrontements se poursuivent dans d’ultimes poches de résistances pendant au moins une dizaine de jours.
17 octobre 2017 : fin de la bataille de Raqqa (Irak).
La bataille de Raqqa a lieu lors de la guerre civile syrienne durant l’opération Colère de l’Euphrate, dont elle marque la phase finale. Elle est lancée le par les Forces démocratiques syriennes (FDS), avec le soutien de la coalition internationale menée par les États-Unis, afin de prendre Raqqa, la plus importante ville contrôlée par les djihadistes de l’État islamique en Syrie.
Les combats durent quatre mois : les Forces démocratiques syriennes entrent dans la ville par les côtés Est et Ouest et encerclent totalement les djihadistes fin juin. À la mi-octobre, après la conclusion d’un accord, les derniers djihadistes peuvent évacuer la ville avec leurs familles en échange de la libération des civils retenus comme boucliers humains. La bataille s’achève le par la victoire des FDS qui prennent le contrôle de Raqqa, détruite cependant à 80 %.