28 octobre 312 : bataille du pont de Milvius. Constantin fait apposer le chrisme sur les boucliers de ses soldats.
Au début du IVe siècle, l’Empire romain traverse une période de profonde instabilité politique. Depuis l’abdication de Dioclétien en 305, le système de la Tétrarchie qu’il avait mis en place pour assurer une succession ordonnée s’est effondré. Plusieurs prétendants se disputent le pouvoir suprême, plongeant l’empire dans une série de guerres civiles.
En 312, la situation se cristallise autour de deux figures majeures en Occident : Constantin, fils de Constance Chlore, contrôle la Gaule et la Bretagne depuis 306, tandis que Maxence, fils de Maximien, s’est emparé de l’Italie et de l’Afrique du Nord. Maxence, qui s’est proclamé empereur à Rome en 306, règne depuis sa capitale avec le soutien de la garde prétorienne et du sénat romain. Sa position semble solide, protégée par les puissantes fortifications de Rome.
Au printemps 312, Constantin prend la décision audacieuse de marcher sur l’Italie. Cette entreprise est considérée comme téméraire par ses conseillers : Maxence dispose de forces supérieures en nombre et contrôle une position défensive exceptionnelle. Les sources anciennes estiment l’armée de Constantin entre 40 000 et 50 000 hommes, composée principalement de vétérans gaulois et germaniques, ainsi que de contingents barbares.
Constantin traverse les Alpes au printemps et remporte plusieurs victoires successives en Italie du Nord. Il s’empare de Turin après avoir vaincu une importante force de cavalerie lourde, puis conquiert Milan et Vérone. Ces succès lui ouvrent la route vers Rome, mais aussi alarment Maxence qui comprend que son rival ne s’arrêtera pas avant d’avoir tenté de prendre la capitale.
Maxence dispose d’une armée considérable, estimée entre 75 000 et 100 000 hommes selon les sources. Sa stratégie initiale consiste à rester dans Rome, protégé par les murailles auréliennes qui font de la ville une forteresse quasiment imprenable. Il dispose de provisions abondantes et peut attendre que son adversaire s’épuise devant les murs de la cité.
Cependant, plusieurs facteurs vont modifier ses plans. D’abord, sa popularité à Rome est fragile. Bien qu’ayant gagné le soutien initial des Romains en abolissant certains impôts, son règne s’est caractérisé par une tyrannie croissante. Les élites sénatoriales le craignent, et la population souffre de ses exactions. Ensuite, les succès rapides de Constantin en Italie du Nord ont semé le doute sur l’invincibilité de Maxence.
Le 28 octobre, jour anniversaire de son accession au pouvoir six ans plus tôt, Maxence consulte les livres sibyllins et les augures. Selon la tradition, il aurait interprété les prophéties comme lui étant favorables. Celles-ci annonçaient que « l’ennemi des Romains périrait ce jour-là ». Maxence, dans son interprétation, considéra Constantin comme cet ennemi.
La vision de Constantin
Un élément crucial et controversé de cette bataille concerne l’expérience mystique que Constantin aurait vécue avant l’affrontement. Selon Lactance, écrivain chrétien contemporain des événements, Constantin aurait reçu en songe l’ordre d’apposer sur les boucliers de ses soldats un signe céleste : le chrisme, monogramme formé des lettres grecques chi et rhô, les deux premières lettres du mot Christ.
Eusèbe de Césarée, qui écrivit plus tard une biographie de Constantin, propose un récit plus élaboré. L’empereur lui aurait confié avoir vu dans le ciel, en plein jour, une croix lumineuse accompagnée de l’inscription « In hoc signo vinces » (Par ce signe tu vaincras). Cette vision aurait été confirmée par un rêve la nuit suivante où le Christ lui serait apparu pour lui ordonner d’utiliser ce symbole au combat.
L’historicité de ces récits fait débat parmi les historiens. Certains y voient une construction théologique postérieure, d’autres pensent que Constantin a effectivement vécu une expérience qu’il a interprétée comme divine. Quoi qu’il en soit, Constantin fit apposer le chrisme sur les étendards et les boucliers de ses troupes, marquant ainsi un tournant dans l’histoire du christianisme.
Le champ de bataille
Le pont Milvius (Pons Milvius) traverse le Tibre à environ trois kilomètres au nord de Rome. Il constitue depuis des siècles un point de passage stratégique sur la via Flaminia, route principale reliant Rome au nord de l’Italie. La zone environnante présente un terrain relativement plat le long de la rive droite du Tibre, offrant un espace suffisant pour le déploiement de grandes formations militaires.
Maxence fait détruire partiellement le pont de pierre et établir un pont de bateaux provisoire pour permettre à son armée de franchir le fleuve. Cette décision s’avérera fatale : en cas de retraite, ses troupes devraient repasser par cette structure fragile. Certains historiens suggèrent qu’il prévoyait de détruire ce pont une fois Constantin engagé, pour piéger l’armée ennemie, mais cette hypothèse reste spéculative.
Le 28 octobre 312, au matin, les deux armées se font face. Constantin dispose ses troupes avec sa cavalerie sur les ailes et son infanterie au centre, formation classique de l’armée romaine tardive. Maxence aligne ses forces nombreuses mais moins cohésives, comprenant la garde prétorienne, des légionnaires italiens et des contingents de diverses provinces.
Les sources anciennes sont relativement laconiques sur le déroulement précis des combats. Ce qui ressort des témoignages, c’est que la bataille fut acharnée et dura plusieurs heures. L’infanterie de Constantin, composée de vétérans aguerris, affronta les lignes de Maxence avec détermination. Le signe chrétien sur leurs boucliers aurait galvanisé les troupes de Constantin, leur donnant une cohésion et une motivation supérieures.
La cavalerie de Constantin joua un rôle décisif. Plus mobile et mieux commandée que celle de Maxence, elle parvint à enfoncer les flancs ennemis. Cette manœuvre classique mais efficace créa la panique dans les rangs de Maxence. Face à la pression conjuguée de l’infanterie de front et de la cavalerie sur les flancs, les lignes de Maxence commencèrent à se disloquer.
Lorsque les lignes de Maxence cèdent, la retraite se transforme rapidement en déroute. Des milliers de soldats se précipitent vers le Tibre et le pont de bateaux, seule voie de repli vers Rome. La bousculade est terrible. Le pont provisoire, fragile et surchargé, ne peut supporter le poids de la masse humaine qui s’y presse dans la panique.
Maxence lui-même est emporté dans cette débâcle. Tentant de franchir le Tibre, il est soit poussé dans le fleuve par la foule en panique, soit le pont s’effondre sous lui. Alourdi par son armure et ses vêtements impériaux, il se noie dans les eaux du Tibre. Des milliers de ses soldats périssent de la même manière, le fleuve devenant un tombeau pour l’armée vaincue.
Le lendemain, le corps de Maxence est repêché dans le fleuve. Sa tête est tranchée et Constantin la fait porter en triomphe à travers Rome, démonstration macabre mais efficace que le tyran est mort et que Rome a un nouveau maître.
Les conséquences immédiates
Constantin entre dans Rome en triomphateur le 29 octobre. Contrairement à ce que redoutaient les Romains habitués aux massacres suivant les guerres civiles, il se montre clément. Il dissout la garde prétorienne, cette force qui avait trop souvent fait et défait les empereurs, mais épargne la plupart des partisans de Maxence. Le sénat, soulagé, le reconnaît immédiatement comme empereur légitime.
Constantin ordonne la construction d’un arc de triomphe pour commémorer sa victoire. Cet arc, encore visible aujourd’hui près du Colisée, présente une inscription ambiguë attribuant la victoire à « l’inspiration de la divinité » (instinctu divinitatis), formule délibérément vague qui pouvait satisfaire à la fois païens et chrétiens.
La bataille du pont Milvius marque un tournant fondamental dans l’histoire du christianisme et de l’Occident. Même si Constantin ne se convertit formellement au christianisme que sur son lit de mort en 337, il devient dès lors le protecteur de l’Église chrétienne.
En 313, Constantin et Licinius (empereur d’Orient) promulguent l’édit de Milan, qui accorde la liberté de culte aux chrétiens et met fin aux persécutions. Cette mesure révolutionnaire transforme le christianisme, religion jusque-là marginale et parfois persécutée, en culte autorisé puis favorisé par le pouvoir impérial.
Constantin restitue les biens confisqués aux chrétiens, finance la construction d’églises monumentales dont la première basilique Saint-Pierre à Rome, et convoque le concile de Nicée en 325 pour résoudre les controverses théologiques. L’empereur se considère désormais comme le protecteur de la foi chrétienne et un instrument de la providence divine.
La portée historique
Au-delà de ses conséquences religieuses, la bataille du pont Milvius assure à Constantin le contrôle de l’Occident romain. Il devra encore vaincre Licinius en 324 pour devenir seul maître de l’empire, mais sa victoire de 312 constitue l’étape décisive de son ascension.
Cette bataille illustre également la transition militaire de l’empire. Les vétérans professionnels de Constantin, appuyés par des auxiliaires barbares, l’emportent sur une armée plus nombreuse mais moins cohésive. C’est le modèle de l’armée romaine tardive qui s’impose : plus petite, plus mobile, plus dépendante de la cavalerie et des fédérés barbares.
En conclusion, le 28 octobre 312 ne fut pas simplement une bataille parmi d’autres dans les guerres civiles romaines. Ce fut le moment où se joua le destin de l’Europe, l’instant où le christianisme passa de religion persécutée à foi impériale, préfigurant la chrétienté médiévale et façonnant pour près de deux millénaires l’identité culturelle et spirituelle de l’Occident. Constantin, en franchissant le Rubicon idéologique ce jour-là, changea le cours de l’histoire mondiale.

28 octobre 1696 : naissance de Maurice de Saxe à Goslar (Saxe, Allemagne), futur Maréchal de France.
Grand amateur d’art dramatique, le maréchal de Saxe se faisait suivre aux armées par une troupe de théâtre « de campagne » et entendait ainsi soutenir le moral de ses troupes, mais également le fortifier par la représentation de sentiments sublimes. Ainsi, il charge au printemps 1746, l’auteur Charles-Simon Favart, de diriger cette troupe ambulante de comédiens. Son épouse, l’actrice Justine Favart, est engagée également par le vainqueur de Fontenoy et devient sa maîtresse.

28 octobre 1806 : victoire de Prentzlow (Prusse).
« La plus belle charge que j’ai jamais vue ! » aimait à dire le général, futur Prince Murat qui pourtant à Eylau (février 1807) mènera la plus grande charge de cavalerie de l’histoire (12 000 cavaliers !).
À Prentzlow, les dragons de la Grande Armée, conduits par les généraux Grouchy et Beaumont sont éclairés par la cavalerie légère (la brigade infernale) du général Lassalle et balaient les forces du prince prussien Auguste de Hohenlohe. Tout ce qui avait échappé des Gardes du roi de Prusse à la bataille d’Iéna tombe entre les mains des Français : 16 000 fantassins presque tous gardes ou grenadiers, 6 régiments de cavalerie, 45 drapeaux et 64 pièces d’artillerie attelées (d’après le 22e bulletin de la Grande Armée).

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La bataille de Prenzlow s’inscrit dans la séquence catastrophique de défaites prussiennes qui suivit le désastre d’Iéna-Auerstedt du 14 octobre 1806. Après l’effondrement spectaculaire de l’armée prussienne face aux forces napoléoniennes, les débris des corps d’armée prussiens tentaient désespérément de se replier vers le nord, espérant atteindre les places fortes de la Baltique ou rejoindre d’éventuels renforts russes.
Les forces en présence
Les troupes prussiennes étaient commandées par le prince Friedrich Ludwig de Hohenlohe-Ingelfingen, qui avait déjà été défait à Iéna. Son corps d’armée, fortement désorganisé et démoralisé, comptait encore environ 10 000 à 12 000 hommes, mais ces soldats étaient épuisés par une retraite précipitée de plusieurs jours. La cohésion des unités s’était largement dégradée, et l’état-major prussien peinait à maintenir l’ordre et la discipline parmi des troupes découragées.
Face à eux, les Français disposaient d’une cavalerie nombreuse et agressive, menée notamment par le maréchal Murat, surnommé le « roi des cavaliers ». Les forces françaises comprenaient également des divisions d’infanterie qui avaient poursuivi sans relâche les Prussiens depuis Iéna. La supériorité numérique française n’était pas écrasante, mais l’élan moral et l’organisation tactique jouaient nettement en leur faveur.
Le déroulement de la bataille
Dans la matinée du 28 octobre, les troupes prussiennes en retraite atteignirent la petite ville de Prenzlow, située dans le Brandebourg, à environ 100 kilomètres au nord de Berlin. Hohenlohe espérait pouvoir y organiser une défense temporaire et permettre à ses hommes de se reposer avant de poursuivre leur mouvement vers Stettin (aujourd’hui Szczecin en Pologne).
Cependant, la cavalerie française, qui talonnait les Prussiens depuis plusieurs jours, les rattrapa rapidement. Murat déploya ses escadrons de manière à encercler partiellement la ville, coupant les principales routes de retraite. Les dragons et chasseurs à cheval français harcelèrent les positions prussiennes, créant une confusion grandissante parmi les défenseurs.
Les Prussiens tentèrent d’organiser une résistance, mais leur situation était désespérée. Encerclés, épuisés, avec des munitions limitées et sans possibilité de recevoir des renforts, ils se trouvaient dans une position intenable. La cavalerie française, manœuvrant avec une audace remarquable, donna l’impression d’une force bien supérieure à sa taille réelle.
La capitulation
Face à cette situation critique, et après quelques escarmouches qui démontrèrent l’impossibilité de percer les lignes françaises, le prince de Hohenlohe prit la décision de négocier. Dans l’après-midi du 28 octobre, il accepta de capituler avec l’ensemble de ses forces.
Cette reddition fut un coup terrible pour la Prusse. Environ 10 000 à 12 000 soldats prussiens furent faits prisonniers, incluant de nombreux officiers de haut rang et le prince de Hohenlohe lui-même. Les Français capturèrent également une grande quantité de matériel militaire : canons, caissons de munitions, drapeaux régimentaires et équipements divers.
La capitulation de Prenzlow représenta l’un des épisodes les plus humiliants de la campagne de 1806 pour la Prusse. Elle démontra que l’armée prussienne, autrefois considérée comme l’une des plus redoutables d’Europe, était dans un état de décomposition avancée. En l’espace de deux semaines, la monarchie prussienne avait perdu l’essentiel de ses forces militaires.
Cette défaite s’inscrivait dans une série de capitulations en chaîne : Erfurt, Magdebourg, Stettin et d’autres places fortes tombèrent successivement aux mains des Français dans les semaines suivantes, souvent sans véritable combat. La route vers Berlin était grande ouverte, et Napoléon fit son entrée dans la capitale prussienne le 27 octobre, soit la veille de Prenzlau.
Pour la France, cette victoire facile confirma la supériorité du système militaire napoléonien et la qualité exceptionnelle de sa cavalerie légère. La campagne de 1806 se révéla être l’une des plus brillantes de Napoléon, détruisant en quelques semaines la puissance militaire prussienne qui avait dominé l’Allemagne du Nord pendant des décennies.
La bataille de Prenzlow, bien que relativement mineure en termes d’effusion de sang, symbolise l’effondrement systémique d’une armée incapable de s’adapter aux nouvelles méthodes de guerre. Elle illustre également le génie tactique de commandants français comme Murat, qui surent exploiter avec une rapidité foudroyante les succès initiaux d’Iéna-Auerstedt.
Cette défaite contribua à déclencher les profondes réformes militaires prussiennes qui suivirent, menées par des hommes comme Scharnhorst et Gneisenau, qui modernisèrent l’armée prussienne et la transformèrent en une force capable de contribuer significativement à la défaite finale de Napoléon en 1813-1815.

28 octobre 1839 : passage des « Portes de fer » (Algérie).
Le duc d’Orléans, fils du roi Louis-Philippe, traverse le défilé des « Portes de fer » afin d’établir une liaison entre Alger et Constantine. Abd el-Kader dénonce cette intrusion sur son territoire et en prend prétexte pour annoncer le 18 novembre 1839 la reprise de la guerre sainte (jihad ou djihad) au général Bugeaud, de retour en Algérie.
28 octobre 1904 : début de l’affaire des fiches (Assemblée nationale – Paris).
Le député Jean Guyot de Villeneuve, renseigné par Jean-Baptiste Bidegrain, secrétaire adjoint du Grand Orient, interpelle le gouvernement sur le fichage des officiers par le Grand Orient à la demande du ministre de la Guerre, le général André.
28 octobre 1916 : mort en combat aérien de l’aviateur et as allemad Oswald Boelcke (40 victoires homologuées).
Oswald Boelcke voit le jour à Giebichstein près de Halle, en province de Saxe, le . Après sa scolarité, il s’engage en 1911 comme Fahnenjunker, élève officier, au 3e bataillon de télégraphie de Coblence. Il suit sa formation militaire à l’école de guerre de Metz d’ à . Les cours comprennent de la gymnastique, de l’équitation, du tir et toute autre activité sportive en rapport avec l’instruction militaire, comme le maniement de la lance dans le module cavalerie. Les élèves participent à des manœuvres en campagne, notamment autour des forts de Metz, pour mettre en pratique les cours de tactique, et plus généralement tous les cours théoriques suivis lors du premier semestre. Si la discipline est sévère, des moments de détente existent. Boelke, et un groupe de camarades surnommé « la Clique », forment un « club informel » à l’hôtel « Englischer Hof », non loin de l’école, où les aspirants ont l’habitude de souper et de se relaxer, en écoutant de la musique, piano ou guitare, avant l’appel du soir. Les élèves sortent parfois avec leurs officiers formateurs, pour faire la fête dans des brasseries de Metz. Boelcke, qui note la présence quotidienne de Zeppelins au-dessus de la ville, participe aux festivités organisées pour les occasions officielles, ainsi qu’aux sorties commémoratives sur les champs de bataille de la guerre de 1870, notamment sur les sites de Gravelotte et de Saint-Privat. Une école de pilotage ayant été créée à Metz en 1911, en même temps qu’à Döberitz et Strasbourg, Boelcke reçoit son baptême de l’air en , à l’occasion d’une visite à l’aérodrome de Metz-Frescaty. Enthousiasmé par cette première expérience, Boelcke passe, en , dans la Fliegertruppe des Heeres, les troupes aériennes de l’Armée de terre allemande, après avoir suivi une formation à l’école de pilotage de Halberstadt.
Oswald Boelcke vole d’abord comme observateur, sur la ligne de front dans le Fliegerabteilung 13, le 13e groupe aérien. Après diverses mutations, il est nommé en été 1915 à Douai, où il fait la connaissance de Max Immelmann. Il remporte sa première victoire en combat aérien le , contre un Morane Bullet. À sa sixième victoire, le 1er, il est décoré de l’ordre de la maison Hohenzollern. À sa 8e victoire, remportée avec Immelmann, l’empereur Guillaume II leur décerne la médaille Pour le Mérite, la plus haute distinction prussienne pour courage face à l’ennemi. Il est aussi décoré de la Croix de Fer (1916). Dans un train qui le ramène à Metz, il fait la connaissance de Manfred von Richthofen, le futur « baron rouge » aux 80 victoires, qui lui devra sa vocation de pilote.
En , au début de la bataille de Verdun, est créé le Kampf Einsitzer Kommando Sivry (KEK), le groupe de combat sur monoplace de Sivry, embryon des futurs Jagdstaffel (Jasta), Jagdgeschwader et autre « Fliegender Zirkus ». Le groupe était composé de cinq pilotes de combat et placé sous son commandement.
Dans les semaines qui précédent la bataille de la Somme en 1916, l’état-major allemand se rend compte qu’il perd la supériorité aérienne face aux avions Nieuport et qu’une réorganisation des forces aériennes s’impose. Boelcke se voit confier cette tâche et est alors rappelé d’urgence d’une mission dans les Balkans pour laquelle il était parti à la suite de la mort d’Immelmann (le 18 juin).
L’idée de Boelcke consiste à reformer les unités qui étaient alors composées d’éléments mixtes. Chaque escadrille comprenait douze avions répartis en deux groupes de six, subdivisés eux-mêmes en deux sous-groupes de trois. Leur tâche était d’abattre les avions de reconnaissance ennemis. Promu au grade de capitaine, il est autorisé à choisir les pilotes de sa première escadrille. La Jasta 2 (jagdstaffel) est créée officiellement le .
Oswald Boelcke est responsable non seulement du choix des pilotes mais aussi de leur formation et du matériel utilisé. Le est considéré comme la date officielle de la création de l’escadrille royale de Prusse. Pendant la formation des nouveaux pilotes, Boelcke était le seul à pouvoir voler. On raconte qu’il décollait au petit matin, le soleil dans le dos, pour pouvoir abattre un avion ennemi en profitant de l’aveuglement des pilotes adverses venant de l’ouest. Lorsqu’il revenait le menton noirci par la poudre, on savait qu’il avait été victorieux.
Il perfectionna la technique d’attaque frontale, volant face à l’adversaire jusqu’à ce que celui-ci effectue un dégagement par une manœuvre évasive et se présente à lui sous son côté le plus vulnérable.
Oswald Boelcke est nommé oberleutnant sur ordre personnel du Kaiser le 23 mars 1916, hauptmann le 23 mai 1916 à 25 ans : il est alors le plus jeune capitaine d’active des armées. Il a le plus grand nombre de victoires aériennes (18). Il abat le premier pilote américain de la Première Guerre mondiale le 24 juin. Il est même interdit de vol temporairement (de juin à août semble-t-il) par le Kaiser, après le décès d’Immelman, afin de conserver le moral des troupes.
Boelcke finit par être connu de l’adversaire et les Britanniques savent où le trouver. Ils bombardent alors plusieurs fois son aérodrome, près de Lagnicourt. Le , alors qu’il avait déjà effectué cinq missions avec son escadrille, un nouvel appel du front parvient à 16 h 30. Dix minutes plus tard, Boelcke et cinq autres pilotes décollent avec leurs Albatros D.II. Ils engagent rapidement un combat aérien avec deux Airco DH.2 de la 24e escadrille pilotés par les lieutenants Knight et McKay.
Boelcke attaque un avion, sans remarquer que son ami, le sous-lieutenant Erwin Böhme, avait choisi la même cible. La partie inférieure du fuselage de Böhme touche l’aile supérieure gauche de l’avion de Boelcke, et tous deux s’écrasent au sol. Böhme survit à l’accident, tandis que Boelcke meurt sur le coup. Dans sa hâte, il avait omis d’attacher sa ceinture, ce qui aurait pu lui sauver la vie.
Les Britanniques larguèrent par la suite au-dessus du front une gerbe en son honneur. Sa tombe se trouve à Dessau-Roßlau.
La Jasta 2 prend alors le nom de jasta Boelcke. La devise de l’escadrille devient : « Je serai un autre Boelcke ».
Boelcke a édicté plusieurs règles fondamentales du combat aérien : le Dicta Boelcke. Certaines sont toujours applicables de nos jours.
28 octobre 1922 : marche sur Rome (Italie).
Mussolini et ses Chemises noires impressionnent le gouvernement italien. Cet évènement est considéré comme l’avènement du fascisme en Italie.

28 octobre 1950 : le service militaire français passe de 12 à 18 mois.
En 1923, le service militaire est réduit de 3 ans à 18 mois. Les premières préparations militaires voient le jour, dont la préparation militaire supérieure (PMS) destinée à sélectionner des officiers issus du contingent.
Le , la loi Paul Painlevé, sous le gouvernement Poincaré IV, réduit la durée du service militaire à un an obligatoire. Le cependant, la durée repassera à deux années à la suite de l’arrivée des classes creuses due à la baisse démographique engendrée par la Première Guerre mondiale. Le contingent en 1935 de 230 000 hommes risquant de passer à 118 000 en 1936.
Le , les militaires récupèrent le droit de vote perdu en 1872.
En 1946, le service militaire est rétabli pour une durée d’un an. Cette loi restaure un service militaire universel et égalitaire. Quatre ans plus tard, en 1950, la durée est portée à 18 mois.
Durant la guerre d’Algérie (1954-1962), certaines classes sont rappelées et d’autres maintenues sous les drapeaux jusqu’à 30 mois (la durée du service sera ramenée à 18 mois après la fin des opérations en Algérie).
28 octobre 1952 : pour la première fois dans l’histoire de l’aviation française, un appareil français, un Mystère II (prototype 03), franchit le mur du son dans le ciel de Melun-Villaroche.

28 octobre 1974 : Le premier vol du Super-Étendard 01 (Étendard n° 68) de Dassault Aviation est effectué à Istres par Jacques Jesberger.
Le Dassault Super-Étendard est un avion d’attaque et de chasse français, construit par Dassault, destiné à être embarqué à bord de porte-avions. Successeur de l’Étendard IV, il a été produit à 85 exemplaires mis en service par la Marine nationale française et l’Argentine. La version initiale du Super-Étendard est parfois désignée de façon abrégée SUE (pour Super-Étendard), tandis que la version modernisée apparue à la fin des années 1980 est désignée SEM (pour Super-Étendard modernisé).
À la fin des années 1960, la Marine nationale française lance des études pour remplacer ses Étendard IV et Vought F-8 Crusader au sein de son aviation navale. Elle accepte en 1969 le projet du Jaguar M (version navalisée du Jaguar franco-britannique), mais celui-ci est abandonné en 1973. L’achat d’avions américains comme le Douglas A-4 Skyhawk ou le Vought A-7 Corsair II est également envisagé, mais le gouvernement français impose finalement le choix du Super-Étendard proposé par Dassault.
Ce Super-Étendard est en fait un Étendard IV avec un nouveau réacteur ATAR 8K50 (un ATAR 9K50 dépourvu de postcombustion), une avionique entièrement modifiée comprenant en particulier un nouveau radar Agave nécessitant de modifier le nez, et une nouvelle voilure dont les dispositifs hypersustentateurs sont améliorés. Deux prototypes sont réalisés à partir d’Étendard IVM modifiés, et un troisième Étendard IVM est utilisé uniquement pour tester la nouvelle voilure.
Le premier prototype fait son vol inaugural le . Le second est destiné à tester le système d’armes et vole pour la première fois le . Une fois que le troisième Étendard IV modifié a validé la nouvelle voilure, celle-ci est installée sur les deux autres prototypes, et l’avion récupère ses ailes d’origine pour être rendu à la Marine.
Le radar Agave construit par Thomson-CSF en collaboration avec Électronique Marcel Dassault était une adaptation du Radar Cyrano IV du Dassault Mirage F1 avec des capacités air-air limitées mais très optimisé pour le mode air-mer ce qui lui permettait de détecter les grosses frégates de l’époque à plus de 100 km, afin d’en faire une excellente plateforme de lancement du missile antinavire AM-39 Exocet dont le développement se fait en parallèle.
Le premier exemplaire de série s’envole le . Il est officiellement livré à la Marine nationale le . La flottille 11F est déclarée opérationnelle en . Le dernier avion est livré en 1982. Ils sont déployés à partir des porte-avions Foch et Clemenceau.








