24 octobre 1790 : adoption du pavillon tricolore dans la Marine de guerre française.
Le 24 octobre 1790, un décret ordonna que le pavillon français porterait à l’avenir les couleurs nationales. Voici les dispositions principales de ce décret :
- Art. 1. Le pavillon de beaupré sera composé de trois bandes égales et posées verticalement ; celle de ces bandes la plus près du bâton sera rouge, celle du milieu blanche, et la troisième bleue. (On adoptait cette disposition des bandes verticales pour éviter la ressemblance avec le drapeau hollandais.)
- Art. 2. Le pavillon de poupe portera, dans a son quartier supérieur, le pavillon de beaupré ci-dessus décrit ; cette partie du pavillon sera exactement le quart de sa totalité, et environnée d’une bande étroite, dont une moitié de la longueur sera rouge et l’autre bleue ; le reste du pavillon sera de couleur blanche. Ce pavillon sera également celui des vaisseaux de guerre et des bâtiments de commerce.
24 octobre 1899 : naissance de Philippe Kieffer, fondateur des commandos-marine.
Philippe Kieffer, né le à Port-au-Prince (Haïti) et mort le à Cormeilles-en-Parisis, est un officier de marine français nommé compagnon de la Libération. Durant la Seconde Guerre mondiale, il est à la tête des commandos Kieffer, un groupe de 177 fusiliers marins français qui participe au débarquement de Normandie.
Issu d’une famille d’origine alsacienne installée en Haïti, Philippe Kieffer effectue ses études dans un collège jésuite de Jersey avant d’entamer une carrière de banquier sur son île natale. Engagé volontaire dans l’armée française dès le déclenchement de la Seconde guerre mondiale, il sert comme interprète militaire à Dunkerque puis Cherbourg. Après l’invasion allemande, il rejoint Londres avec les Français libre. D’abord officier de liaison des Forces navales françaises libres, il participe à la fondation du 1er bataillon de fusiliers marins commandos.
Le , Philippe Kieffer et ses hommes, intégrés au No. 4 Commando de l’armée de terre britannique, débarquent à Sword Beach et se distinguent par plusieurs faits d’armes, en particulier la prise du casino de Ouistreham. Après la guerre, Philippe Kieffer se mobilise pour la pérennisation de ses commandos et leur intégration à la Marine nationale. Membre de l’Assemblée consultative provisoire en 1945, il s’engage en politique : élu conseiller général du canton d’Isigny-sur-Mer et conseiller municipal de Grandcamp-les-Bains, il démissionne de ses mandats à la suite de son échec lors des élections législatives de 1946.
Démobilisé le , Philippe Kieffer travaille à la mission berlinoise de l’Agence interalliée des réparations avant d’intégrer la division administrative de l’OTAN. L’aventure de ses commandos pendant le débarquement en Normandie gagne une renommée internationale avec le succès du film Le Jour le plus long, sorti en 1962. Il meurt quelques semaines après la sortie de ce long-métrage, des suites d’un accident vasculaire cérébral.
Un commando marine créé en 2008 et spécialisé dans les nouvelles technologies porte son nom, de même qu’un centre de préparation militaire marine basée en Île-de-France et que le lycée d’enseignement général de Cormeilles-en-Parisis.
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24 octobre 1916 : reprise du fort de Douaumont (près de Verdun).
24 octobre 1917 : début de la bataille du Caporetto (actuelle Slovénie).
Le front des Alpes, opposant depuis mai 1915 les Austro-hongrois aux Italiens est relativement stable jusqu’à l’arrivée des renforts allemands commandés par le général Otto von Below. Fort de son expérience acquise sur le front russe (1914) et des techniques d’attaque de tranchées désormais maîtrisées, il lance la XIVe armée contre les lignes italiennes adossées à l’Isonzo. Surpris, les Italiens subissent dès le premier jour de l’attaque une défaite évidente : ils reculent de 25 km sous un déluge d’obus et de gaz de combat.
À la mi-novembre, les Allemands sont aux portes de Venise après une percée de 140 km. Le front se stabilise sur la Piave grâce à l’intervention de 6 divisions franco-britanniques. Le lieutenant Irwin Rommel se fait connaitre lors de cette bataille. Servant dans les troupes de montagne allemandes, il prend avec son bataillon, en 48 heures seulement, trois sommets dont certains culminent à 2 000 mètres en ne perdant que 6 hommes. À la fin de la bataille du Caporetto, le 9 novembre, il accomplit un nouvel exploit en s’emparant d’un village entier après avoir franchi un lac gelé. Le terme Caporetto est synonyme aujourd’hui de désastre tant la défaite fut importante : 300 000 morts, blessés et prisonniers alors que les Austro-allemands ne perdent que 5 000 hommes.
24 octobre 1928 : combat de Tamaskate (Nord de l’actuel Mali).
Apprenant qu’un important rezzou vient de pénétrer sur la zone de compétence du poste de Kidal, le lieutenant Le Cocq monte un contre-rezzou. En moins d’une semaine, il constitue un commando avec ses meilleurs éléments, se met en chasse de l’ennemi et finit par le détecter à Tamascate. Victoire totale.
24 octobre 1929 : jeudi noir (New-York).
Le krach de 1929 est une crise boursière qui s’est déroulée à la Bourse de New York entre le jeudi et le mardi .
Cet événement est l’un des plus célèbres de l’histoire boursière, marquant le début de la Grande Dépression, la plus grande crise économique de l’Histoire. Les jours-clés du krach ont hérité de surnoms distincts : le est appelé « jeudi noir », le est le « lundi noir », et le est le « mardi noir ». Conséquence directe, aux États-Unis, le chômage et la pauvreté explosent pendant la Grande Dépression et poussent quelques années plus tard à une réforme profonde et nécessaire des marchés financiers.
Mais outre cette crise économique, de nombreux spécialistes de la crise de 1929, historiens et économistes, montrent comment ce krach boursier a déstabilisé les politiques économiques allemandes, permettant dans une certaine mesure l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler et du parti nazi à la suite du retrait brutal des capitaux américains d’Allemagne, ainsi que les déstabilisations économiques, sociales et politiques de certains pays d’Amérique latine menant à plusieurs coups d’États.
24 octobre 1942 : mort au combat du LCL Dimitri Amilakvari (El Alamein – Egypte).
Figure mythique de la Légion étrangère et de la France libre, le prince Amilakvari (1906-1942) est entré dans la légende des grands combattants par ses faits d’armes lors de la Seconde Guerre mondiale.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, aucun livre ne lui avait été consacré avant cette première biographie écrite par Jean-Paul Huet, officier de réserve citoyenne Terre. Publié par les éditions Lemme en 2018, en raison de son succès, cet ouvrage a fait l’objet en 2022 d’une deuxième édition revue et augmentée. À travers ce livre, on découvre le portrait atypique de ce soldat de la France libre qui a tant magnifié les valeurs ancestrales de la Légion étrangère. Au fil des pages, on suit celui qui fut surnommé par ses hommes « Bazorka », de son parcours initiatique en Afrique du Nord jusqu’à sa mort au champ d’honneur à El Alamein en 1942.
Né dans une famille princière géorgienne, Dimitri Amilakvari et sa famille ont quitté forcés leur pays agressé par l’Armée rouge en 1921. Arrivé en France, souhaitant poursuivre la tradition militaire de ses aïeux et notamment de son père, le jeune Dimitri embrasse la carrière des armes et intègre Saint-Cyr en 1924 en tant qu’officier-élève étranger. En 1926, le jeune officier rejoint la Légion étrangère. Dans les années 1930, au sein du 4e REI, Il connaît sa première épreuve du feu lors de la campagne de pacification du Maroc. Au début de la Seconde Guerre mondiale, on le retrouve avec la 13e DBLE dans la campagne de Norvège (printemps 1940) où il s’y distingue notamment à Narvik ; il démontre de vraies qualités de chef et s’impose auprès de ses hommes. Homme de terrain, il n’hésite pas à prendre des initiatives. Cité à trois reprises, il reçoit la Légion d’honneur. Revenu en France en raison des événements de mai-juin 1940, avec la 13, il rejoint Londres. Il s’engage au sein des FFL le 21 juin 1940. Pour expliquer son ralliement, il déclare « qu’il doit tout à la France et ce n’est pas au moment où elle a besoin de lui qu’il l’abandonnera ». Somme toute, il fait le choix de la reconnaissance. Il participe à tous les combats, en Afrique (campagne d’Érythrée), en Syrie et en Libye. Néanmoins, comme beaucoup de ses camarades, c’est douloureusement qu’il vit les combats fratricides. Ainsi, il refuse de se battre au Gabon faisant jouer une clause de conscience qui fait référence au contrat signé le 1 juillet 1940 qui stipule « qu’en aucun cas les volontaires ne pourront être mis dans le cas de combattre des troupes françaises ». Pendant la campagne de Syrie, il fait le nécessaire pour éviter les affrontements avec ses camarades du 6e REI. Pour Amilakvari, il existe un principe immuable « La Légion ne se bat pas contre la Légion ». Il prend le commandement de la 13 en 1941 au grade de lieutenant-colonel. C’est alors un officier supérieur respecté et admiré. Pouvant se montrer parfois dur et exigeant, il n’en reste pas moins que pour ses légionnaires, c’est un chef parfait, un véritable meneur d’hommes, compétent, que l’on pouvait suivre les yeux fermés et pour lequel chacun de ses hommes aurait donné sa vie sans hésiter.
Second du général Koenig à la célèbre bataille de Bir Hakeim, il s’y montre d’une grande efficacité. Par son audace, son coup d’œil, ses prises d’initiative et son impétuosité dans l’action, il galvanise en permanence ses légionnaires, leur permettant d’accomplir l’un des plus beaux faits d’armes de la 13e DBLE. Enfin, c’est dans le désert brûlant de Bir Hakeim qu’il prononce cette magnifique phrase, lourde de sens : « Nous, étrangers, n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a fait, c’est de mourir pour elle. ». Le 10 août 1942 à El Tag, en Égypte, il reçoit la croix de la Libération des mains du général de Gaulle.
Le 23 octobre 1942, on retrouve le lieutenant-colonel Amilakvari à El Alamein. Avec la 13, la mission reçue est d’attaquer le mont Himeimat et le plateau du Naqb Rala qui dominent au sud le champ de bataille. Cette opération de diversion doit permettre au dispositif britannique, situé au nord, de porter une offensive. Malheureusement, le 24 octobre 1942, à 10h, la baraka lâche Dimitri Amilakvari. Un éclat d’obus le frappe mortellement au visage. À l’âge de 36 ans, il meurt en combattant, fidèle à son idéal et à la ligne de conduite qu’il s’était fixée. Il repose pour l’éternité au carré français du cimetière militaire britannique d’El Alamein.
Une promotion de Saint-Cyr (1954/1956) porte son nom.